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Les rendez-vous quotidiens entre Johann Zarco et la presse internationale deviennent de plus en plus intéressants. Loin de la communication un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefs passés dans notre rubrique “Interviews“).

Comme à notre habitude, nous en reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


Vous avez réussi un chrono de 1’47.0 en Q1. Que s’est-il passé en Q2 ?

« Quand vous donnez toute votre énergie pour faire ce chrono, et que vous êtes à la limite de chuter à chaque virage, c’est difficile de dépenser la même énergie à la deuxième qualification. Ceci a été un point. L’autre, c’est que les adversaires, avec des pneus neufs et une bonne adhérence, ils sont capables de s’en servir juste pour un tour, alors que je peine encore un peu dans cet exercice ce week-end. C’est simplement une catégorie compliquée où il faut dépenser de l’énergie à chaque instant, et je ne veux pas chuter. J’ai donc essayé de faire de mon mieux et j’ai terminé 11e. »

Vous avez fait deux tours très rapides en Q1. Y a-t-il un moyen de refaire cela en course avant de ralentir ?

« Vous devez attaquer. Je n’ai pas le temps de penser comme vous le dites car cela va trop vite. Quand vous prenez une décision, vous devez vous y tenir jusqu’à la fin et ne pas changer vos plans pendant l’action. C’est pourquoi cela a été un samedi difficile. Depuis le matin, tous les pilotes avaient un meilleur feeling alors que moi, j’ai commencé à peiner un peu. J’ai continué à travailler comme je le fais, mais les autres pilotes étaient plus rapides, et j’ai donc été hors des pré-qualifiés. Je suis très content de la FP4 car piloter avec des pneus tendres était OK, puis quand nous avons passé un pneu plus dur, cela a été encore mieux et j’ai pu faire quelques bons tours. De mon côté je pense que les points positifs sont la chaleur et les pneus usés. Cela pourra être mes points forts demain pour la course, donc même en partant 11e, je dois bien gérer et vraiment rester calme car de la mi-course jusqu’à la fin, je peux peut-être faire la différence. »

Qu’est-ce qui vous a manqué ?

« J’ai fait de très bons temps dans le dernier secteur et je perdais dans le secteur trois. Le secteur trois est long mais quoi qu’il en soit, sur le tour entier, il y a de nombreux changements de direction où vous devez attaquer dans le premier virage mais également être rapide dans le second. Cela a été une autre expérience que j’ai rencontrée. Je l’ai dit durant ce week-end : je suis encore nouveau dans la catégorie et cette sorte d’expérience est une partie de ma saison. »

Avez-vous déjà décidé quels pneus vous utiliserez ?

« Avec cette chaleur, et pour jouer ma carte en fin de course, le pneu plus dur à l’arrière peut être une très bonne option. À l’avant, nous devons encore décider, mais pourquoi pas le tendre ? C’est à l’opposé de ce que les autres font, mais cela me donne du feeling et de la confiance. »

En Q1, attendre comme vous l’avez fait n’était-il pas très risqué ?

« J’aurais dû faire exactement la même chose en Q2 ! C’est difficile, du côté humain, mais quand vous êtes à la limite et que vous prenez beaucoup de risques, alors vous pilotez bien. En Q1, oui, nous avions pris la décision d’attendre puis d’attaquer dans les derniers instants. Si j’analyse, je pense qu’attendre en Q2 aurait été une solution pour pouvoir dépenser autant d’énergie qu’en Q1. Mais je ne l’ai pas fait. »

Tu as fait des changements techniques entre la Q1 et la Q2 ?

« Cela, il faut voir avec Guy (Coulon). Je ne m’en suis pas occupé mais (le but ) c’est toujours quand même d’avoir un peu plus d’adhérence, un peu plus de grip. C’est toujours le même commentaire que peuvent avoir les pilotes quand il commence à faire chaud. Mais pour vraiment être très rapide, c’est plus sur le côté mental, et de pouvoir tout donner et tout mettre bout à bout sur un tour, que la petite solution technique. »

Tu n’as pas été gêné du tout, sur la troisième séance libre, ce matin ? C’est juste que les autres ont été un peu plus vite ?

« Non, non. Pas gêné du tout. C’est vraiment les autres qui sont allés plus vite. J’ai amélioré mon chrono mais pareil : à 1/10 près, tu n’es pas qualif. Non, cela le jeu de la catégorie et il faut savoir bien gérer. »

Qu’est-ce qui fait que ça passe au Mans et pas ici ?

« Meilleures sensations au Mans. Depuis la FP4, j’avais vraiment trouvé un bon rythme, mais là, il y a plus de différence entre le pneu neuf et le pneu usé. Au Mans, c’était léger puisqu’ils ont même fait un temps de première ligne dans les derniers tours de la course. Je ne pense pas que l’on pourra avoir ça demain. Ce n’est pas une mise en action. C’est juste qu’il y a beaucoup de pilotes qui ont peut-être plus de problèmes d’adhérence que moi, donc quand ils ont le nouveau pneu, ils se sentent pousser des ailes. Moi, on va dire que je suis dans une zone où ce n’est pas le top car je n’arrive pas tout utiliser avec le pneu neuf, mais je suis bien plus fort, pas plus rapide, par rapport à eux. On va dire que mes chronos sont beaucoup plus constants que les leurs. C’est ça qui fait la différence entre le Mans et ici. Au Mans, au bout de 3 ou 4 tours, ils pouvaient encore faire des bons chronos alors qu’ici, non. C’est un tour lancé et basta ! »

Vu les conditions, est-ce que tu ne ferais pas un début de course comme à Jerez ?

