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Nous perpétuons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.

A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…


Comment aborde-t-on un Grand Prix à domicile ?

Johann Zarco : « déjà, avec l’expérience, on l’aborde avec le sourire, et on profite de l’instant, de la notoriété qui monte, des gens qui me reconnaissent beaucoup plus, qui me demandent beaucoup plus d’autographes et de photos.Ouais on a compris que tu l’as payé une blinde ton matos ? comme les motos hein desfois ça fera pas tout ?

Mais comme je n’ai pas connu ça au début, c’est agréable de l’avoir cette année. Je l’ai déjà eu l’an dernier, mais là c’est encore du plus et, pour l’instant, que du bonheur. Il faut prendre ça à la légère ».

Tu es passé sur Stade 2 la semaine dernière et c’est assez inhabituel sur une chaîne grand public. Est-ce que cela a changé quelque chose pour toi au niveau de la notoriété ?

« Cette notoriété ne change pas encore au niveau national mais on est en voie que cela le devienne. La victoire, les victoires serviront pour cela aussi et c’est une bonne chose. On a une majorité de médias français ici aujourd’hui, et c’est pour pouvoir parler de la moto. J’ai eu beaucoup de bons commentaires sur ce reportage, et tant mieux. En effet, il était bien. En parler de plus en plus, ça va évoluer. Et si je gagne, ça n’en sera que mieux ».

Comment as-tu préparé ce rendez-vous et qu’as-tu fait depuis Jerez ?

« La semaine est passée vite. J’ai bien dormi, mais j’ai eu du mal à me réveiller chaque matin, comme si j’aurais pu dormir davantage. J’ai quand même réussi à régénérer l’énergie. Peut-être que d’avoir fait la course en Espagne et d’avoir enchaîné avec une journée d’essais, on sent que le corps se fatiguait un peu plus. Après, par rapport à d’autres, je ne suis pas allé au Mugello, donc j’ai quand même un peu plus de récupération. J’ai été un petit peu sollicité pour des présences pour des sponsors, j’ai toujours bien géré et je suis arrivé là mercredi soir en TGV. J’ai très bien dormi la première nuit, et je sens que pour demain, je suis prêt, en forme, et simplement attentif à faire les bonnes choses au bon moment pour bien gérer la moto ».

Le fait d’être sur le circuit où tu as fait ton premier podium en MotoGP, cela a-t-il une résonance particulière ?

« C’est un souvenir génial, l’an dernier ! Je pense que si je n’avais pas répété de podiums depuis Le Mans l’an dernier, j’arriverais avec beaucoup plus de pression et d’attentes sur ce circuit. Le fait d’avoir été souvent compétitif pour le podium depuis ces dernières courses que j’ai pu faire, mis à part Austin, finalement, jouer la victoire ou le podium ici au Mans, ça ne devient pas presque la normalité, mais un objectif très raisonnable, et ça permet en fait de diminuer la pression ».

Tu as été très compétitif lors du test à Jerez. Peux-tu nous dire sur quoi tu y as travaillé ?

« Simplement de la mise au point avec l’équipe. On n’avait pas de pièces à essayer en particulier sur la Yamaha, donc il y avait certains réglages que l’on n’a pas pu faire pendant le week-end car il y a beaucoup plus de tension et c’est difficile d’être suffisamment à l’aise pour bien étudier les choses. On a donc continué à régler la moto. Guy était heureux, et moi aussi parce que j’étais plus rapide et plus constant. C’est bon signe pour mieux connaître la moto et se préparer pour ici ».

Tu n’as pas de fans club officiel. Y a-t-il une raison particulière à cela et en envisages-tu un pour l’avenir ?

« Aucune idée. Il faudrait peut-être parler de cela avec Laurent. Il y a un peu de Facebook, mais non, on ne fait pas une tribu comme Valentino. Mais si des gens commencent à avoir des T-shirts ce week-end, cela sera déjà pas mal ».

Où penchera la balance ce week-end ? Du côté de la confiance apportée par le début de saison extrêmement positif ou de celui de la pression de jouer à domicile ?

