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Invité pour sa 3e position sur la grille à la conférence de presse post-qualification du Grand Prix d’Aragon, Valentino Rossi a bien entendu été le centre de toutes les questions des journalistes.

Les réponses ont été données avec sérieux, mais également avec humour, comme d’habitude avec le pilote Yamaha…

Comme à notre habitude, nous reportons ici ses propos, en intégralité et sans aucune déformation journalistique.


Valentino Rossi: « C’est une surprise pour moi et pour nous, car je ne savais pas à quoi m’attendre. Il y a une semaine, j’ai commencé à penser qu’il serait possible de piloter en Aragon. J’ai donc fait quelques tours avec la R1 et j’ai compris qu’il serait possible de rouler, mais avec beaucoup de douleur. Mais j’ai eu de la chance car la jambe s’est améliorée chaque jour. Vendredi, quand j’ai piloté la M1 pour la première, je me suis senti plus à l’aise que mardi, grâce à la position sur la moto, car la M1 est plus confortable et est meilleure pour ma taille. En pilotant hier sur le mouillé, ce n’était pas si mal car je n’ai pas ressenti beaucoup de douleur à la jambe. Mais je ne savais pas pour le sec. Dès ce matin, je me suis senti plutôt bien, je pouvais piloter avec un peu de douleur mais pas trop. J’ai donc pu me concentrer sur le pilotage. Ma position sur la moto n’est pas parfaite mais elle est assez proche de la normale. Nous avons également très bien travaillé avec l’équipe, et je me sentais bien sur la moto pour la qualification et, avec le deuxième pneu, j’ai été en mesure de faire des tours rapides. Partir de la première ligne est toujours important et c’est encore plus important pour moi demain car c’est plus facile d’être proche de la tête. Nous devons encore comprendre et travailler un peu car, avec le pneu de course, mon rythme n’est pas fantastique, mais nous essaierons d’améliorer demain. »

Et vous ne savez pas encore ce que sera votre rythme sur les 23 tours…

« Vous savez, vendredi matin, quand je me suis réveillé, j’avais de la douleur, mais ce matin, en me réveillant, j’étais déjà en meilleure forme. Donc si ça continue comme ça, et que demain cela progresse encore, je pense que je pourrai faire toute la course. Mais nous devons attendre et voir. Assurément, avec les pneus de course, la moto est un peu plus difficile à piloter, un peu plus exigeante. La course est déjà difficile pour tout le monde en condition normale, donc bien sûr je vais souffrir, mais j’essaierai. »

Mentalement, comment faites-vous pour être sur la moto et prendre des risques ?

« Vous savez, vous devez essayer pas à pas. Vous devez essayer d’améliorer tour après tour, séance après séance, y compris les réglages de la moto. Bien sûr, vous devez essayer de prendre un peu plus de marge pour essayer de ne pas faire d’erreur. Mais je me sens à l’aise sur la moto déjà depuis vendredi, et quand je pilote, je ne suis pas au maximum mais je ne ressens pas beaucoup de douleur. C’est donc OK. Bien sûr, le jour le plus difficile sera demain, car la course est toujours difficile, même en condition normale. Mais nous essayons. »

Vous vous êtes déjà blessé dans votre carrière. Qu’avez-vous appris en pilotant blessé ?

« Cela s’est déjà produit de nombreuses fois dans ma carrière, comme tous les autres pilotes. Cela dépend beaucoup du degré de douleur que vous ressentez en pilotant. Parfois, j’ai eu des blessures plus petites, comme un bleu ou à un doigt, mais qui étaient pires pour piloter une moto car vous ressentez beaucoup de douleur. C’est donc difficile. La dernière fois, en 2010, je suis remonté sur la moto et j’étais en moins bonne condition que maintenant. Vous savez, vous devez juste essayer de garder la concentration autant que possible, pour prendre un peu de marge, mais essayer également de faire tout pareil puisque, durant le week-end, nous devons beaucoup travailler pour essayer d’être prêt pour la course. »

Vous avez dit que vous aviez rapidement compris que votre blessure était bien moins grave qu’en 2010. Cela vous a-t-il motivé pour revenir plus tôt ?

