pub

Claudio Domenicali, le Directeur général de Ducati, fait partie de tous ceux qui ont été frustrés quand, lors de son passage chez Ducati en 2011 et 2012, Valentino Rossi n’a pu obtenir qu’une troisième place en 2011 au Mans (terminant septième du Championnat du Monde) et deux deuxièmes places en 2012 au Mans et à Misano (sixième du mondial).

La déception a été grande pour de nombreux tifosi de constater l’échec de l’association entre leur plus grand champion et leur marque la plus prestigieuse. La raison, selon Domenicali, a été que « C’était un problème technologique, la moto était conçue de telle sorte qu’elle ne lui convenait pas en tant que pilote. Mais peut-être que c’était aussi un problème de relation humaine. Il était déjà une rock star. On le voyait rarement au service course ici à Borgo Panigale. La relation n’a jamais pris la bonne forme et la cohérence. De tous les points de vue. »

Domenicali, en accordant cette interview à Paolo Bricco pour ilsole24ore.com, a souri heureux en sortant son téléphone pour montrer la photo, sur Whatsapp, d’Andrea Dovizioso : « Regardez ici : Dovi avec sa fille Sara et sa petite amie Alessandra, en selle sur une X Diavel noire. Une de nos motos. Dovi est un gars simple. Il est toujours là. Allez, peut-être que l’année prochaine nous ferons quelque chose de mieux en Moto GP… »

Ducati a une image très forte, bien que seulement 10% d’une moto partant de Borgo Panigale y soit matériellement réalisée. 90% est constitué d’éléments et de composants provenant de fournisseurs et de sous-traitants. « Mais, » rappelle Domenicali, « 60% est italien. Nous disposons d’un réseau d’approvisionnement sophistiqué et compact. Certains de nos fournisseurs sont nés avec nous et sont devenus de très bons entrepreneurs. Quand je vais dans leurs entreprises, je réalise ce que nous avons apporté, avec nos commandes, à travers le transfert de compétences et le partage de projets et de technologies. En tant qu’ingénieur et dirigeant d’entreprise, je dois dire que c’est une grande satisfaction. »

Et quel est le ressenti actuel par rapport à l’achat de Ducati par Volkswagen en 2012 ? « Nous nous sentons profondément émiliens*. Ici, à Bologne, il y a des entreprises mécaniques et d’emballage qui ont une culture industrielle caractérisée par l’ingénierie et une vocation technologique qui rendent ce territoire très homogène, comme la Bavière où se trouve Ingolstadt (ndlr : siège d’Audi) et la Basse-Saxe où se trouve Wolfsburg (ndlr : siège de Volkswagen). Et nous nous sentons profondément italiens. L’adhésion à un grand groupe intégré comme Volkswagen a des avantages significatifs. Non seulement pour la stabilité et la force qui en dérivent, mais aussi pour accéder à la technologique la plus avancée. »

*Habitant de la région italienne d’Emilie-Romagne, dont le chef-lieu est Bologne

Pour le constructeur italien, les Grands Prix sont importants : « Ducati Corse a une fonction très spécifique : en plus de son rôle pour le marketing et la projection externe, c’est aussi un laboratoire de R & D où sont développées les dernières techniques. D’un point de vue technologique, » observe Domenicali, « le transfert de compétences et de solutions est constant, même si, parfois, l’activité en dehors du Team de MotoGP permet un niveau de technologie plus élevé, car dans les courses, il existe des interdictions réglementaires strictes, qui ne s’appliquent pas aux motos qui se retrouvent chez nos concessionnaires. Pensez seulement au contrôle électronique et à l’ABS, qui sont beaucoup plus évolués sur les motos destinées au public. »

Photo © Ducati

Source : Paolo Bricco pour ilsole24ore.com (lecture recommandée, d’un grand intérêt sur les plans business et historique. Ne sont publiés ici que des extraits).

Tous les articles sur les Pilotes : Valentino Rossi

Tous les articles sur les Teams : Ducati Team