pub

Depuis son avènement en 2002, le MotoGP a connu pas mal de changements dans son règlement. Avec comme fil rouge, la consommation des machines, par ailleurs imposée par la quantité d’essence maximum à mettre dans le réservoir. Un aspect essentiel mais souvent oublié que le patron du team LCR Lucio Cecchinello a remis en perspective dans un entretien avec Speedweek. Pour lui, si les différentes évolutions de la réglementation ont permis d’avoir aujourd’hui six usines sur la grille de départ, l’embellie s’est faite au détriment de Honda.

Honda et le règlement. C’est un débat sans fin qui tournait souvent autour de l’idée que c’était le premier constructeur mondial qui faisait les règles. A son avantage. Mais rien ne serait en fait moins certain si l’on écoute un Lucio Cecchinello qui fait le bilan de l’évolution du MotoGP jusqu’à aujourd’hui. Pour le patron de Cal Crutchlow, ce serait même tout le contraire.

« J’ai eu une conversation avec Livio Suppo du HRC à Sepang » commence l’Italien. « Je lui ai donné mon sentiment sur l’évolution de la catégorie. Je lui ai dit qu’à bien y regarder, il y a eu beaucoup de changements dans la réglementation ces dernières années. Et même sans doute un peu trop ».

« Lorsque Honda fait une moto, ils réfléchissent à faire une machine qui exploite au mieux la réglementation en vigueur. Or celle-ci a changé pratiquement tous les ans. Ils ont dû à chaque fois refaire des pièces et même carrément changer la philosophie de leur moteur. Honda a été le premier à adopter la philosophie du « big-bang », dès l’époque des 500 deux temps. Honda a toujours été un pionnier mais ils ont dû se refréner ces derniers temps en se concentrant sur la consommation ».

« Pour cette raison ils ont d’abord abandonné le « big-bang » pour le « screamer » et dès 2014, les Honda étaient capable de faire un Grand Prix avec 18 litres. Puis il y a eu la classe Open avec des motos à 24 litres cohabitant avec des motos officielles à 22 litres, et il y a eu la centrale électronique unique. Cela leur a demandé beaucoup d’efforts, comme à Yamaha d’ailleurs et avec 22 litres, Honda revient au « big bang » en 2017 ».

« Il ne faut pas oublier qu’avec les 500 deux temps, on avait 36 litres dans le réservoir, qu’à l’avènement du MotoGP on avait 26 litres et qu’après 2002 on était déjà à 24 litres. Avec les 800cc de 2007, nous étions à 21 litres. Au passage, Ducati a longtemps eu droit à avoir 24 litres ».

Il termine : « ces évolutions ont été considérables poussant à de grandes innovations. Je pense que le règlement va maintenant se stabiliser et Honda va de nouveau pouvoir travailler sur l’optimisation de la moto. Avec la difficulté cependant de composer avec une électronique unique. J’espère que le règlement ne sera plus bouleversé et il y en a beaucoup qui pensent comme moi. Si cela se confirme, il ne fait aucun doute que Honda reprendra son rôle de leader technique ».

Lucio Cecchinello est un allié dévoué à la cause Honda et tient à le rester. Pour ce qui est de l’évolution du règlement, il a permis à un nivellement des forces et il a encouragé d’autres constructeurs à venir en MotoGP. L’intérêt général a donc apparemment prévalu. Maintenant, en étudiant ce discours, on comprend que les réunions techniques entre les marques, et d’abord entre Honda et Ducati, puissent être parfois tendues.

Tous les articles sur les Pilotes : Cal Crutchlow, Dani Pedrosa, Marc Marquez

Tous les articles sur les Teams : LCR Honda