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Tout un chacun a pu constater les progrès réalisés en cette première partie de saison par Jules Danilo. A tel point que l’on s’habitue maintenant à le voir positionner sa Honda rouge et bleue dans le Top 10. Voire mieux…

Posé et réfléchi, le pilote Ongetta-Rivacold, dont la vie se répartit entre la France, l’Espagne et la République tchèque, a fait le point avec nous avant la reprise des hostilités en Autriche.

Jules, qu’est-ce qui a changé entre l’année dernière où tu sentais que tu progressais mais où tu avais du mal à concrétiser, et cette année où tu le fais ?

« La différence, c’est que, l’an dernier, je savais que je pouvais le faire mais je n’arrivais pas à tout mettre bout à bout.  Je sortais aussi d’une saison très compliquée avec Ambrogio, et j’étais peut-être un peu pressé, donc je faisais beaucoup d’erreurs et j’ai fini par perdre un peu confiance avec tous ces « up and down ». Mais je voyais quand même que j’étais capable de rouler devant. Cette année je m’entraîne à Barcelone, et je suis vraiment bien encadré. J’ai aussi changé pour une 125 Yamaha à la place du Supermotard, et cet hiver, j’ai travaillé tous mes points faibles, à savoir les gros freinages et les petits virages, là où je perdais beaucoup de temps, contrairement aux grandes courbes où je n’avais jamais de souci. Et la dernière chose, c’est la nouvelle moto (ndlr : nouveau châssis et bras oscillant par rapport à l’année dernière), qui est beaucoup plus stable au freinage et qui m’a permis de changer mon style de pilotage. L’ensemble fait que je suis plus rapide et surtout, que je me sens plus à l’aise partout. »

Tu as donc enclenché ce que l’on pourrait appeler un cercle vertueux; des résultats, de la confiance, des résultats, de la confiance, etc ?

« Oui, le fait de faire des bons résultats apporte de la confiance. Quand on n’en a pas encore fait, c’est plus difficile. L’année dernière, ma meilleure place était 11ème. C’était bien, mais ce n’était pas encore ça. Là, quand je fais 6ème à 16 centièmes de la victoire à Assen, c’est sûr que je me prouve à moi-même que je peux le faire. »

Comment qualifierais-tu le bilan de cette première demi-saison ?

« Très positif. Je suis quasiment tout le temps dans le Top 10, et je pense même que mon week-end au Sachsenring était encore meilleur qu’à Assen, car j’étais capable de rouler tout seul dans un bon rythme, hyper régulier, et à chaque fois que je rentrais au box j’étais dans les 10. J’ai donc fait le plein de confiance avant la course. Malheureusement, il a plu et j’ai fait ce que je pouvais sous la pluie. »

Neuvième quand même, c’était pas mal…

« Oui, ce n’était pas mal car ça, sincèrement, ça aurait pu être bien pire, vu mes performances précédentes sous la pluie (rires). Maintenant, je suis un peu plus homogène. »

Tu n’aimes pas la pluie ?

« Ce n’est pas que je n’aime pas, mais je n’ai jamais été très rapide. Je l’aimais avant, puis je suis beaucoup tombé et la confiance est partie. Aujourd’hui, elle est revenue.
Mais sinon, je suis tout le temps dans les 10 et c’est l’objectif que j’avais. Par contre, je suis seulement 13ème au championnat car j’ai fait une grosse boulette en Argentine, dans des conditions très très bizarres, avec les slicks sous la pluie. Là c’était entièrement de ma faute et j’ai marqué zéro point. Au Mans, c’était 50/50, parce que je suis tombé aux qualifications alors que j’étais rapide. J’étais troisième le vendredi et je fais une grosse connerie aux qualifications en me précipitant…  et du coup, je pars 27 et me fait percuter par Hanika au 3e virage. Encore zéro point. Et encore zéro point à Catalunya où j’avais aussi réalisé un très bon week-end jusqu’à la course. Mais avec Ono qui tombe juste devant moi, je ne peux rien faire et c’est encore zéro point. C’est pour ça que je suis 13 alors que j’ai démontré que je pouvais être dans les 10. »

C’était ton objectif de début de saison ?

