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En Argentine, loris a réalisé le neuvième temps des qualifications, ce qui a été exceptionnel car c’était la première fois en 33 Grands Prix qu’il se qualifiait sur une des trois premières lignes. Tout d’abord, comment se sont déroulés ces essais ?

« Ça s’est super bien passé dès les premières séances libres, en étant tout le temps parmi les six plus rapides. J’avais un très bon feeling. La moto allait bien. La qualif aurait pu être un peu meilleure, mais malheureusement les conditions étaient compliquées parce qu’il avait plu. Je n’étais pas mal en FP4 sur le mouillé, mais en qualif il n’y avait presque plus d’eau sur la piste. Ce ne sont pas des conditions où je suis très rapide parce que je détruis rapidement les pneus avant pluie quand l’asphalte est presque sec. Je n’ai donc pas pu obtenir mieux que la neuvième place.

« Je savais que j’avais un tour pour faire le temps, donc je suis parti très rapidement des stands pour réaliser ce chrono, mais ça n’a pas suffi pour faire mieux que la troisième ligne. Mais c’était déjà bien, étant donné que c’était ma meilleure qualif et que ça nous permettait de prendre le départ du Grand Prix depuis une bonne position sur la grille, donc c’était positif malgré tout.

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L’incident du premier virage, quand Lorenzo percute Iannone. Loris est juste derrière (photo © Suzuki)

Que s’est-il passé dans le premier virage, et comment as-tu pu t’en sortir de justesse – alors que tu étais vraiment très près de Lorenzo ?

« Je n’ai pas pris un très bon départ car j’ai lâché mon embrayage un peu trop vite. J’ai perdu quelques places, mais il n’y avait rien de catastrophique. Je me suis mis au milieu dans le premier virage pour doubler deux pilotes. J’en ai passé un à l’entrée et j’étais ensuite en train de doubler Redding à son extérieur quand Lorenzo s’est accroché avec Iannone. J’étais juste derrière, un tout petit peu sur l’extérieur, je l’ai vu voler et il a atterri juste devant moi, donc j’ai relevé la moto et tout fait par ne pas lui rouler dessus. J’ai réussi à ne pas le toucher, ni à me faire percuter par sa moto, mais j’ai dû sortir dans l’herbe et j’ai perdu beaucoup de temps. Ensuite j’ai attaqué au maximum pour remonter.

A l’issue du premier tour, tu pointais en vingt-deuxième et dernière position, à 8 secondes du leader. Puis au quinzième (sur 25), tu étais remonté à la onzième place. Comment se sont passés les dépassements d’Hector Barbera, Tito Rabat, Sam Lowes, Pol Espargaro et Bradley Smith ?

« J’ai réussi à vite reprendre les derniers, Lowes et Hector, mais le problème c’est que ça a changé toute ma stratégie qui était de partir en économisant les pneus pendant les six ou sept premiers tours. Or là j’étais à fond, j’ai roulé très vite dès le début. Je suis bien remonté, mais en perdant du temps pour trouver l’ouverture lors des dépassements.

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Au quinzième tour tu étais donc revenu onzième, dans les roues de Scott Redding, Jack Miller et Karel Abraham. Dans ta remontée, tu avais tourné en 1’40.4 au douzième tour, puis ton rythme derrière ces trois adversaires est passé comme eux au-dessus d’1’41. De l’extérieur, on avait l’impression que tes pneus étaient cuits. Etait-ce le cas ?

« J’ai attaqué très fort pour remonter sur Karel, et quand j’étais derrière lui, on a repris Redding. Puis on a rejoint Miller. Ça roulait fort. Malheureusement je n’ai jamais réussi à trouver l’ouverture sur Karel. Il perdait de l’huile, et pour moi derrière c’était assez perturbant. J’avais tellement attaqué dans les premiers tours et forcé sur mes pneus que je n’avais plus la possibilité de freiner plus fort sur l’angle, ou d’accélérer suffisamment fort sur l’angle pour le doubler.

« C’est dommage parce que j’avais quand même réussi à rejoindre le groupe à la lutte pour la huitième position. En étant à 8 secondes à la fin du premier tour, ce n’était pas mal. Mon rythme pendant ce Grand Prix a malgré tout été très bon. J’en suis content.

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Avec Karel Abraham qualifié sur la première ligne et toi sur la troisième, puis vos dixième et onzième places en course, on se dit que la Ducati GP15 n’est pas tellement distancée par rapport au modèle le plus récent. As-tu aussi cette impression ?

« Il est sûr que la moto va bien, mais il y a toujours des différences entre une machine officielle et une qui a deux ans. Cette différence n’est pas énorme. L’avantage d’une moto qui a deux ans, c’est qu’on connait ce dont on dispose. On n’a pas énormément de choses à essayer, ni beaucoup de possibilités de se perdre dans les réglages.

Et vous disposez des enregistrements de données des années précédentes.

« Oui, on connait les réglages de la moto, notre base. On ne peut pas vraiment se perdre, contrairement au team officiel qui a énormément de choses à essayer. Le moteur n’est pas très important en Argentine parce que c’est un circuit lancé. La différence avec la machine officielle sera certainement plus importante à Austin où il y a beaucoup d’accélérations. Sur un circuit comme ça, on le sent. Mais ça reste très proche. C’est une moto qui peut faire d’excellents résultats, et c’est encourageant pour la suite.

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Quel est le bilan de ton début de saison ?

« Il est très positif, même si ce dernier Grand Prix a été un peu frustrant. Il est bien meilleur que celui de l’an dernier avec trois résultats blancs lors des trois premières courses. J’ai fait mes deux meilleurs Grands Prix en catégorie reine lors de ces deux premières courses. Je pense même que l’Argentine est mon meilleur Grand Prix. J’avais déjà dit ça au Qatar, mais là c’était encore mieux. L’écart par rapport au premier à l’arrivée était de 21.255 au Qatar, là de 26.952. Donc en tenant compte du temps perdu pour éviter Lorenzo puis dans les dépassements pour remonter, c’est bien.  

« C’est presque mon premier top 10 sur le sec (ndlr : onzième à 0.549 d’Abraham dixième). C’est mon premier top 10 si on décompte le temps perdu au début, donc je suis content. On a bien travaillé cet hiver avec mon chef-mécano. On fait malgré tout des courses conservatrices avec comme objectif de voir le drapeau à damier, pour acquérir de l’expérience et connaître de mieux en mieux la moto. Il faut continuer sur cette pente ascendante. »

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Photos © Esponsorama (et Suzuki)

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