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Claudio Costa connait bien les pilotes ...

C’est à l’initiative du médecin d’Imola Francesco Costa, dit « Checco », que fut créé le premier service de soins destiné aux pilotes de course moto. Né en 1911 et décédé en 1988 dans un accident de la route, il était le père de Claudio Marcello Costa, médecin depuis 1967 et spécialiste en orthopédie et traumatologie depuis 1971, physio-kinésithérapie orthopédique depuis 1973 et médecine du sport depuis 1980.

Checco organisa le 23 avril 1972 la première course des 200 Miglia di Imola. La qualité du plateau et le retentissent mondial de l’évènement lui firent particulièrement soigner l’assistance médicale qu’il confia à son fils Claudio, Giancarlo Caroli, réanimateur à l’Istituto Rizzoli de Bologne, et Giuseppe Russo. Il existe un musée Checco Costa dans l’enceinte du circuit d’Imola, dont l’entrée est gratuite. Le fils Claudio avait effectué sa première intervention par hasard en regardant une course sur le circuit d’Imola le 22 avril 1957, et en secourant Geoff Duke qui venait de s’en prendre une bonne avec sa 500 Gilera dans Acque Minerali lors de la Coppa d’Oro. Les pilotes furent impressionnés lors des 200 miles en 1972 par le dispositif d’intervention, plutôt jusqu’alors habitués sur les Grands Prix à avoir affaire à des praticiens locaux totalement incompétents en matière de traumatismes liés à la course moto, et ne parlant en général que leur langue nationale, ce qui était moyennement pratique pour un pilote à moitié assommé en Tchécoslovaquie ou au Japon.

Giacomo Agostini, qui était très en avance sur son temps par rapport aux autres pilotes, et titulaire de 15 titres de Champion du Monde, demanda à Costa de l’accompagner à Daytona quand il y alla disputer les 200 Miles en 1974. Le 17 mars 1974, jour de la victoire d’Ago en Floride, est considéré comme la date de création de la Clinique mobile. A partir de 1976, elle put disposer d’un premier véhicule équipé pour se rendre de circuit en circuit, entièrement financé par le fondateur des casques AGV Gino Amisano. La partie n’était pas gagnée pour autant, et il ne fallait pas trop rêver aux matins qui chantent. En effet un diplôme médical n’était valable que dans le pays qui l’avait délivré, et un médecin italien n’avait aucun droit de pratiquer en Allemagne ou en France. C’est d’ailleurs souvent toujours le cas, et c’est ainsi que l’équipe de traumatologie espagnole (Servicio de Traumatología del Hospital Universitario Quirón Dexeus de Barcelona) chargée d’intervenir sur les Grands Prix, et la Clinique mobile sont presque toujours assistées sur les circuits d’une équipe médicale locale, pour des questions de reconnaissance de qualifications, d’assurances, et parce qu’il y a en général des courses nationales en annexes des épreuves mondiales.

La « Clinica Mobile » en est maintenant à sa cinquième génération et dirigée par le Docteur Michele Zasa, qui a expliqué à Inside Line Media le fonctionnement de l’institution, son organisation et son avenir. Ce sera le sujet de notre article de demain dimanche.

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Photo de titre : Doohan, Costa, Biaggi, Sakata.