« Oui, bien sûr, car malheureusement cela m’était déjà arrivé, donc vous avez déjà de l’expérience et des références (rires). La dernière fois, j’ai pu me rendre aux toilettes tout seul après 5 jours (rires), cette fois après un seul ! Donc je pense que l’on pouvait faire mieux. Non… beaucoup moins de douleur, également après l’opération. En 2010, je suis resté une semaine à l’hôpital ! Cette fois, deux jours…
Après, c’est comme faire un chrono : si vous êtes en avance au T1, vous essayez d’attaquer davantage au T2 et vous essayez de raccourcir le temps. »

Vous avez dit que vous aviez travaillé dur en physiothérapie. Pouvez-vous expliquer ce que vous avez fait ?

« J’ai appris que si vous en êtes capable et si vous n’avez pas trop de douleur, vous devez attaquer la blessure. La première étape a été de subir l’opération après quelques heures, dans la première nuit, car le docteur est venu de Bologne à Ancona. Et sincèrement, le lendemain j’ai commencé à poser le pied au sol. A partir de ce moment, j’ai travaillé très dur, au moins deux fois par jour, en physiothérapie et en mouvements avec le pied, le genou et la hanche. Je pense que c’est pour cette raison, et parce que j’ai eu la chance que la jambe ne souffre pas de l’opération qui a été pratiquée d’une façon parfaite. Il y avait beaucoup de sang mais après l’opération la jambe n’a pas gonflée et je n’avais pas trop de douleur. Donc différents facteurs mis ensemble. »

Vous dites que votre position sur la moto n’était pas parfaite… Pouvez-vous expliquer, et prenez-vous des anti-douleurs ?

« Oui, au début, on a essayé de faire plus de place pour la jambe. On a remonté la selle et descendu le repose-pied. Mais j’ai compris que je pouvais le faire avec les réglages normaux qui sont évidemment meilleurs. Donc aujourd’hui j’ai utilisé la selle en position normale, comme le repose-pied. C’est mieux car c’est la meilleure façon de piloter la moto. Malheureusement, quand je change de direction et que je tourne à gauche, je ne peux pas mettre le pied dans la position normale et il est un peu plus ouvert (vers l’extérieur), et c’est plus difficile pour contrôler le frein arrière. Mais par exemple, mardi à Misano, je devais faire beaucoup d’efforts dans les changements de direction car la torsion du tibia engendrait beaucoup de douleur. Mais maintenant, jour après jour, c’est de mieux en mieux.
Oui, je prends des anti-douleurs car, sans, c’est difficile d’enfiler la botte et je souffre trop. Donc j’en prends, mais seulement un cachet. »

Avez-vous déjà réalisé votre casque spécial pour Misano et le verra-t-on ?

« Mercredi, j’étais avec Aldo, et nous avions des idées, mais je me suis cassé la jambe jeudi après-midi, donc… pas encore ! »

Jeudi, votre objectif était de finir la course et de marquer quelques points. Après cette première ligne, a-t-il changé ?

« Pour moi, nous devons connaître le problème avec la jambe et le problème avec la moto. Je veux dire que c’est beaucoup plus facile avec le pneu tendre en qualification, et demain, ça dépendra beaucoup du pneu arrière. Il faudra avant-tout faire le bon choix, puis j’espère que nous pourrons bien travailler et améliorer le rythme. Donc je ne sais pas. Partir de la première ligne est bien sûr une aide. Donc on essayera de faire un bon départ, et après on verra. »

Question réseaux sociaux d’un certain Michael van der Mark :  Êtes-vous heureux que je me sois seulement assis sur votre moto et ne l’ai pas pilotée ?

« (Rires). Oui, merci beaucoup à Michael car il a beaucoup progressé et se sent très à l’aise sur la moto (Rires). Je pense que Lin (Jarvis) a dit qu’il essayera de toute façon une M1 avant la fin de saison. Donc je pense qu’il s’amusera beaucoup. »

Crédit photo : MotoGP.com

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