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Quel plaisantin, ce Jorge. A peine est-il arrivé chez Ducati que déjà il dérape dans la pasta italienne et commet des impairs transalpins qui auraient valu à certains autres d’apprendre à nager dans le port de Palerme avec des palmes en béton.

« Ducati est une entreprise et une machine spéciale, comme Ferrari » a déclaré Lorenzo pour flatter l’égo des dirigeants et des fans de la marque de Bologne, lors de son arrivée à Borgo Panigale. Il estimait que caresser dans le bon sens du poil son nouvel employeur italien ne pouvait que lui être profitable. Il comparait favorablement les motos romagnoles aux F12 Berlinetta, 488 GTB ou GTC4 Lusso de Maranello. Il s’est d’ailleurs acheté une « LaFerrari », avec un V12 de 6 262 cm3 qui développe 800 chevaux et prend 9 250 tours, un record pour un moteur de cette cylindrée.

Mais Jorge n’avait pas étudié la récente histoire de Ducati de très près. En 2012, Audi AG a acheté Ducati Motor Holding. Dans son rapport financier sur les six premiers mois de 2012, le groupe allemand expliquait qu’il n’avait pas acheté Ducati (pour € 747 millions) directement, mais par l’intermédiaire de sa finale Lamborghini. Pour être bien clair, Ducati appartient à 100% à Lamborghini. Les filiales du Groupe VAG sont Audi, Bentley, Bugatti, Ducati, Lamborghini, MAN, Porsche, Seat, Škoda, Scania et Volkswagen.

Sur le plan diplomatique, la comparaison avec Ferrari n’a pas dû être très prisée chez Lamborghini car la haine est profonde entre les deux marques. Ferruccio Lamborghini, fabricant de tracteurs agricoles depuis 1948, alla un jour acheter une Ferrari 250GT, et pour cela rendit visite à celui qu’il estimait être son « collègue constructeur » Enzo Ferrari. Le constructeur de luxueuses voitures de sport ne voulut pas entendre parler du bouseux. Celui-ci fut assis dans le couloir à côté du bureau du Commandatore, dont la porte était ouverte, donc on pouvait entendre la conversation téléphonique. Puis la secrétaire de Ferrari vint dire à Lamborghini que le patron n’était pas là et qu’il pouvait partir. Vert de rage, Ferruccio décida sur le champ de se lancer dans la fabrication de voitures sportives meilleures que celles du malotru.

Ceci dit, sur le fond Jorge n’a pas tort. Ferrari, ce n’est pas mal non plus.

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