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Loin de la communication un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefs passés dans notre rubrique (“Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


Johann Zarco : « Je suis content d’entamer ces trois courses consécutives en bonne forme. Je ne m’attendais pas à avoir une bonne énergie comme ça, car je m’attendais à ce que les MotoGP soient des motos épuisantes et à ce que je puisse être fatigué car nous sommes presque vers la fin. Mais finalement, je gère bien, je suis frais, et je pense qu’il est très important de bien gérer ces trois courses. Nous débutons par le Japon. Je pense que j’aime ça, j’y ai eu de bons résultats lors des dernières années, et c’est un endroit que j’apprécie. Donc oui, prenons ça tranquillement, et voyons la météo comme d’habitude. Je pense nous avons une moto stable avec la Yamaha, ainsi que des bonnes et sûres sensations avec le train avant de la Yamaha. Ce sont des points importants pour ce circuit. »

Quelle sera votre objectif ?

« Rookie de l’année est l’objectif principal. Je suis toujours concentré là-dessus et c’est vraiment dommage que Jonas se sente mal. Mais pour le moment, je ne pense pas trop à ce titre de Rookie de l’année. Je dois finir les courses, et je dois les faire de la même façon que si Jonas était là. Je pense que le problème actuel est plus de savoir ce qu’a Jonas. C’est plutôt mauvais et il a besoin d’un très long repos. Je suis davantage triste à cause de cela que content d’être le Rookie.
Je reste concentré. Si je suis le Rookie, j’aurais atteint l’objectif principal de la saison, mais il semble que je puisse rester sixième au championnat, ce qui serait le premier pilote indépendant. Et comme je l’ai dit à quelqu’un d’autre, « pourquoi pas cinquième, si je fais une fin de saison fantastique ? » Ce serait vraiment comme une sorte de titre mondial. J’y pensais aujourd’hui « pourquoi pas cinquième au championnat ? », je pourrais apprécier cela comme si c’était un titre mondial. »

Faire un bon résultat ici est-il important pour les deux autres courses qui suivent ?

« De toute façon, c’est important. Je ne sais pas si c’est important d’avoir un meilleur rythme pour les deux prochaines courses, mais c’est juste important parce que quand vous courez, vous le faites pour obtenir le meilleur. Moi, je veux être bon ici car les trois dernières courses, je n’étais pas loin des gars de tête. Donc toutes les courses ont été plutôt belles, même si je peinais. Je veux être en mesure de moins peiner. Si je ne peine pas trop, je peux être avec eux, et ce sera mon objectif. Quand je peine et que je finis sixième, septième, huitième ou neuvième, je suis plus fatigué que quand je finis dans le top 5. J’aimerais être dans le top cinq avec plus de fraîcheur en fin de course. Cela voudrait dire que nous avons fait un bon week-end. »

À propos des tests MotoGP, combien de jours pensez-vous qu’un Rookie a besoin pour prendre la mesure d’une MotoGP  ?

« Combien de jours un Rookie a besoin ? Même sans penser que nous sommes un Rookie, combien de jours un pilote a besoin ? Je pense que les tests que les usines font sont parfaits pour les pilotes. Qu’ils soient Rookies ou non. Ce serait bien de garder ce nombre de tests. Peut-être que s’il y en avait moins, ce serait mieux pour les pilotes indépendants, mais en tant que pilote, ce que font les usines est bien. »

Tu as fait de bons résultats ici en 125cc et en Moto2. Qu’anticipes-tu en MotoGP ?

« J’ai l’avantage d’avoir roulé avec la Suzuki, donc j’ai au moins une vision à 300 km/h, une vision d’accélération en MotoGP sur ce circuit qui, peut-être, peut m’aider à apprendre plus vite le rythme. C’est vrai que d’avoir le bon rythme ou d’être tout de suite plus compétitif dès le vendredi, ça peut servir ensuite pour le reste du week-end. Mais c’est surtout un circuit qui me plaît en général avec son asphalte. L’an dernier, j’avais fait un beau chrono en Moto2 et je me dis que, pourquoi pas, je peux peut-être réaliser aussi une bonne performance en MotoGP. Vu qu’il est grand, au niveau des accélérations, ça fait aller vite, mais ça ne fait pas le même effet qu’à Misano où tout va s’enchaîner ultra rapidement. Misano, ça accélère, mais la piste est quand même très petite. Là, on freine et on accélère, mais on a de l’espace et de la largeur, et ça, ça me donne confiance. »

Tu dis que tu es content d’être en forme. Par rapport à l’année dernière, comment t’es-tu entraîné cette année pour aborder ces trois courses ?

« Pour l’entraînement, j’ai laissé faire le coach. Déjà, en 2016, on était sur une optique MotoGP, et on s’était renforcé un peu plus musculairement. Je vois que sur les entraînements physiques, mon cœur à évolué. La MotoGP m’a obligé et sur une moyenne de course, j’ai pris 10 pulsations. Le fait d’avoir pris 10 de pulsations sur une moyenne de course, à l’entraînement sur un vélo, une course à pied, une piste d’athlétisme ou sur un squash, je monte dans des zones où j’arrive à tenir alors qu’avant, je n’étais plus lucide et il fallait que je m’arrête. Donc le corps à évolué mais il n’y a pas vraiment de choses spécifiques. Tout évolue en même temps, avec toujours un bon renforcement du haut pour être solide, mais pas trop non plus parce que ça reste de la moto et il faut quand même beaucoup de finesse. Donc comment j’ai géré ? J’ai laissé faire et je suis content, car ça veut dire qu’on a bien fait . Et là, avant la tournée, j’aime bien ce petit changement, déjà depuis que je suis rentré d’Aragon : couché tôt, levé tôt, couché tôt, levé tôt. Au début c’est difficile, mais après je suis arrivé à m’endormir aux alentours de 20 heures et me lever facilement vers trois ou quatre heures du matin. Là, je vois que je suis déjà bien. À quatre heures du mat, qu’est-ce qu’on fait ? La lessive, et à 6h30, rendez-vous avec le coach pour aller courir. Ça, dès le retour d’Aragon. Ça fait déjà deux ans que je le fais, et je vois que, sur sept heures de décalage, j’en gagne déjà presque quatre. Mon boulot, c’est de m’adapter. Je dînais à 16 heures, puis allais au lit, et même si je ne m’endormais pas tout de suite, au moins j’étais inactif après 17 heures. Je m’endormais avant 20 heures. Pour le réveil, c’était d’abord cinq heures, puis quatre heures et j’ai eu deux soirs à trois heures du matin. »

Ce n’est pas un métier facile…

« Finalement, le samedi, j’ai dit à mes copains « si vous êtes déchirés, je vous ramène : moi je serai frais ! » (rires). »

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