« Oui, mais maintenant j’aimerais bien faire un peu mieux (rires). Si j’arrivais à faire un podium, ce serait vraiment très très bien. »

Revenons sur une de tes phrases dans laquelle tu dis que tu t’es trop précipité en qualification. Quelle y est ta méthode de travail ? Tu assures un bon chrono dès le début ?

« Justement, au Mans, c’est ce que je n’ai pas fait. Il y avait une grosse différence entre le pneu Soft et le Médium. Et normalement, on n’utilise quasiment jamais le pneu Soft arrière en course parce qu’il se détruit trop vite. Or là, il y avait une grosse différence, je me sentais beaucoup mieux sur le Soft, et en plus il ne se consommait pas. Comme j’en avais passé deux sur quatre le vendredi, si j’en voulais un pour la course, je n’en avais plus qu’un pour la qualification. Je suis donc parti avec le médium et ça allait mais ce n’était pas exceptionnel. Mais je savais que je serais beaucoup plus rapide avec le Soft à la fin donc je n’ai pas assuré un bon chrono avec le Médium. Quand j’ai mis le Soft, j’ai fait mon tour de sortie et je me sentais très bien. Il y avait un petit groupe devant et je me suis dit « je vais pousser pour les avoir en ligne de mire ». Mais le pneu n’était pas encore assez chaud et je me suis envolé. C’était donc de la précipitation et ça ne servait à rien. En ayant été rapide et en ayant fait le 3e temps le vendredi en roulant tout seul, je n’avais aucune raison que ça se passe mal durant le week-end. Ça sert de leçon; maintenant, j’assure un chrono plus tôt. Je regarde aussi la spécificité du circuit; s’il n’y a pas trop de courbes rapides où on est sur le flanc du pneu, il y a peut-être possibilité de passer le Soft en course… Du coup, on prévoit à l’avance, on en passe moins le vendredi et on les garde pour la qualif et la course. »

Cette stratégie décalée est souvent utilisée en course ?

« Non. Moi je l’ai utilisée à Austin et je pense qu’au Mans j’aurais pu faire une très bonne course car le pneu se consommait encore moins qu’à Austin. »

Qu’est-ce qu’il te manque pour faire un podium ?

« Je pense qu’il me manque encore de l’agressivité. A Assen, je me devais d’assurer une très bonne place et, pour une 6e place, c’est l’écart le plus serré pour un groupe de tête en Grand Prix. Donc ça c’était bien, mais c’est vrai que quand je regarde la vidéo, je me dis que j’aurais dû attaquer, même si je devais aussi finir la course, puisque j’étais tombé au Mans et à Barcelone. Là, c’était vraiment très important de finir la course. Je pense que pour le futur, je tenterai un peu plus de trucs, si je me retrouve dans ce genre de situation… »

Maintenant que tu connais bien tes petits camarades, tu te sens en mesure d’aller les forcer un peu au freinage ?

« Oui, bien sûr. Surtout avec cette nouvelle moto, où je suis plus à l’aise sur le freins; ça facilite les dépassements. »

Le prochain Grand Prix est en Autriche sur un circuit inconnu; vous allez y faire des essais ?

« Non. Enfin, si; le lundi après la course (rires). Bon, il y a 7 virages, donc ça ne devrait pas être trop difficile à apprendre. Après, aller vite, c’est autre chose. On verra bien… »

Dans cette deuxième partie de saison, il y a des circuits que tu aimes particulièrement bien ?

« Oui, je pense que je préfère cette deuxième partie de saison. J’aime bien Brno, Motegi, Sepang et Aragon. Ce sont des belles pistes. »

Vois-tu une différence d’attitude des fans français avec toi ?

« Oui, peut-être un petit peu, bien sûr; ça vient avec les résultats. Mais j’ai toujours eu des commentaires très très sympas sur ma page Facebook que je tiens moi-même, et sur laquelle je lis tous les commentaires. Ça fait plaisir ! »

Et concernant les médias ?

« Non, pas vraiment; les médias français sont toujours venus me voir après les courses pour me demander comment ça s’était passé. Après, c’est vrai que j’ai des articles plus sympas dans les journaux, comme par exemple l’Equipe qui m’a fait un beau papier récemment. C’est agréable. »

Nous remercions Jules pour sa disponibilité et lui souhaitons une excellente fin de saison.

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