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Après la pluie qui s’est abattue sur la région d’Assen durant la nuit de jeudi à vendredi, c’est une piste humide et une fine bruine qui attendaient les pilotes Moto3 pour la première séance du week-end.

Heureusement, et bien que la météo soit incertaine sur l’ensemble du week-end, la pluie a cessé quelques instants avant l’entrée en piste de la grille MotoGP et n’est pas réapparue de la journée.

La guerre des châssis

Pour rappel, en MotoGP, les moteurs sont scellés (ou plombés), limités en nombre sur la saison (7 pour Yamaha, Ducati et Honda, 9 pour Suzuki et Aprilia) et gelés. Pour résumer, avant le début de saison, chaque constructeur propose une version finale de son moteur qui sera utilisée par toutes les équipes de la marque, « Le règlement impose que le moteur utilisé durant la saison soit le même pour tout le monde, » explique Dani Pedrosa, exclu du Top 10 vendredi.

Mais si celui-ci est le même pour tous, il ne peut pas correspondre à tous les styles. « Il est interdit de faire un moteur pour l’un qui serait différent pour l’autre. Aujourd’hui, les ajustements apportés au moteur Honda viennent de Marc, pour la plupart. » Ainsi Pedrosa doit jouer avec un moteur qui ne s’accorde pas à son style. « Il n’y a rien qui a fonctionné aujourd’hui. Je n’avais pas de feeling et nous n’avons progressé entre la FP1 et la FP2, peu importe les pneus. Au changement de rapport, la moto bouge beaucoup pour devenir incontrôlable. Nous restons positifs. Demain, nous essaierons de rentrer dans le Top 10 lors de la troisième séance d’essais libres et de construire notre confiance avant la qualification. »

Aujourd’hui, aussi bien Pedrosa que Marquez souffrent du moteur de RC213V, à l’exception qu’il correspond beaucoup plus au second. Pour tenter de le dompter, Honda joue sur plusieurs paramètres comme les ailerons, les pots d’échappement ou le châssis.
Marc Marquez roule avec la version 2014 du châssis, « Il me donne plus de retours sur le pneu avant. Il prévient et me donne confiance, ce sont des éléments importants, » précise Marquez. « J’ai essayé le nouveau châssis lors du test après le Grand Prix de Barcelone. Plusieurs points sont meilleurs, d’autres beaucoup moins bons. Nous allons essayer de trouver un compromis pour l’arrière en le combinant avec la version 2014, car je pense que cela pourrait être une bonne solution. » Au sujet du pot d’échappement plus court, « Il n’apporte pas grand-chose, » ajoute Marquez. « La vitesse de pointe n’est pas meilleure. »

Du côté de Yamaha, Valentino Rossi a définitivement exclu le nouveau châssis testé à Barcelone, « Je n’étais pas certain des progrès apportés par le châssis, » explique-t-il. « Aujourd’hui, nous les avons comparés une fois encore sur un autre tracé. Finalement, je préfère le châssis standard avec lequel je ressens mieux l’avant. Nous essayons d’améliorer l’avant avec le nouveau châssis avec les Michelin. Nous gagnons où nous le souhaitons, mais nous perdons de la stabilité. »

De son côté, Jorge Lorenzo n’est pas encore certain du choix, « J’ai ressenti une bonne différence, mais ici, j’en ressens moins, aussi parce que nous utilisons des réglages différents. Demain, nous essaierons de nouveau afin de décider du choix pour la course. »

Et il y a les Ducati…

Au classement combiné des deux séances libres, c’est Andrea Iannone qui a pris l’avantage. Bien que leader, il devra s’élancer depuis le fond de la grille dimanche après avoir percuté Lorenzo en course à Barcelone, « Ce n’est pas la meilleure des situations puisqu’il n’est jamais simple de remonter au classement. Nous sommes rapides, mais je n’arrive pas à rouler comme je souhaite. La moto bouge sur les changements d’angle. Nous devons encore travailler sur ce point. Si cela est résolu, je suis convaincu que nous pourrons être compétitifs. »