« Ça je ne peux pas l’anticiper ou le prédire. Ça marche au feeling. Si le départ est bon, et que je sens les autres à ma portée, alors j’en profiterai pour les dépasser car c’est quand même une partie de la course importante. C’est cinq premiers tours pour prendre le bon wagon et rester avec eux. »

Comment évolue le moral au fil de la journée, lors des différentes séances et avec des réussites différentes ?

« Ce matin, j’étais plutôt confiant et à l’aise, et finalement, de n’être pas arrivé dans les 10 premiers, et donc d’être obligé de faire la première qualification, ça me met un coup au moral. On sort avec moins de sourires. Après, il faut rester positif et donc analyser pour prendre le bon côté des choses. La séance libre permet toujours, qu’on fasse bien ou pas, de se décontracter, et souvent cela qu’on peut améliorer, trouver de meilleures sensations. Et je pense que me voir premier sur la FP4, je me suis dit que voilà : quand les conditions sont un peu plus chaudes, je retrouve de bonnes sensations, et eux ont un peu plus de problème, donc le classement change. Et là, après, les deux qualifications, on est toujours un peu sur un sentiment de peur : est-ce que je vais réussir à tout bien faire sur un tour ? Parce que c’est vraiment un tour ou deux tours. Il y a une sorte de peur, de crainte, parce que l’on souhaite que tout se passe bien. »

L’objectif, c’est toujours de monter sur le podium ?

« On peut rêver de ça. Pourquoi pas ? On a déjà vu des courses avec des gens partir de loin. Si on arrive dans les six, je pense que l’on se peut être satisfait car ça fera toujours un résultat de course pour engranger des points. »

Classement compilé par nos amis de Crash.net:

1. Maverick Viñales ESP Movistar Yamaha MotoGP (YZR-M1) 1m 46.575s [Lap 6/7] 340km/h (Top Speed)
2. Valentino Rossi ITA Movistar Yamaha MotoGP (YZR-M1) 1m 46.814s +0.239s [6/7] 343km/h
3. Andrea Dovizioso ITA Ducati Team (Desmosedici GP17) 1m 46.835s +0.260s [6/7] 350km/h
4. Michele Pirro ITA Ducati Team (Desmosedici GP17) 1m 46.878s +0.303s [7/8] 351km/h
5. Dani Pedrosa ESP Repsol Honda Team (RC213V) 1m 46.999s +0.424s [7/8] 345km/h
6. Marc Marquez ESP Repsol Honda Team (RC213V) 1m 47.050s +0.475s [7/7] 344km/h
7. Jorge Lorenzo ESP Ducati Team (Desmosedici GP17) 1m 47.152s +0.577s [8/9] 349km/h
8. Alvaro Bautista ESP Pull&Bear Aspar Team (Desmosedici GP16) 1m 47.167s +0.592s [6/8] 351km/h
9. Danilo Petrucci ITA Octo Pramac Racing (Desmosedici GP17) 1m 47.266s +0.691s [3/7] 352km/h
10. Tito Rabat ESP Estrella Galicia 0,0 Marc VDS (RC213V) 1m 47.282s +0.707s [6/8] 343km/h
11. Johann Zarco FRA Monster Yamaha Tech 3 (YZR-M1)* 1m 47.319s +0.744s [5/6] 343km/h
12. Aleix Espargaro ESP Factory Aprilia Gresini (RS-GP) 1m 47.475s +0.900s [4/5] 344km/h
13. Cal Crutchlow GBR LCR Honda (RC213V) 1m 47.220s 340km/h
14. Hector Barbera ESP Reale Avintia Racing (Desmosedici GP16) 1m 47.272s 351km/h
15. Jonas Folger GER Monster Yamaha Tech 3 (YZR-M1)* 1m 47.305s 339km/h
16. Andrea Iannone ITA Team Suzuki Ecstar (GSX-RR) 1m 47.625s 342km/h
17. Loris Baz FRA Reale Avintia Racing (Desmosedici GP15) 1m 47.809s 342km/h
18. Pol Espargaro ESP Red Bull KTM Factory Racing (RC16) 1m 47.940s 340km/h
19. Jack Miller AUS Estrella Galicia 0,0 Marc VDS (RC213V) 1m 47.961s 342km/h
20. Scott Redding GBR Octo Pramac Racing (Desmosedici GP16) 1m 47.975s 345km/h
21. Karel Abraham CZE Pull&Bear Aspar Team (Desmosedici GP15) 1m 48.361s 344km/h
22. Sam Lowes GBR Factory Aprilia Gresini (RS-GP)* 1m 48.416s 338km/h
23. Bradley Smith GBR Red Bull KTM Factory Racing (RC16) 1m 48.594s 338km/h
24. Sylvain Guintoli FRA Team Suzuki Ecstar (GSX-RR) 1m 48.892s 342km/h

 

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