pub

Nous passons habituellement des heures à transcrire des interviews mais, parfois, quelques phrases suffisent à faire grandement avancer la connaissance que nous avons de tel ou tel problème.

Ce fut le cas ce week-end au Mans où, après la course, nous sommes allés interroger un ingénieur qui a la responsabilité de plusieurs Honda. Certes, après les chutes de 4 machines sur 5, ce n’était pas le meilleur moment pour cela… mais justement!

« Non, non, je ne veux pas parler. De toute façon, qu’est-ce qu’on va dire? Il n’y a rien de nouveau! Les problèmes que l’on rencontre aujourd’hui, on les avait déjà l’année dernière; manque de motricité et manque de puissance. Seulement, ils étaient masqués parce que les pilotes rattrapaient au freinage ce qu’ils perdaient en accélération. Les Bridgestone le permettaient.  Avec les Michelin, tu peux le faire 5 ou 6 tours, puis tu pars à la faute. »

Wahou… Combien de communiqués de presse ou d’interviews aurait-il fallu pour vraiment découvrir cela?

Ainsi donc, les Honda, développées quasiment uniquement pour Marc Marquez, le pilote fétiche de la firme de Tokyo, se sont progressivement modifiées pour favoriser la phase de freinage, s’adaptant ainsi parfaitement au style de pilotage du #93. Mais pas des autres…

Cela avait déjà été le cas chez Suter, avec les conséquences que l’on connaît; seul Marc Marquez arrivait à exploiter au mieux la machine suisse conçue pour lui, les autres pilotes, surtout les moins gros freineurs, étant plus rapides en Kalex. En trois années, ce fut la fin de l’aventure Suter

On retrouvait déjà le même phénomène chez Honda l’année dernière, seul Marc Marquez pouvant vraiment tirer son épingle du jeu avec son exceptionnel pilotage « sur l’avant ».

Mais aujourd’hui, avec l’arrivée des pneus Michelin, la situation est encore plus difficile, et même le leader des troupes ailées a du mal à lutter face aux Yamaha qui se pilotent un peu moins avec le pneu avant. Ne parlons pas des autres pilotes Honda qui se font régulièrement piéger en tentant de placer leur moto là où elle devrait être…

Alors bien sûr, personne ne pouvait prévoir que les pneus avant Michelin offriraient un peu moins de marge de sécurité en cas d’utilisation extrême comme sait le faire Marc Marquez. Mais il semble aujourd’hui inévitable que les techniciens Honda privilégient un peu plus le train arrière de leurs motos pour retrouver de la motricité, quitte à ce que Marc Marquez se détache un peu moins du lot. Ce n’est pas Dani Pedrosa, avec son pilotage très fin, qui s’en plaindra!

PS: évidemment, la situation est sans doute plus complexe que décrite dans cet article, mais nous tenions néanmoins à vous interroger sur ce qui nous semble constituer au minimum un des éléments expliquant les difficultés actuelles rencontrées par tous les pilotes Honda.

 

Tous les articles sur les Pilotes : Marc Marquez

Tous les articles sur les Teams : Repsol Honda Team