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Arrivé au Texas avec des objectifs mesurés en raison de ses résultats passés sur le circuit des Amériques (3ème en 2013, 10ème en 2014 et 4ème l’année dernière), Jorge Lorenzo en repart plutôt satisfait.

En effet, même s’il n’a jamais été en mesure de suivre le rythme imposé par Marc Marquez, les mésaventures subies par Rossi, Dovizioso, Pedrosa, Crutchlow, Smith et Baz, lui permettent d’apprécier ces 20 points fort bien venus après sa chute en Argentine.

Le pilote majorquin attend donc avec sérénité la prochaine étape à Jerez, un circuit qu’il affectionne particulièrement.

Nous vous proposons ici une traduction de l’intégralité de ses propos.

Jorge, prendre 20 points ici avant d’arriver à Jerez, c’est plutôt très bien…

« Oui. Vous savez, je suis très heureux d’avoir terminé la course car, aujourd’hui, les conditions étaient très compliquées. Après ma chute durant le warm up, il a été très difficile de me convaincre que je pouvais être assez compétitif pour me battre pour le podium, mais j’ai fait un bon travail en pensant positivement, en essayant d’être confiant et en démarrant d’une bonne façon.
Le problème était que je ne pouvais pas freiner la moto. J’ai commis quelques erreurs, dans le premier virage et dans une épingle, en essayant de passer premier. Oui, j’espérais être plus rapide, mais c’était impossible aujourd’hui. A chaque fois, j’étais de plus en plus lent, donc il ne s’agissait pas aujourd’hui d’une course où je me battais pour la victoire. Je le savais depuis le 7 ou 8ème tour. Donc j’avais juste besoin de finir la course et de prendre ces points. Quelques pilotes qui se battent également pour le championnat ont chuté, donc on verra probablement plus d’erreurs que durant les 4 ou 5 dernières années. Nous avons chuté en Argentine, et l’important est maintenant de ne pas chuter davantage, et d’essayer de réduire l’écart avec Marc lors des prochaines courses. »

Lors du premier tour, vous avez eu des problèmes au virage #1 et #11…

« Oui, oui. Vous savez, j’avais beaucoup de confiance sur les freinages durant tout le weekend, mais aujourd’hui, avec le pneu arrière le plus dur et avec le plein d’essence dans le réservoir, je ne sais pas ce qui se passait, mais je ne pouvais pas freiner de la même façon. Très mauvais. Toujours en sous-virage et en élargissant… Cela arrive parfois. Au Qatar, j’étais plus rapide que ce que à quoi je m’attendais, et j’y ai fait le record du tour, mais ici, c’était l’opposé; j’étais bien plus lent que ce que à quoi je m’attendais. Mais tout le monde a rencontré des problèmes jusqu’à présent. Aujourd’hui, comme il  le fait depuis 4 ans, Marc a fait une différence sur la piste et nous n’avons pas pu rester avec lui. »

Vous attendez-vous à des courses plus disputées en Europe?

« Oui, c’est très important d’être en seconde position en ce moment, alors que Rossi, Dovizioso et Pedrosa ont chuté. Car nous avons maintenant un objectif, qui est Marc, en tête. L’année dernière, nous étions repartis d’ici avec un handicap de 29 points, alors qu’aujourd’hui, il est de 21. Nous avons le sentiment que nous pourrons peut-être faire la différence en Europe avec les Michelin et cette électronique. On verra bien si cette théorie correspond à la réalité. »

Vous étiez assez critique avec Michelin après les deux premières courses. Qu’en est-il aujourd’hui?

« Nous étions un peu inquiets de savoir comment les pneus que Michelin apportait ici allaient se comporter par rapport aux autres, et nous avons vu qu’ils demandaient peut-être plus de temps pour chauffer, mais qu’après, ils n’étaient pas si différents. Mais bien sûr, on ne connaît toujours pas les raisons pourquoi, à Sepang et en Argentine, ce sont des Ducati non-officielles qui ont eu ces problèmes. Mais bien sûr, si Michelin pense que tous sont plus en sécurité avec ces pneus, nous devons l’accepter et essayer de travailler avec ces pneus. Nous avons vu beaucoup de chutes de l’avant. Bien sûr, Michelin  améliore l’avant de plus en plus, mais nous n’avons toujours pas la même confiance que lors des dernières années. Parfois, nous perdions l’avant, mais nous pouvions éviter la chute. Maintenant, si vous perdez l’avant, il y a bien plus de chances que vous tombiez et que vous ne repartiez pas. C’est donc le prochain point à améliorer. »

On a vu beaucoup de chutes de l’avant aujourd’hui. Pouvez-vous trouver la limite et rester en-deçà?

