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Loin de la communication un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefs passés dans notre rubrique (“Interviews“).

Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…

Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


Il y a une Yamaha de moins, ici à Misano…

« Je suis heureux de conserver la moto que j’utilise toute cette année. C’est la meilleure solution pour travailler et savoir ce que j’ai à faire. Valentino était un favori pour la victoire ou pour le podium, donc je pense que s’il n’est pas là, c’est une chance supplémentaire pour être dans le Top 5 ou, pourquoi pas, sur le podium. La Yamaha fonctionne plutôt bien ici. La piste est difficile car il peut y faire très chaud, et c’est difficile physiquement. Et elle est aussi assez petite pour les MotoGP, donc la façon dont vous travaillez avec l’équipe peut vraiment influer sur la course ou pas. Et je serais très concentré là-dessus pour avoir de bonnes sensations et me sentir à l’aise durant la course. »

5 usines ont fait des essais ici, il y a peu, alors que les conditions sont attendues mitigées pour vendredi et dimanche. Est-ce un gros avantage pour elles ?

« Oui, cela peut être le cas. Avant tout pour les réglages de la moto, mais également pour les pilotes qui ont fait beaucoup de tours ici. Je pense que cela peut les aider à avoir de meilleures références et à se sentir à l’aise quelles que soient les conditions. »

Est-ce que Yamaha vous a approché pour remplacer Valentino ?

« Ça, je laisse mon manager le gérer. Je pense qu’ils ont parlé à Hervé mais comme je l’ai dit, la bonne attitude est de continuer à faire ce que nous connaissons. »

Que penses-tu apprendre de ce Grand Prix et de ce circuit ?

« Je pense qu’après les deux bons résultats en Autriche à Silverstone, je peux arriver confiant ici. C’est un circuit qui me plaît bien, je pense aussi que la Yamaha est une bonne moto ici à Misano, donc j’espère pouvoir une nouvelle fois être proche des premiers, réussir à me bagarrer avec eux pour espérer un beau Top 5. Valentino est absent, donc peut-être qu’une place sur le podium est jouable. Donc je me mets un peu cet objectif en tête, ce plaisir d’aller chercher ça. »

Quelle est l’atmosphère entre les pilotes, alors que Valentino Rossi est absent pour son Grand Prix à domicile ?

« Je ne fais pas attention. Vraiment, c’est malheureux qu’il se soit blessé parce que peut-être que le public sera beaucoup moins enthousiaste, mais pour les pilotes, notre travail ne change pas du tout et le but reste d’être le plus rapide. »

Ne pas avoir fait d’essais ici peut-il être un handicap à un moment du week-end ?

« Je crois que oui. Faire du roulage sur une piste sert de toute façon, en tant que pilote, à prendre plein de repères et à être à l’aise, à prendre le rythme, beaucoup plus rapidement. Ensuite, sur la parti réglages, ils seront aussi les mêmes pneus. Avec un test d’une ou deux journées, ils ont vraiment de l’avance. Si les conditions sont constantes, peut-être que l’on peut partir sur les bonnes bases, se faire plaisir et rattraper le niveau. Et si les conditions sont mixtes, c’est-à-dire par exemple pluie le matin et cet après-midi, etc., comme c’est annoncé, là, à mon avis, il ne faudra pas se prendre la tête, mais foncer en espérant que tout se passe bien. »

Que penses-tu des accidents qui surviennent lors des entraînements ?

« C’est difficile. Il faut s’entraîner, il faut être en forme. Après, nous les pilotes sommes quand même assez fatalistes. Ce qui doit arriver arrive. Pour ma part, cette année, j’ai beaucoup aimé le Supermotard. Quand je m’entraîne dans les conditions que me procure Laurent, c’est-à-dire que la moto est saine et sûre, on peut rouler à fond sans se faire surprendre par la moto, ça permet d’être en confiance et de bien bosser. Après, il y a toujours le facteur chance car on peut se faire mal pour pas grand-chose, mais il y a aussi une manière de bien réfléchir pour faire attention. Mais là, c’est du « pas de chance » car il faut que les pilotes s’entraînent, que chacun trouve sa solution d’entraînement. Et les patrons d’écuries ne peuvent pas empêcher des entraînements de ce type, parce que le jour où quelqu’un s’entraîne comme ça et bat les personnes qui n’ont pas le droit de faire ça, c’est le signe que l’entraînement sert. »

Tu ne fais plus de tout-terrain ?

« Non !A la limite, du Dirt track. Ça c’est vraiment le bon compromis car on ne doit pas sauter, il n’y a pas de cailloux sur la piste, c’est une piste lisse, en terre, ça ne va pas très vite, et au niveau technique, c’est franchement intéressant. »

As-tu pu regarder le dernier Grand Prix et savoir ce qui t’avait manqué pour aller chercher Lorenzo ?

« Oui, j’ai regardé la course de Silverstone. Je crois que ce qui m’a beaucoup pénalisé, c’est mon départ. Le fait d’avoir été derrière Pol Espargaro et de ne pas l’avoir doublé tout de suite, c’est finalement ce qui m’a fait perdre le plus de temps. Même si ça n’a duré qu’un ou deux tours, j’ai après pu fournir un gros effort pour rejoindre Pedrosa et Lorenzo car on roulait quasiment à la même vitesse. Je pense que ça, cela m’a bouffé beaucoup d’énergie et m’a pénalisé pour la fin. Concernant Lorenzo, on était tous les deux dans une situation où on glissait. Est-ce que je glissais plus ce que lui ? Peut-être. Mais est-ce que je glissais plus parce que, justement, j’ai trop forcé en début de course ? Maintenant, l’analyse est de trouver avec l’équipe le moyen d’avoir plus de marge de manœuvre sur les cinq derniers tours. Voire même les trois derniers tours, car cela m’évitera d’accuser le coup. »

Silverstone n’était pas un circuit propice à voir les carénages avec ailerons. Vas-tu les essayer ici ?

« Ce qui est prévu, c’est de les utiliser dès le début du week-end parce que vraiment, sur ce circuit, ils servent. Les Yamaha les ont testé avant, donc même si je ne les ai jamais essayés, on sait qu’on peut partir là-dessus et bosser avec. »

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