Futur pilote Ducati, Lorenzo est ravi du potentiel de la Ducati, « Pour le moment, les Ducati sont rapides. S’il [Iannone] maintient ce rythme dimanche et que je ne suis pas en mesure de progresser d’ici, il peut remonter. Au contraire, si je progresse, il sera difficile pour lui de faire une remontée de tant de places. »

Il y a quatre Ducati dans le Top 10 du classement combiné avec les deux pilotes officielles et les deux pilotes Pramac, « Il est toujours important de se placer dans le Top 10 aux Pays-Bas, car la météo est toujours incertaine, » confie Danilo Petrucci, 7e. « Nous avons trouvé une nouvelle méthode de travail durant le test à Barcelone qui nous permet de mieux gérer les pneus. Je pense que nous avons pris la bonne direction. »

Aprilia/Espargaro et « préparer son déménagement »

« Je sais où j’irai rouler la saison prochaine, » déclare Aleix Espargaro. « Il y a souvent quelques détails à régler avant de le faire, mais c’est proche. » Selon nos informations, le contrat a été signé jeudi soir à son arrivée sur le circuit d’Assen pour une durée de deux saisons.

L’annonce de l’arrivée d’Aleix Espargaro chez Aprilia se précise. Il faudra très certainement attendre d’en savoir davantage sur l’avenir d’Alvaro Bautista et Stefan Bradl. Bautista se dirigerait vers l’équipe Aspar. Pour l’Allemand, nos sources parlent d’un passage en WorldSBK, voire d’un retour en Moto2.

Jacques Roca, mécanicien qui suit les frères Espargaro depuis de nombreuses années, ne suivra pas Aleix Espargaro chez Aprilia. Le Français a accompagné Pol jusqu’au titre mondial en 2013. Depuis, Jacques Roca a suivi Aleix Espargaro dans l’équipe Forward, puis chez Suzuki. Il en va de même pour Tom O’Kane, son chef mécanicien, qui restera dans l’équipe Suzuki.

Pour Lorenzo, la situation est similaire. Ramon Forcada, un monstre reconnu dans les réglages des suspensions et actuel chef mécanicien du Majorquin, restera aux côtés de Maverick Viñales en 2017. Lorenzo doit retrouver une nouvelle équipe technique, « Nous travaillons sur ce point et nous avons encore le temps d’y penser, » explique-t-il. « Une bonne partie de l’équipe de Iannone restera. Le plus important est de trouver un chef mécanicien. Nous avons plusieurs idées. Il y a plusieurs points à prendre en compte, dont la langue, l’expérience et la connaissance de la machine. »

Et les tricolores ?

Première journée difficile pour les Français à Assen. Alexis Masbou souffre encore et toujours de faux points morts sur la Peugeot (Mahindra), un problème qui concerne tous les pilotes de la marque. John McPhee a testé une nouvelle boite lors du CEV à Barcelone. « Cette boite fonctionne correctement et est surtout moins dangereuse, » confie Masbou. « J’ai souffert d’un point mort et Locatelli m’est rentré dedans aujourd’hui. Il a chuté. Heureusement, il s’en sort indemne, moi aussi. » La nouvelle boite ne sera pas disponible avant le Grand Prix d’Allemagne, au mieux. Elle est en cours d’homologation.

Jules Danilo termine 9e aujourd’hui, après avoir occupé la 5e place du classement avant le drapeau à damier, « Je suis vraiment content de cette journée. Malheureusement dans le dernier tour, 4 pilotes me sont passés devant au classement. »

Troisième Français en Moto3, Fabio Quartararo a conclu la journée avec le 18e temps, « Une journée vraiment difficile. Je n’arrivais pas à faire ce que je voulais, aussi bien avec des pneus neufs que des pneus usés. Nous travaillons sur nos settings pour demain. »

En Moto2, Johann Zarco a terminé la journée avec le 6e temps, « Nous avons bien commencé la journée. J’avais un bon rythme en FP2. Il y a encore quelques points faibles que nous devons travailler pour que je sois à l’aise sur la moto. Nous ne sommes pas si loin. Nous devons nous adapter au mieux. »