pub

Depuis les courses disputées avec des Metrakit de 11 chevaux en 2002, les chemins de Marc Marquez et Maverick Vinales se sont souvent croisés sur les circuits. « A l’époque, après les épreuves on se réunissait tous et on jouait au football, ou avec nos vélos et nos skateboards » se rappelle Marc. En 2015, ils se retrouvaient de nouveaux sur la même grille, cette fois en MotoGP. Cette année ce sont deux des principaux favoris pour le titre.

A l’époque, ils n’envisageaient ni l’un, ni l’autre de gravir tous les échelons, plus préoccupés de leur avenir immédiat. « Quand j’étais gosse, je m’amusais simplement, » se souvient Marquez. « A 11 ou 12 ans, je pensais que j’aimerais vraiment rouler en 125, alors j’ai voulu me lancer dans les Grands Prix 125. Mais honnêtement, quand je suis arrivé en Championnat du Monde, je n’ai pas pensé au MotoGP. Je voulais être un top pilote en 125. Puis en 2010, quand j’ai eu 17 ans, je me suis battu pour le titre 125 et ai commencé à penser au MotoGP. Je voulais parvenir à ce championnat avec les meilleurs pilotes ». L’optique de Vinales n’était pas foncièrement différente : « Disons que j’ai commencé à penser que je pourrais être en MotoGP quand j’ai gagné ma troisième course en GP 125. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à dire, d’accord, je peux le faire ».

Après tant d’années dans les mêmes paddocks, les deux Espagnols se connaissent bien. Ainsi pour Marquez, « Maverick a une bonne mentalité parce qu’il est calme, mais sur la piste, il est agressif et il attaque toujours. Il était déjà très, très rapide sur la Suzuki et maintenant il est encore plus rapide sur la Yamaha. Il est rapide, régulier et gère bien la pression, donc il est prêt à se battre pour le titre ».

el-tridente-de-campeones-del_54393277095_54115221152_960_640

D’autant que Vinales dispose de deux atouts importants en arrivant chez Yamaha : la possibilité de consulter les données enregistrées de Valentino Rossi, et l’énorme expérience de Ramon Forcada, ancien responsable technique de la M1 de Jorge Lorenzo et désormais de celle de Maverick. « En consultant les données de Valentino, la seule chose que je puisse faire est de m’améliorer. Par exemple, pour certaines sorties de virage, il utilise le frein arrière pour calmer les choses et ouvre la poignée des gaz un peu plus tard. Valentino est vraiment bon sur l’accélération, surtout depuis l’arrivée du logiciel unique.

« Les Suzuki et Yamaha sont un peu similaires, ce sont des motos amicales, mais je dois un peu changer mon style de pilotage. Parfois je suis trop agressif et je fais glisser la moto, ce qui ne fonctionne pas avec la Yamaha. Je freine également parfois trop agressivement, donc j’essaie de déterminer où freiner afin que je puisse encore bien faire tourner la moto et utiliser la vitesse de passage en courbe. La traction de la Yamaha est vraiment constante tout au long des virages, donc vous pouvez travailler beaucoup sur la vitesse d’entrée et celle de passage. Ramon a beaucoup d’expérience. Il m’apprend comment utiliser à 100% la M1 ».

Même s’il n’est que depuis deux ans en MotoGP, Vinales en maîtrise en grande partie les stratégies. Ainsi explique-t-il que « l’année dernière, je n’ai jamais attaqué dès le premier tour avec les Michelin, jamais. J’ai également essayé d’obtenir de très bonnes informations de Michelin, donc si un pilote avait chuté avec une certaine gomme, alors je ne l’utilisais pas parce que je savais que cela pourrait être difficile. Parfois, peut-être que vous pouvez aller plus vite avec un pneu dur, mais peut-être que vous ne finissez pas le tour. Nous avons donc fait notre travail pour comprendre ce qui était le mieux ».

Repsol Honda Team rider Marc Marquez of Spain (L) attends a press conference ahead of the MotoGP Malaysian Grand Prix at Sepang International Circuit on October 22, 2015 as Suzuki Ecstar rider Maverick Vinales of Spain (R) looks on. AFP PHOTO / MANAN VATSYAYANA / AFP PHOTO / MANAN VATSYAYANA

On se réjouit d’avance de la confrontation entre les deux Espagnols… et Maverick aussi : « Je pense que ce sera une belle bataille. Nous roulons différemment. On dirait que j’ai tout le contrôle sur la moto, alors que Marc est un pilote très agressif, mais quand je dois être agressif, je le suis. Je n’ai pas peur. Honnêtement si j’ai besoin de dépasser et que je touche un peu l’autre pilote… vous savez, c’est la course. Je me souviens avoir lutté avec Aleix [Espargaro] l’année dernière : lors d’une course, nous nous sommes touchés peut-être six ou sept fois, puis à la fin de la course, nous sommes descendus de nos motos et nous avons souri. Je dépasse agressivement, alors je m’attends à ce que les autres fassent de même avec moi. »

Ça tombe bien, Marc Marquez est prêt aussi pour l’affrontement : « À l’heure actuelle, je ressens moins de pression que l’année dernière. Je me sens plus motivé, mais je ressens moins de pression et la cible est la même. L’année dernière, la pression était très élevée parce que j’avais perdu le championnat 2015 en raison de mes propres erreurs. Donc la pression était vraiment là parce que je ne pouvais plus perdre, pour moi, pour les sponsors et pour Honda ». Il ne reste plus qu’à peaufiner la mise au point de la RC213V et de son nouveau moteur big bang : « Le nouveau moteur donne une meilleure traction à certains points. Mais ça change tout avec l’électronique, donc nous avons encore beaucoup de travail à faire ».

15 ans plus tard, lequel des deux prendra l’ascendant sur l’autre ?

Photos © Repsol media et Suzuki

Source : Motor Sport Magazine

Tous les articles sur les Pilotes : Marc Marquez, Maverick Vinales

Tous les articles sur les Teams : Movistar Yamaha MotoGP, Repsol Honda Team