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Lors des journées préparatoires du Grand Prix de France, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Christophe Bourguignon, le responsable technique du team Honda MotoGP LCR pour lequel officie Cal Crutchlow.

À l’image de son pilote, Christophe Bourguignon n’utilise guère la langue de bois, et ses réponses sont souvent des synthèses qui permettent de se faire une idée précise de la problématique rencontrée par les Honda en général, et celle du numéro 35 en particulier.

Le pilote britannique figure actuellement à la 7e place du championnat,  à égalité de points avec Jonas Folger, après être monté sur le podium en Argentine mais avoir chuté en course à Jerez.


On a commencé l’année avec des Honda apparemment en difficulté, comme lors de l’année précédente, et, depuis deux courses, on les retrouve sur la plus haute marche du podium. De son côté, Cal fait preuve d’une très bonne compétitivité mais manque parfois de réussite. Après ces quatre premières courses, quel est son état d’esprit ?

Christophe Bourguignon : « je vais d’abord revenir sur le début de saison compliqué des Honda. Oui, nous avons toujours l’impression d’être un petit peu en retard par rapport aux autres. On a peut-être des choix techniques pris un peu en dernière minute qui ont fait que l’on n’était pas vraiment au point au niveau mis au point et électronique. Nous étions un peu en retrait. Maintenant, la moto n’a pas spécialement évolué depuis lors. On travaille et ce sont de petites choses. Maintenant, pourquoi la semaine dernière à Jerez, un circuit où on avait des soucis, on a connu de meilleures conditions ? Tout le monde se pose un peu la question. Est-ce que les autres étaient moins bien ? On ne sait pas très bien.
Les pilotes se plaignent toujours énormément de la moto. C’est une moto pas facile à conduire, elle est agressive. Donc on continue à travailler là-dessus, mais c’est vrai que l’on est agréablement surpris de se retrouver dans une meilleure position, chronos et classement, que ce que l’on pensait, surtout par rapport à leurs commentaires négatifs. Cela nous donne donc un peu d’espoir, le jour où l’on arrivera à mettre le doigt sur ce que l’on cherche, sur ce que les pilotes veulent, on va peut-être améliorer encore. Ou le contraire ! C’est-à-dire que si on essaie de rendre la moto plus confortable et plus accessible, peut-être que l’on ira plus du tout vite. Donc on doit bien faire attention.

Maintenant, l’état d’esprit de Cal… Et bien, c’est un battant, et il ne lâche jamais rien. Course après course, il revient et il recommence à zéro. Il est super motivé. Il ne tire pas les casseroles derrière lui. Là, à Jerez, il chute en course et on va dire qu’il s’est sûrement montré un petit peu impatient, mais bon ; on est là pour ça ! On n’est pas là pour être un numéro, on n’est pas là pour gagner le titre de champion du monde, mais je pense que si, en tant que team satellite, on ne prend pas ce genre d’opportunités et on n’essaie pas d’aller se battre avec les gars de devant, le train va passer et on ne sera pas parti avec. Donc, aucun remords et aucun point négatif sur Cal, parce que c’est pour ça qu’on l’aime et qu’on a un pilote comme ça. C’est un pilote qui envoie du lourd, et qui est agressif. Et qui n’est jamais tombé ? »

Est-ce que l’on peut dire que le choix tardif du moteur big-bang est peut-être la raison qui vous a handicapés lors des premières courses ? Et apporte-t-il un vrai plus ?

« Peut-être ! Ça c’est la bonne question et on n’a pas eu l’occasion de comparer assez sûr différent circuit. Et même dans ce choix là, il y a eu des évolutions. On n’a jamais su faire des « back to back », on a avancé, on a avancé, donc est-ce que si on revenait trois steps en arrière, ce serait mieux ? Personne ne le saura, et il est maintenant impossible de revenir en arrière puisque le règlement est comme ça. Donc, on garde la tête baissée et on essaie de rester dans la bulle, de trouver des réglages et d’améliorer le choix qu’on a. »

On sait que Cal utilise un cadre un peu différent, apparemment moins rigide au vu de la taille des longerons. Ce cadre, utilisé par Pedrosa à Barcelone puis abandonné après, lui convient mieux et il ne reviendra pas en arrière ?

« Non. Je pense que l’on est parti là-dessus et que l’on va probablement travailler encore là-dessus durant la saison même si on va peut-être donner un coup de main pour Honda pour évaluer d’autres choses. Lui, l’a validé, pas à 100 % l’année dernière, mais il avait plus de positif que de négatif. C’était quelque chose qu’il recherchait et on a décidé de continuer dans cette voie-là. On faisait les mêmes chronos. C’était vraiment très similaire, mais on a continué dans une voie légèrement différente des autres parce qu’on pensait qu’il y avait peut-être du potentiel. Ça s’est bien passé, il a fait quelques bons résultats et il a pris confiance.
Je pense que le team VDS les ont essayés en fin d’année et les ont choisis aussi pour la saison. Je pense que Dani est revenu là-dessus, maintenant aussi. Maintenant, ce serait bien de trouver un compromis pour Marc parce que je pense qu’il y a du positif.
C’est toujours le problème sur le châssis que Marc utilise, et que nous on utilisait en début de saison dernière ; Cal aimait bien, principalement pour les entrées de virage avec les freins. On a un petit peu perdu ça. Maintenant, dans la course, c’est toujours un compromis et il faut toujours trouver ce qui va bien, au bon moment, avec les pneus et les réglages. Ce cadre est notre choix, et oui, on va continuer avec, pendant un moment. »

Nous remercions Christophe Bourguignon qui nous a accordé un peu de temps malgré un travail conséquent au sein du team Honda MotoGP LCR.

 

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