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Les essais vont débuter dans deux semaines à Sepang, le 28 janvier, et Zarco va y commencer sa deuxième saison en MotoGP, toujours chez Tech 3 avec une Yamaha, mais sur le modèle dont disposaient l’an dernier Valentino Rossi et Maverick Vinales. Ce vendredi à Jerez, Laurent Fellon, le coach de Johann, a fait pour nous le point sur la situation actuelle.

Tech 3 reçoit traditionnellement les Yamaha de l’équipe d’usine de l’année précédente. Etant donné les résultats de ces motos en 2017, n’est-ce pas un peu inquiétant pour Johann ?

« Yamaha ne fait pas de mauvaises motos. Johann a bien roulé sur la 2017. Il s’est mieux régalé que sur sa moto de 2016. Beaucoup de gens à ce sujet parlent n’importe comment. Et même si certains autres pilotes ont quelque chose de meilleur que lui techniquement, Johann va encore grandir cette année parce que le but est de grandir en tant que pilote. »

« L’année dernière, il a fait une belle saison. Johann ne va pas s’occuper de Vinales ni de Valentino. Il s’en moque et ne va penser qu’à lui. Il va faire son job comme il sait le faire, au niveau du pilotage comme du travail avec son équipe. C’est une bonne équipe satellite. »

« On parle trop de technique, ça devient de la Formule 1, et on rentre dans le système qui a tué la F1. Il faut arrêter ça. Il faut penser que Johann Zarco a grandi et a fait de belles choses la saison dernière. Cette année, il va encore grandir. Même si c’est parfois dur cette saison, il va acquérir de l’expérience. Cette expérience va le rendre encore plus fort l’année prochaine pour se bagarrer sur une moto d’usine. »

« Il ne faut pas s’occuper de ce qui se passe dans le box d’à-côté. Le pilote est là pour apprendre des choses qui lui permettront ensuite de gagner. Le niveau est élevé et donc il faut travailler sur soi-même. »

« Vinales a gagné des Grands Prix l’année dernière, et soudain la moto n’est plus bonne… Elle avait changé, la moto ? La moto, on ne l’a pas changée, elle est bien sur certains circuits, et moins bien sur d’autres. Je rejoins un peu Ramon Forcada qui dit « maintenant, il faut s’adapter au pilote ». Non, c’est le pilote qui doit s’adapter à son team, parce que je pense que les gens qui travaillent dans ces teams sont des bons. »

« Johann avec une moto 2017 pourra faire des podiums et peut-être gagner des courses, mais il ne pourra pas jouer le Championnat toute l’année, c’est impossible. Il pourra montrer que Zarco est bon. Il faut grandir et apprendre, comme un apprenti embauché par une entreprise, pour ensuite gravir les échelons. S’il y passe du temps et qu’il travaille, il va y arriver. Sinon ça n’ira pas. »

« On dit que la moto 2017 n’était pas bonne chez Yamaha. Moi je ne le crois pas. Vinales a gagné des courses, puis quand il a eu de moins bons résultats, plutôt que de se remettre en question lui-même, il a pensé que ça venait de la moto. Or si tu commences à penser que ça vient de la moto, tu es foutu. »

« Valentino est un grand pilote, même s’il commence à vieillir. Gagner des Grands Prix comme il le fait à son âge mérite un grand respect. Johann est arrivé avec l’envie, et il faut la garder cette envie. Il a toujours envie, Valentino. »

Penses-tu que les négociations pour 2019 vont commencer tôt cette année ?

« Je ne sais pas… Nous, on ne s’occupe pas de ça, on essaie d’avancer, de penser à la saison, de gagner un Grand Prix cette année. C’est pour ça qu’avec Johann on travaille à l’entraînement. On essaie toujours de faire mieux, pour qu’il soit bien dans sa tête en arrivant sur les circuits. Après… »

« Déjà, faisons notre job. On est contents d’être en Grand Prix, d’être sur les circuits, de faire de la moto. C’est magnifique. »

« Pour les Français, c’est plus dur que pour les autres. Ce n’est plus pareil qu’à l’époque où on était passionnés, quand on avait 5 ou 6 pilotes en Championnat du Monde deux-et-demi capables de gagner tous les week-ends, qu’il y avait 180 bonshommes en Coupe Yamaha et 240 en Challenge Honda. Je pense qu’on était alors un pays de moto. On n’a pas fait ce qu’il fallait pour rester un pays de moto, contrairement par exemple à l’Italie avec Valentino Rossi à qui il faut tirer son chapeau car il a investi et formé des pilotes. Chez les Espagnols, c’est une culture. Nous on a tué notre sport moto, notre passion, et maintenant il faut essayer de recréer ça. »

Publication de la deuxième et dernière partie de cette interview demain dimanche.

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