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Vendredi 11 mars 2016, 9 heures, dernière séance d’essais libres de 25 minutes.

Cédric Tangre avait pour objectif de modifier ses trajectoires en fonction des bosses et des raccords de bitume très nombreux sur cette piste et s’il lui restait assez de temps de mieux prendre ses repères sur l’anneau tout en suivant les derniers conseils que Dany Eslick lui a donné hier soir.

Sur le plan technique, à part quelques modifications mineures sur la suspension, rien de changé. Il part avec un pneu arrière neuf avec l’intention de le garder toute la séance, contrairement aux autres pilotes qui ont déjà en perspective la première séance qualificative à 10h40.

La séance se déroule exactement selon le programme prévu et Cédric finit 7ème en se rapprochant encore du meilleur temps effectué par son coéquipier Shane Narbonne qui montre que le Team TOBC a fait un bon choix pour remplacer Dany Eslick.

Cédric Tangre, #230, est bien 7ème en FP3…

Le pneu arrière est marqué à droite et occupe une bonne part du debriefing technique. Ces pneus sont des « Daytona special » avec une carcasse plus dure pour résister à la charge engendrée par l’anneau, une gomme dure à gauche et une gomme tendre à droite car il n’y a que deux virages de ce côté.

Cédric nous confie après la séance « Je suis assez satisfait car je commence à m’habituer au banking où je roule plus décontracté et à la position inhabituelle surtout en la gardant aussi longtemps. En fait, je suis un peu de travers sur la moto avec le haut du corps légèrement de biais et surtout la tête tournée vers l’intérieur. On est obligé de faire comme ça car si on est à fond comme en ligne droite il ne faut pas regarder droit car dans les virages du banking, tout droit c’est le mur ! »
Il poursuit « J’ai pu modifier un peu mes trajectoires dans l’infield en fonction des raccords mais j’ai encore un peu de travail sur ce point. »

Philip, le spécialiste châssis nous dit avec le sourire qu’il est content du comportement et des chronos de Cédric. Scott Harwell, le team manager, lève le pouce quand nous le croisons en au retour de la pit-lane. Cela nous fait plaisir, bien entendu.

Cédric, décontracté comme à son habitude, se relaxe en attendant la première séance qualificative.

Nous ferons un focus sur les aspects techniques au cours du week-end.

10h40, première séance d’essais qualificatifs. 10h55, Cédric Tangre chute !

Une séance de 50 minutes s’organise pour travailler même si c’est une séance qualificative et encore plus dans le cas de Cédric qui a encore des choses à comprendre. Le planning est :

Un premier tour en pneus neufs afin de les roder pour la course, ce qui permettra à Cédric d’attaquer dès le premier virage lors du changement de roues en course. Ainsi, 2 pneus avant et 3 pneus arrière sont rodés de cette façon au cours du week-end, avant la course. Avec les pneus montés au départ, cela fait un pneu avant et un arrière de plus que ceux normalement utilisés mais TOBC veut parer à un pneu défectueux éventuel ou un événement de course imprévu comme un drapeau rouge avec nouveau départ.
Puis deux séries de tours en pneus déjà utilisés et enfin une série en pneus neufs. Il n’y a pas de pneus qualifs et les pneus Dunlop de course « Daytona special » n’existent qu’en une seule référence.

Comme prévu, Cédric fait son premier tour en pneus neufs puis s’arrête à la fin du tour. Les mécaniciens changent les roues et Cédric repart.

Depuis ce matin, Dunlop a affecté une personne supplémentaires au team TOBC en plus des deux vues hier, elle suit particulièrement Cédric dont les chronos en progression constante portent attention sur lui. C’est vraiment un point très important car les pneus sont une des clés de Daytona 200. Elle mesure la température des pneus à chaque arrêt et note les pressions prises par le mécanicien TOBC. Ces données seront utiles pour dialoguer ensuite avec l’ingénieur châssis de TOBC.

Mais Cédric ne passe plus devant le stand, le speaker annonce qu’il est tombé mais est debout. Tout le monde attend son retour car il reste 25 minutes d’essais qualifs. Même si tout le monde a entendu que Cédric est debout, on est inquiet. C’est inévitable.