« On dirait qu’avec ce pneu avant, la zone de performance est très étroite. Par exemple, si votre réservoir est vide, peut-être que le pneu fonctionne bien, mais avec un réservoir plein, il sous-vire. La température joue aussi, tout comme le pneu arrière; avec un arrière tendre, l’avant sous-vire moins, mais quand vous mettez le dur, vous n’avez plus de grip sur aucun pneu. Donc vous devez comprendre les conditions que vous avez et vous devez contrôler tous les détails, alors qu’avec les Bridgestone vous n’en aviez pas besoin car la zone de performance du pneu avant était plus large. »

Les pilotes Moto2 ont dit que la piste était très glissante. Etait-elle différente d’hier?

« Oui, je pense qu’e c’était une combinaison de choses; la piste était plus glissante mais, par exemple, vous deviez aussi changer de trajectoire dans la ligne droite à cause de l’huile déposée par un moteur cassé en Superbike. Donc globalement plus glissante, mais pas seulement ça. Il était difficile de freiner la moto avec le réservoir de 22 ou 20 litres plein, et le pneu arrière dur n’aidait pas non plus le pneu avant, ni à avoir un bon grip à l’accélération ou à freiner en ligne droite. »

Marc étant très fort ici, êtes-vous venu en pensant seulement à marquer des gros points?

« Ce qui était dommage, c’était l’Argentine. Parce que, en partie à cause du pneu Michelin avant, en partie à cause des traces d’humidité, je n’ai pas eu suffisamment de patience pour rester calme et pour comprendre, comme aujourd’hui, que je ne pouvais pas gagner. Il est probable qu’avec plus de patience, j’aurais pu terminer 3ème après les chutes de Maverick et des deux Ducati, comme Pedrosa l’a fait. Mais je n’ai pas été patient, peut-être à cause des conditions passées, quand je ne chutais jamais. Je pensais que c’était la même chose, mais j’ai juste besoin de faire un peu plus attention pour rester sur la moto.
Je regrette un peu ça, mais c’est le passé et je ne peux pas le changer. Et comme on l’a vu aujourd’hui, on peut voir plus de chutes pour tous les pilotes, donc, maintenant, j’ai chuté et j’essaierai de ne plus le faire. Je suis certain qu’il y aura des pistes où je me sentirai assez fort pour gagner. Là, ce sera mon heure. Mais je peux être très heureux aujourd’hui, car il s’agit de mon meilleur résultat à Austin. C’est bien que nous n’ayons seulement que 21 points de retard alors que nous avons chuté, car nous arrivons maintenant sur des pistes qui, normalement me conviennent mieux ainsi qu’à la moto. »

Classement du Championnat du Monde 2016 

Pos. Pilote Moto Pays Points
1 Marc MARQUEZ Honda SPA 66
2 Jorge LORENZO Yamaha SPA 45
3 Valentino ROSSI Yamaha ITA 33
4 Pol ESPARGARO Yamaha SPA 28
5 Dani PEDROSA Honda SPA 27
6 Hector BARBERA Ducati SPA 25
7 Andrea DOVIZIOSO Ducati ITA 23
8 Maverick VIÑALES Suzuki SPA 23
9 Eugene LAVERTY Ducati IRL 21
10 Aleix ESPARGARO Suzuki SPA 21
11 Andrea IANNONE Ducati ITA 16
12 Scott REDDING Ducati GBR 16
13 Bradley SMITH Yamaha GBR 16
14 Stefan BRADL Aprilia GER 15
15 Alvaro BAUTISTA Aprilia SPA 14
16 Michele PIRRO Ducati ITA 12
17 Tito RABAT Honda SPA 11
18 Jack MILLER Honda AUS 2
19 Yonny HERNANDEZ Ducati COL 2
20 Loris BAZ Ducati FRA 1
21 Cal CRUTCHLOW Honda GBR 0

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