pub

Loin de la communication un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefs passés dans notre rubrique (“Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


Après les deux séances d’hier, vous devez être très déçu…

Johann Zarco: « j’ai donné tout ce que j’ai pu dans la Q1, ce qui correspondait à un chrono maximum en 1’48.3, et je n’ai pas pu m’améliorer dans la Q2. C’est difficile quand vous faites de votre mieux et finissez 11ème, mais je suis toujours optimiste pour la course. Après la chute de ce matin, ma confiance n’était pas la plus haute. Pourtant, en FP4, je me suis senti beaucoup mieux parce que nous avons modifié la moto et mes sensations se sont vraiment améliorées. C’est un point positif. Nous avons fait un solide travail pour passer en Q2 mais je pense que nous avons atteint notre limite à ce moment. Ceci parce que vous devez faire un bon chrono avec l’adhérence supplémentaire d’un pneu neuf, et nous n’avons pas été en mesure de l’utiliser assez bien ce week-end, et c’est pourquoi cela a été compliqué. »

Est-ce à cause des réglages que vous ne pouvez pas utiliser l’adhérence maximale ?

« Je pense. D’après ce que nous pouvons analyser, il semble que j’ai moins de problèmes avec des pneus utilisés, comparé aux autres pilotes, et dans ce cas, l’écart est moins grand. L’important est la course demain, mais après les ennuis que nous avons eu en FP3, il est bon de partir 11ème et je garderai cette pensée positive à l’esprit. Et j’ai besoin de travailler avec l’équipe pour comprendre des choses pour avoir le niveau des gars de tête pour régler la moto pour tirer le maximum des pneus quand c’est nécessaire. »

Vous avez chuté un endroit plutôt inhabituel…

« Oui, c’est pourquoi la moto n’était peut-être pas assez bien réglée. J’avais confiance que demain soit une bonne journée et j’ai chuté. Même si ce n’était peut-être pas de ma faute, vous ne pouvez pas attaquer de la même façon juste après. Nous avons réglé ce problème en FP4, et je pense que nous étions partis dans une mauvaise direction en FP3 concernant l’équilibre de la moto. Nous avons rattrapé la bonne direction en FP4. »

Que pensez-vous du retour de Valentino ?

« C’est incroyable ! J’ai dit jeudi que la honte serait sur tous les pilotes derrière lui. Et je l’accepte. C’est aussi pour cela que je suis déçu et un peu en colère, car ce n’est pas normal qu’il soit devant. Quoi qu’il en soit, c’est une sorte de génie, un pilote intelligent et extrêmement fort car il sait où et quand attaquer. Il sait aussi comment régler la moto avec son équipe. Donc il fait de bonnes choses, donc je dois dire « respect ! » car je suis en meilleure forme que lui et il est devant moi. Il est donc nécessaire de travailler. »

Est-ce que le manque de tours sur le sec a joué dans ta chute ?

« Pas du tout ! Des fois tu pars bien et des fois tu ne pars pas bien. On aurait pu avoir le même souci vendredi et avoir autant mal à le régler. Quand je suis parti, la confiance était là et j’étais vraiment dans le coup sur mes trois premiers tours. Je faisais partie des plus rapides, jusqu’à la chute. Donc je maintiens mon commentaire d’hier, j’étais prêt, même sur le sec. (La piste mouillée) a permis que les autres n’attaquent pas si vite. Mais il nous manquait quelque chose. On commence à trouver, mais pour l’instant, on ne passe pas le cap. »

Mais avec plus de tours sur le sec, tu ne penses pas que vous auriez pu régler ces problèmes ?

« Non, parce que les autres auraient même pu continuer à évoluer davantage. Si on avait attaqué sur le sec vendredi, le retard que l’on a actuellement, on l’aurait gardé. »

Qu’est-ce qui te manque, concrètement ?

« Je pense que c’est beaucoup comment utiliser le Grip arrière avec un pneu neuf. En FP4, j’étais pas mal et il y a peut-être moins d’écart avec le pneu usé qu’avec le pneu neuf. Mais là, quand je vois un Márquez, ou même un Crutchlow, j’ai vu leurs trajectoires et je me suis dit que même avec un pneu neuf, je ne pouvais pas prendre ce genre de trajectoires. C’est signe que l’on n’est pas au mieux, parce que pour rouler à ces vitesses, il faut vraiment être au mieux. »

Depuis quand n’as-tu pas été si loin sur la grille ?

« À Brno, je suis allé directement en Q2, mais elle n’a pas été excellente. Je dirais donc Brno. Mais là, il faut penser que ce matin j’étais 19e, et au moins, on est 11e. On a évolué, la confiance est revenue, et ça reste des points importants pour faire la course demain. »

Avec ton rythme de course, que penses-tu pouvoir faire demain ?

« Avec un bon début de course, pourquoi pas aller chercher le top six, que j’ai souvent l’opportunité de jouer. »

Penses-tu pouvoir directement accrocher le bon wagon, où penses-tu que les autres vont pouvoir s’échapper ?

« Ça, c’est à voir demain au moment du départ, du premier virage et jusqu’à la moitié du circuit, au virage 9. »

Aucun problème concernant le choix des pneus ? 

« Oui, ça va. Pour l’instant, en terme de pneus, ce n’est pas compliqué car on est resté avec les pneus soft pour prendre de la confiance. Est-ce que ce pneu soft avant m’a un peu pénalisé pendant la qualification ? Je ne crois pas, car les autres ont utilisé un médium, mais je n’étais pas apte à utiliser le médium avant. Donc je ne me prends pas trop la tête et j’apprends. Car il y a une manière d’utiliser le maximum de la moto et le maximum des pneus sur une piste où j’ai parfois eu des difficultés l’année dernière. On n’est pas mal car, mine de rien, ce sont des dixièmes. Je pense que si on gère ce problème de Grip, les 4 dixièmes, on peut les enlever. Et là, on redevient cohérent, six ou septième. »

C’est vrai que c’est un circuit qui était difficile pour toi en Moto2…

« Oui. Là, j’ai eu ce souci en FP3. J’étais inquiet, mais l’inquiétude est passée. »

Tu connais déjà ton choix de pneus ?

« Il faut que je vois avec Guy, mais j’aimerais bien faire la course en médium (ndlr : soft ?). Sauf si, à un moment, Michelin dit que ce n’est pas possible de la faire en médium, en soft, surtout à l’avant. Je pense que c’est plus l’avant qui peut être critique. Mais si eux valident, je pense que j’irais plus sereinement dans ce que je connais. »

… Question inaudible…

« C’est pour ça que la FP4 était presque mieux que la qualif parce que j’ai peut-être été un des seuls à pousser un pneu jusqu’à la distance de course. Et les chronos de fin de séance ne sont pas pourris. »

Márquez force beaucoup sur l’avant de sa moto. As-tu vu sa chute et peux-tu l’expliquer ?

« J’étais derrière mais un peu loin. J’ai vu qu’il a chuté. C’est un virage en descente où on n’a pas le temps de mettre la moto bien droite. On met tout de suite une contrainte sur le pneu qui est délicate, et à mon avis, lui il joue avec cette contrainte, mais là, ça a été trop. Je ne pense pas que cela vienne de la piste. Un poil trop d’intensité. »

Rossi, demain ?

« Je garde dans la tête que mon souhait est de pouvoir terminer devant lui. »

Tous les articles sur les Pilotes : Johann Zarco

Tous les articles sur les Teams : Monster Yamaha Tech3