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Johann Zarco a tenté cette année un pari difficile : celui de remettre en jeu son titre acquis la saison écoulée dans une catégorie Moto2 où personne n’a doublé la mise sur sa couronne mondiale. Ceci alors qu’on l’attendait en MotoGP et sans doute sur une Ducati Pramac, ce qui n’est pas une mauvaise moto. En entame de campagne, le Français a d’abord vacillé avant de retrouver l’équilibre pour s’offrir à nouveau des pirouettes dont il a le secret. Mais ce sont les seules facéties qu’il s’accorde. Car Johann Zarco est un homme sérieux.

Sérieux et sensible. On se souviendra de sa réaction lors d’une conférence de presse d’un Grand Prix de Catalogne marqué par la mort de Luis Salom. Une question mal placée qui a fait sortir de ses gongs le pilote Ajo mais qui a aussi assis un peu plus sa légitimité au sein des pilotes. Et non des moindres.

Johann Zarco est un personnage réfléchi, concentré sur son sujet et vivant la compétition intensément. Rigoureux, analyste, exigeant et partageant la vie et sa nuit dans le paddock lors des Grands Prix, il est d’une transparence et d’une limpidité qui lui font honneur dans un environnement superficiel. Au moment de faire le point sur sa mi-saison il a déclaré dans un entretien publié par son équipe : « je me sens bien, je suis satisfait d’être en tête du classement. C’est important à ce stade de la compétition. Je suis à l’aise sur la moto et je suis mentalement prêt à pousser à 100% ».

Un plaisir d’autant plus fort que rien n’a été facile dès le Qatar : « je savais que devenir encore Champion du Monde allait être quelque chose de compliqué. J’étais inquiet dès les tests de Jerez de l’intersaison qui ont été difficiles. De fait, lors des premières courses, je ne me suis pas montré aussi fort qu’attendu, mais ça fait partie de notre travail. On a pu voir combien il était difficile de lutter pour le gain d’un championnat car tout le monde veut gagner. C’est pour ça que c’est si dur mais aussi passionnant de bien le comprendre. Car vous éprouvez encore plus de plaisir lorsque vous arrivez enfin à surmonter vos difficultés ce qui vous rend encore plus fort  ».

Et il est vrai que jusqu’au Mans, où il a connu l’abandon à domicile après avoir marqué des points durant 24 courses de rang, la remise en question a été rude. Le Français reconnaît d’ailleurs que la technique n’était pas la seule en cause : « la différence, c’était moi car l’an dernier j’étais un prétendant au titre mais cette fois, c’était moi le Champion. Je me levais le matin avec cette idée toujours en tête et ça vous met la pression ». Puis le cercle vertueux a repris : quatre victoires, six podiums et un leadership de 25 points sur Rins puis 30 sur Lowes. Mais tout reste encore à faire : « nous aurons huit courses en trois mois ce qui rendra les choses difficiles tant physiquement que moralement. Il faudra rester fort durant toute la seconde partie de la saison ».

On rappellera que l’avenir de Johann Zarco en MotoGP est maintenant assuré. Grâce à un contrat Tech3 qui lui donne l’opportunité de chevaucher une bonne Yamaha. Une perspective qui a bousculé son futur équipier Jonas Folger qui, depuis, a du mal à aligner des résultats réguliers en Moto2. Le tricolore, lui, reste sur sa ligne : « je veux continuer ainsi, concentré avec la tête froide. Il y a des gens qui s’occupent de moi pour me trouver des opportunités de carrière. Moi, mon boulot c’est piloter et c’est ce que je fais. Je ne me laisse pas distraire par des choses qui sont en dehors de la piste ».

Un homme sérieux. Et redoutable.

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