« La confiance du début de saison ! Il faut comprendre la parti positif, et pour la pression, il faut la prendre comme une bonne occasion : les gens peuvent me porter et me supporter. Cela peut peut-être même mettre de la pression sur les autres. Je ne sais pas. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je suis quand même un prétendant au podium depuis plusieurs courses, donc annoncer la victoire ici au Mans, tant que l’on n’a pas la preuve du contraire, il ne faut pas se gêner ! »

Apprécies-tu le circuit du Mans ?

« C’est un circuit que j’apprécie surtout par rapport à la moto qui fonctionne très bien ici. Et ça, je l’ai découvert l’an dernier. Mais arriver en se disant que la moto fonctionne bien et qu’il faut rouler vite, c’est se mettre une pression supplémentaire, donc je suis plutôt neutre. Mais c’est clair que lorsqu’il fait beau, il y a des belles enfilades, et là, la moto plus les pneus, tout colle bien et le circuit devient très plaisant ».

Y a-t-il des endroits du circuit où tu entends le public ?

« Non, sincèrement c’est dur de dire qu’on l’entend. Mais on peut voir comme une sorte de mouvement, on va dire de marée noire, si tout le monde se lève ou que ça bouge un peu, à la fois dans la ligne droite des stands et avant les S bleus, quand on sort du chemin aux bœufs. Toute cette colline, qui est en générale verte, devient alors noire de monde, et si toute la foule se met à bouger en même temps, cela ne perturbe pas mais on sent que quelque chose se passe ».

Savez-vous dans quel virage vous allez faire le salto si vous en avez l’occasion dimanche ?

« Non, je ne sais pas encore. On va dire que c’est peut-être le petit côté superstition que d’attendre le moment, ou de gérer entre les personnes proches si cela doit se prévoir ».

Te sens-tu investi d’une sorte de mission d’ambassadeur de la moto en France ?

« Oui. Oui, c’est clair. Il faut surtout se servir de ça , donc on peut développer une belle image de la moto. Le grand public ne connaît pas assez cela et le critique beaucoup trop. Je pensais être dans une bonne position pour montrer que c’est un super sport et qu’on n’est pas des brutes. Et en gagnant, ce sera beaucoup plus facile de transmettre ce message ».

Repars-tu d’une feuille blanche où vas-tu réutiliser tes réglages de l’année dernière pour débuter le week-end ?

« Le fait que l’on ait une moto quasiment identique à celle de l’an dernier, ça aide beaucoup à avoir sa base de réglages. Même par rapport à Jerez, on peut vraiment faire des comparatifs et avoir des similitudes avec les pneus qu’on avait l’an dernier et ceux qu’on a cette année. Et donc, quand on sait ce que l’on a fait entre Jerez et Le Mans, et c’était deux circuits où j’avais bien marché, comme cette année cela a bien marché aussi à Jerez, ça permet d’avoir une base plus saine et plus sure. Donc une fois que je partirai en piste, s’il y a vraiment des soucis. Ce sera plus facile pour moi pour continuer à faire des tours et de trouver la décontraction en pilotage, plus que de chercher des solutions techniquement, parce que là, normalement, la moto doit être bonne ».

Au vu du début de saison, dirais-tu que tu es le favori des pilotes Yamaha ?

« C’est difficile à dire. À Jerez, oui, j’ai été plus rapide que les 2 pilotes Yamaha. Mais à Austin, je n’étais pas le plus rapide et Vinales y a été très fort. Et comme il a aussi été très fort ici au Mans l’an dernier, je pense qu’il peut refaire son retard. Il est 3e au championnat, donc on ne va pas dire « refaire son retard », mais après les hauts et les bas qu’il peut rencontrer, là ça peut lui permettre de revenir en haut. Donc, non, je ne m’attends pas… finalement je n’ai pas d’attentes spéciales. Je vise la victoire, mais sans me préoccuper de savoir qui il faudra battre ou avec qui il faudra se battre. Voilà, j’ai l’esprit libre mais avec un objectif clair ».

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