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Comme à chaque Grand Prix depuis le début de la saison, Hervé Poncharal a la gentillesse de nous partager sa vision du dernier Grand Prix.

Après nous avoir déclaré sa totale confiance envers ses moteurs Yamaha, il aborde ici les conséquences de ce qui restera comme le fait marquant de la course des MotoGP; l’abandon de Valentino Rossi suite à la rupture de son moteur.

Hervé Poncharal: “Dieu sait si je ne suis pas un fan inconditionnel de Valentino Rossi, mais Dieu sait que je dis aussi qu’il a un énorme talent, une volonté incroyable et une longévité extraordinaire, et tout le monde le reconnaît.
Mais il a quand même souvent eu de la chance, comme par exemple en Argentine quand il était 5 puis se retrouve 2 quand Vinales puis les deux Ducati s’écrabouillent. Donc souvent, la roue de la fortune, dans le sens italien du terme, a tourné a son avantage.

Et là, il y avait une telle ambiance, c’était tellement beau, il  y avait une telle ferveur, une telle clameur à chaque fois qu’il était au c.. de Lorenzo, c’était chaud, c’était à bloc, tu le sentais et tu faisais partie du truc. Et moi, ça me touche ces choses là.  Et franchement, quand il a abandonné, tout d’un coup, whaou…, à part le bruit des moteurs, il n’y avait plus une mouche qui volait. Ça a tout cassé!

Et quand je suis parti, le soir, tard, j’ai vu les gars qui venaient de passer trois ou quatre jours de folie, à faire la fête toute la nuit, rougis par le soleil  la journée, crevés. Ils étaient tous à pieds pour rejoindre leurs véhicules, avec leurs petits caddies dans lesquels il y avait leur duvets, leur tente pliée et tout leur matériel….  (soufflement) Tu sentais tout le poids de la fatigue, et plus que la fatigue, qui pesait sur leurs épaules. C’était l’armée jaune en déroute, et oui, ça m’a touché.

Si encore il était 5 ou 6, on aurait “bon, voilà”, mais là, clairement, il pouvait la gagner. Quand tu vis ça sur place, tu es triste, et ça a gâché la fête.”

Cela aurait été le summum, puisque jusque là, tout était parfait…

“Oui, jusqu’à ce moment là, le week-end a été incroyable. Je n’avais jamais vu autant de monde au Mugello. C’était incroyable. Et surtout une ambiance comme on n’a jamais vue, avec une telle marée jaune. Tout fonctionnait; autant on avait eu un temps de cochon le jeudi, la météo s’était mise au beau à partir du vendredi, Valentino fait la pole ,etc… Tout était parfait et c’était vraiment un week-end de folie.
Mais bon, ça fait partie de la course…”

Le fait que Yamaha casse deux moteurs devant son président, ça fait désordre?

“Le président dont vous parlez a bien sûr été mis au courant pour Lorenzo, mais ne l’a pas vu car il est arrivé sur place après le warm up. Il a vu par contre, celui de Rossi, ça c’est clair, et certains ont dit, en plaisantant, qu’il aurait été chic que la fumée soit jaune… (rires).
Que voulez-vous, que le président soit là ou pas là, ça ne change rien, mais je l’ai quand même vu sursauter quand Lorenzo a passé Marquez juste avant la ligne; c’était quand même un mano a mano avec le groupe Honda qui est le concurrent numéro un de Yamaha. D’où ma phrase du dimanche, “Yamaha a été tué par un moteur, mais a vaincu au moteur”.

Au final, le président Yanagi était donc content de voir une Yamaha gagner devant une Honda et une Ducati, puisqu’il était venu pour voir ça, et il sait aussi, comme dit Guy Coulon, que “qui dit mécanique dit emmerdements”. Il sait que c’est un circuit où les moteurs sont extrêmement sollicités  et où il faut être performant. Ce sont donc des choses qui peuvent arriver, mais par contre, il n’a pas besoin de taper sur les doigts à qui que ce soit, car Yamaha a fait “1 et 2” au championnat 2015, sont actuellement “1 et 3″, et ont gagné quatre courses sur six cette année.

Comme vous pouvez l’imaginer, ils vont maintenant ouvrir les moteurs, analyser et essayer de comprendre si c’est une pièce d’un sous-traitant qui peut être défectueuse, si c’est autre chose, et trouver comme à chaque fois que l’on fait face à ce genre de problème. Tout le monde casse des moteurs, même si ce n’est pas fréquent puisque, l’année dernière, nous avons fait toute la saison avec seulement 4 moteurs. Attendons et faisons confiance à Yamaha.”

A suivre…

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