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Deux hôpitaux itinérants, 50 personnes, 1000 interventions. L’héritier de Claudio Costa explique comment cela fonctionne…

Le site Corsedimoto a pu interviewer le docteur Michele Zasa, responsable de la clinique mobile depuis le départ en 2014 de son fondateur, le docteur Claudio Costa.

Fondée en 1972, cette institution du paddock prend soin de tout son monde depuis des décennies, que ce soit en soignant les petits bobos mais aussi, et surtout, en intervenant en urgence dans les cas graves avant une évacuation vers un hôpital.

Voici ce que nous avons retenu…

Tout d’abord, dites-nous comment êtes-vous arrivé à la clinique mobile ? L’héritage du Dr Claudio Costa a-t-il été difficile ?

« Mon entrée dans la Clinica Mobile commence réellement avec une passion pour les 4 roues et pour Ayrton Senna. Dans une sorte d’hommage à Senna, une grande personne et un athlète extraordinaire avant même d’être un champion, j’ai commencé à travailler sur le circuit d’Imola en tant que médecin de piste. Là-bas, j’ai rencontré le Dr. Costa, qui m’a proposé de collaborer avec lui. Depuis 2011, j’ai donc commencé à travailler dans le paddock, pour ensuite recueillir l’héritage de Claudio en 2014. Évidemment, la succession de cet héritage n’est pas facile, surtout en considérant ce qu’il a créé de 1972 à aujourd’hui. Dès le début j’ai essayé de supporter calmement la comparaison, conscient du fait que les temps ont changé et qu’il ne serait plus possible de faire ce qu’il avait fait, mais en même temps avec la volonté de garder vivant en moi et dans la Mobile Clinic les valeurs qui ont guidé cette réalité jusqu’à aujourd’hui. Et avec ces valeurs, évoluer vers d’autres objectifs, en s’améliorant et grandissant toujours en groupe, professionnellement et humainement. »

Comment est structurée la Clinica Mobile ?

« La Clinica Mobile est une entreprise qui peut compter sur la collaboration d’une cinquantaine de professionnels (médecins, kinésithérapeutes, radiologues, logisticiens, administratifs et communication). »

Dans quels championnats êtes-vous directement présent ?

« Nous sommes présents dans les 2 championnats du monde de moto : MotoGP et World Superbike. Les modes de fonctionnement dans les 2 championnats sont similaires. D’un point de vue logistique, en Europe, nous opérons dans deux structures mobiles agréées qui sont déplacées d’une manche à l’autre. En dehors de l’Europe, nous envoyons des containers équipés de tout le matériel dont nous avons besoin, et nous sommes hébergés par des centres médicaux locaux dans des zones spécialement désignées. »

Combien de pilotes avez-vous vus en 2017 ?

« En 2017, nous avons aidé tous les pilotes des 2 championnats. Entre les nécessités de physiothérapie, les problèmes médicaux et les traumatismes/blessures, au cours d’une saison, nous voyons tous les pilotes. En particulier, en MotoGP, nous disposons de statistiques : en 2017, nous avons effectué environ 1000 services médicaux et 5900 services de kinésithérapie pour les pilotes (sans compter les statistiques d’activité pour les membres de paddock, ce qui est tout aussi exigeant, vu que la communauté des paddocks est comme un petit village itinérant). »

Surtout au cours de l’année écoulée, nous avons assisté à des guérisons «miraculeuses». Croyez-vous qu’elles aient été possibles à cause d’une recherche scientifique très forte, ou que le «facteur humain», qui est la motivation pour vouloir revenir sur la piste au plus vite, reste la principale raison ?

« La recherche scientifique, le désir de s’améliorer et d’apprendre de nouvelles choses en tant que médecin, est une caractéristique qui nous distingue et explique certainement en partie ces guérisons considérées comme miraculeuses. En plus de cela, il y a aussi l’expérience acquise, et quelques petits « traitements secrets », évidemment toujours dans le cadre de la légalité, que nous avons appris à appliquer au fil des ans, face à certaines blessures. Cependant, je crois que l’élément fondamental dans le rétablissement rapide de certains athlètes durant ces dernières années a été la volonté. C’est le médicament le plus efficace, selon moi, et ce n’est pas une coïncidence si la science a montré que l’effet placebo existe. En termes pratiques, un pilote motivé est plus respectueux des prescriptions, plus impliqué et plus disponible dans la phase de convalescence, et plus disposé à supporter la douleur (et souvent, ils ont aussi un seuil de douleur accru). »

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