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Alors que le circuit de Termas de Rio Hondo a été partiellement resurfacé (voir ici), le site officiel MotoGP.com a interrogé les chefs mécaniciens des teams d’usine pour savoir de quelle façon concrète ils allaient aborder ce nouveau challenge.

Jose Manuel Cazeaux nous dévoile tout d’abord qu’il n’y a rien de particulier à changer au niveau des réglages et que, pour commencer, le team Suzuki Ecstar utilisera les mêmes réglages qu’au Qatar.

Les techniciens sont ensuite unanimes sur deux points :
– le tracé est vraiment un mixte entre une partie rapide et une partie lente,
– le revêtement est très sale et très glissant au début du week-end, ce qui nécessite de modifier les réglages au fil du temps.

Marcus Eschenbacher (Aprilia Racing Team Gresini) explique que ce challenge est très élevé et Christian Gabbarini (Ducati) considère même que c’est la particularité la plus importante du week-end : « d’habitude, le niveau d’adhérence est très très faible en début de week-end. Il est difficile de trouver de l’adhérence aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Puis, cela s’améliore un peu, session après session, donc vous ne devez pas paniquer au début et seulement essayer de mettre la moto au point pour être prêt quand l’adhérence revient. »

Giacomo Guidotti (Respol Honda Team) apprécie le tracé qu’il trouve très technique et souligne l’importance du compromis des réglages entre les sections rapides et lentes. Il prend également en compte le rôle des différents styles de pilotage puisqu’il faut en Argentine des pilotes capables d’effectuer très rapidement la transition entre parties rapides et parties lentes. Le fait que le revêtement a été modifié l’oblige à considérer le circuit argentin comme une nouvelle piste sur laquelle il faudra rapidement s’adapter.

Paul Trevathan (Red Bull KTM Factory Racing) précise que non seulement la piste est sale le premier jour, mais que le tracé n’est pas souvent utilisé et que les trajectoires doivent donc se couvrir progressivement de gomme. Les réglages doivent donc être adaptés au fil des séances et l’usure importante des pneumatiques, engendrée par de nombreux forts freinage sur l’angle, est une des grandes caractéristiques de ce tracé. Le pneu avant est donc particulièrement sollicité. Tenue de route et aptitude à tourner seront les deux points à soigner ce week-end, le dernier étant dû à de nombreux virages s’enchaînant les uns après les autres. Son principal souci reste toutefois le nouveau revêtement auquel il devra faire face, car même avec le nouveau pneu apporté par Michelin, les 45 minutes de chaque session vont passer particulièrement vite…

L’an dernier, Guy Coulon (Movistar Tech3 Yamaha) nous confiait: “Malgré un revêtement très récent, on a vu que le grip n’était pas excellent et ça crée un phénomène de chauffe. Comme on n’a pas beaucoup de grip, on a tendance à prendre des pneus soft; ils patinent moins mais s’usent plus vite et, en fin de course, tu peux être éventuellement handicapé. Et si tu prends le dur, il patine plus donc il risque de s’user plus vite que le soft.

Les choix sont donc compliqués et sont parfois décidés en fonction de là où on se trouve par rapport à nos adversaires directs, ainsi qu’en fonction du point fort de ta moto ce jour là. C’est ce qui va déterminer le choix du pneu.

L’an dernier, en fait tout le monde avait raison; que ce soit pour le dur ou le soft. Bon, Rossi gagne avec un dur mais Marquez aurait pu, au pire, faire 2ème. Les deux solutions n’étaient pas valables pour tout le monde, mais en fonction  de comment était ta moto et comment fonctionne ton pilote, ça pouvait donner à peu près le même résultat.

C’est un circuit qui va vite. Il y a des entrées de courbes, notamment dans la partie du retour, où il y a un peu de relief et où tu ne vois pas grand-chose, donc il faut des pilotes qui ont “envie d’y aller”.

Et tu as un final, notamment quand tu es en groupe, qui est spectaculaire, en particulier avec ce droite qui tourne longtemps et qui est assez serré, puis cette cassure à gauche juste avant la ligne d’arrivée, ce qui a valu la passe d’armes entre Andrea Iannone et Cal Crutchlow, l’an dernier, pour la troisième place.

C’est parfois un peu moins vrai en MotoGP, mais en Moto2 et en Moto3, si ça arrive en groupe, c’est un endroit critique où toute la course peut être facilement remise en cause.”

Est-ce à dire que vous préparez particulièrement ce dernier virage ?

“On en parle évidemment avant, avec les pilotes, pour ne pas qu’ils oublient cet aspect là dans le dernier tour s’ils sont en groupe. Essayer de voir comment les autres se comportent et faire au mieux. Si tu arrives à 4 ou 5, ça risque d’être bien compliqué.

C’est une des spécificités de ce circuit.”