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Avant les tests de Phillip Island qui vont avoir lieu la semaine prochaine, nous disposons déjà de quelques indications sur la future saison 2017 à la suite des essais de Valence et de Sepang. Faisons le point avec Didier, technicien piste chez Suter.

Qu’as-tu pensé de la première place à Sepang, comme à Valence, de Maverick Vinales sur sa nouvelle Yamaha ?

« Vinales semble ne pas avoir de problèmes d’adaptation. Il a été le plus jeune à gagner en Moto3. Marquez aussi avait fait fort pour son arrivée en MotoGP. Les deux vont faire parler d’eux car ça va être un bras de fer entre eux.

La dixième place de Jorge Lorenzo sur la Ducati, à 0.399 ?

« Il y a deux manières de voir les choses : soit la place, soit l’écart de temps. Pour les gens avertis, c’est l’écart de temps qui compte. Cet écart est faible pour un pilote qui a peu roulé sur cette moto. Il a à peine eu le temps de la découvrir au lendemain du Grand Prix de Valence avant qu’il ne la retrouve à Sepang. Il faut lui laisser le temps. La Ducati est une moto différente, avec ses particularités. Elle a ses avantages, comme par exemple le moteur. Ils auront encore à mon avis cet avantage cette année. Je ne vois pas comment les Japonais auraient pu combler un tel écart. Ils vont certainement en combler une partie, mais pas la totalité. On en saura plus lors de la première course au Qatar, bien qu’avec sa ligne droite ce soit un circuit assez particulier. On aura une idée plus précise que lors des tests de Sepang. Ducati dispose d’un pilote d’essai comme Stoner qui est beaucoup plus rapide que les essayeurs des autres marques, ce qui fausse un peu les cartes. Lorenzo a une bonne moto. A lui de la faire à sa main et de se faire lui à la moto. Ça devrait se mettre en place avant le GP du Qatar.

La deuxième place d’Andrea Iannone sur Suzuki à 0.08 ?

« Iannone a du talent, également de la fougue, parfois trop. On va voir comment il va réussir à gérer ça. Il mûrit. Il acquiert de l’expérience et a montré de belles choses. S’il parvient à se contrôler dans certaines situations en course, il sera redoutable. C’est un vainqueur de Grand Prix potentiel, mais pas un Champion du Monde potentiel.

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La troisième place de Marc Marquez ?

« Honda a travaillé, comme toujours de manière laborieuse. Pour des gens comme moi qui ont collaboré avec eux, c’est parfois énervant parce qu’il faut tout faire point par point, tout repasser, être sûr de tout pour valider. C’est une méthode très efficace sur la durée, mais parfois inappropriée à un moment précis. Ils en ont fait la démonstration en 2016, quand en début de saison ils étaient à côté de la plaque, en particulier au niveau de l’électronique. Ils ont pu redresser, mais ça ne s’est pas fait si facilement. Les Japonais sont très méthodiques et ça prend du temps, c’est laborieux. L’avantage de cette méthode, c’est que quand c’est validé, c’est sûr. Il y a des façons de faire plus rapides, du type latines, mais dont la validation est moins solide. On voit parfois que certains sont plus rapides au départ, mais ça peut donner le lièvre et la tortue. Les Japonais sont plutôt du genre tortue. Ils sont peut-être un peu lents pour prendre des décisions, mais quand elles sont prises elles sont en général justes et efficaces.

Et la tortue gagne à la fin.

« Oui, voilà…

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La suppression des ailerons extérieurs ?

« Sur le plan technique, ça ne va rien changer, sauf le côté esthétique. Les machines ressembleront de nouveau plus à des motos qu’à des avions. L’efficacité des nouveaux dispositifs aérodynamiques sera identique. Les moyens mis en œuvre pour l’aspect aérodynamique sont, pour la moto, énormes. Les ingénieurs aérodynamiciens seront plus nombreux qu’auparavant. »

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