La séance se termine et 5 minutes après Cédric et sa moto réapparaissent. Cédric n’a rien mais est déçu et il explique « J’ai perdu l’avant aux freins dans le virage qui remonte sur le banking. Je roule d’habitude en Pirelli et je connais bien leur limite. Le Dunlop avant américain a une carcasse plus dure. Le Pirelli prévient plus, tu le sens bouger avant qu’il décroche, pas le Dunlop d’ici. Maintenant, je connais la limite des Dunlop made in USA !».

La moto n’est pas trop endommagée, l’habillage, les guidons, les commandes aux mains et aux pieds, la boucle arrière de cadre. Tous les membres du team viennent voir Cédric pour lui demander si ça va puis ses mécaniciens de mettent au travail pour remettre la moto en état pour la seconde séance qualificative de 25 minutes cette fois, qui aura lieu à 13h30.

N’ayant effectué que 4 tours chrono, il est 15ème. Loin de ses ambitions mais il lui reste une séance pour améliorer. Son coéquipier fait le second temps et se place en première ligne provisoire.

13H30, seconde séance d’essais qualificatifs. Cédric Tangre se qualifie en 12ème position.

25 minutes pour faire le meilleur tour chrono.

Le plan est simple : deux séries de 5 à 6 tours chronos. Cédric s’élance, il n’a pas repris la piste depuis sa chute. La seconde moto était prête mais il repart avec la même, c’est celle qui devrait faire la course.

Tout se passe bien à part une grosse goutte d’eau en sortie de banking dans le virage piégeux qui rentre dans l’infield. On y arrive à fond de sixième pour freiner très fort presque toujours avec un léger angle, on sent nettement dans les guidons le raccord qui marque la différence entre le banking et l’infield puis on prolonge son virage presque jusqu’à l’extérieur du virage tout en rétrogradant tard en essayant de ne pas déstabiliser la moto qui commence à prendre un bel angle, le virage se ressert fortement dès cet instant et il faut malgré tout garder de l’élan pour pouvoir accélérer tôt et mettre à plein gaz le plus tôt possible. En course, ce virage à l’entrée technique et « gros cœur » à la fois est lieu de dépassements souvent spectaculaires quand un groupe de 4 ou 5 pilotes très rapides dépasse un des moins rapides. Ce dernier se fait passer à droite et à gauche et il doit s’appliquer pour maintenir sa trajectoire car les « furieux » comptent dessus pour que tout se passe bien !

Cédric améliore un peu son meilleur temps du matin fait lors de la séance d’essais libres mais il n’est pas satisfait. Il rentre au stand.

4 minutes plus tard, il reprend la piste. Il améliore encore puis reste sur son rythme mais sans « éclater » le chrono. En fait, il a toujours roulé seul et il est impossible de faire un très bon temps seul sur ce circuit tant le draft est primordial. Il nous dira « j’ai passé trop de tours à espérer une aspi qui n’est pas venue. J’ai roulé dans un rythme de course que je sais pouvoir tenir et même améliorer si je suis dans un bon paquet au départ. Je ne suis pas sûr que mes adversaires soit dans la même position, ils ont forcé pour faire un temps. J’aurais bien voulu faire pareil mais après ma chute, je n’ai pas pris de risque qui aurait été inutile car deux heures de course, c’est long ».

Un peu déçu donc mais avec un bon moral pour la course. L’an passé, Dany Eslick avait gagné la course alors qu’il avait rendu plus d’une seconde aux essais au poleman. Tout se jouera demain.

Maintenant, briefing technique passé, Cédric se détend, parle avec nous, nous commente la séance de dédicaces de posters sur la pit-lane entre les deux séances d’essais qualificatifs, le côté très familial des spectateurs américains parfois venus avec trois générations ensemble. Deux spectateurs québécois l’interpellent gentiment, il discute avec eux, ils seront là demain et lui assurent tout son soutien.

Il reste pour aujourd’hui des essais de ravitaillement-changement de roues à faire, exercice fastidieux mais indispensable. La procédure est répétée une vingtaine de fois pour les mécaniciens et pour lui. C’est très important car si une course ne se gagne pas dans les stands, elle peut s’y perdre.

Il est 17 heures, les mécaniciens ont déjà démonté les motos, vérifient tout, vont monter une chaîne neuve qui sera rodée pendant le warm up tout comme l’embrayage. Nous les laissons travailler.

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