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Le week-end dernier, la troisième manche du championnat américain MotoAmerica se tenait sur le Virginia International Raceway.

Après s’être porté en tête du championnat, Valentin Debise y affrontait ses concurrents d’outre-Atlantique en SuperSport. Hélas, rien ne s’est passé comme espéré et ce week-end est à oublier pour le pilote français…

Vous pouvez  retrouver ici tous ses comptes-rendus de son aventure américaine au sein du team M4 ECSTAR Suzuki que nous nous faisons un plaisir de relater en avant-première.

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Valentin Debise: « C’est le genre de week-end que j’aimerais bien oublier en un claquement de doigts…

Les essais du vendredi se sont entièrement déroulés sous la pluie. J’étais rapide en réalisant le meilleurs temps sur la piste détrempée le matin. Les sensations sous la pluie sont toujours bonnes. Quand la piste sèche, on peut faire de grande dérive à l’accélération, la moto bouge dans tous les sens. C’est très sympa. De plus, sous la pluie il n’y a pas grand-chose à faire au niveau des réglages de la moto. On met des suspensions plus souples, et en avant.

Samedi matin, lors de la qualification, la piste était toujours mouillée. A vingt minutes de la fin, le bitume commence à sécher. Personne n’aime ces conditions; c’est dangereux parce qu’il faut être très précis et passer à ras des tâches d’eau pour faire de bons tours. Mais c’est la qualification et il faut y aller. Je fais 5 tours avec les pneus secs. Je ne m’en sors pas mal et réalise la pole position.

Vous savez, prendre le bon rythme, étudier où se situe le grip et apprendre les réactions d’une moto sur une piste prend toujours un peu de temps. Prendre le départ de cette course dans le flou artistique est très excitant. On est tous dans le même cas de figure. Surtout que le bitume a été refait cet hiver. Personne ne sait comment les pneus vont réagir sur la durée de la course. Je décide simplement de prendre un choix « safe » et j’utilise des réglages que je connais sur la moto pour avoir une idée de ses réactions. J’ai travaillé mes départs ce week-end, parce que depuis qu’on utilise un embrayage différent, je n’arrive plus à démarrer correctement. J’ai trouvé de bonnes solutions, mais il faut encore que je peaufine ce point.

Je prends un départ correct puisque je suis troisième. Le premier tourne bien, le deuxième s’élargit un peu, et j’en profite pour couper la trajectoire et passer devant. A ce moment-là, je me fais découper par la Honda, et je n’ai pas d’autre choix que de relever. Je fonce à mon tour sur le deuxième. Par miracle, on s’en sort plutôt bien. Je fais un bon premier tour, je remonte sur le 1erassez vite. Je le double. Je suis en tête dans la ligne droite. Un pilote me dépasse par la droite, l’autre par la gauche. Au moment de freiner, celui qui me double par la gauche vire vers la droite. Il me laisse la porte ouverte (le premier virage tourne à droite). Je freine plus tard pour le doubler, et à ce moment-là, il change brusquement de trajectoire et se remet sur la gauche sans raison. Je ne peux rien faire, je le percute, ma moto guidonne à haute vitesse. Je sors dans l’herbe qui, avec tout ce qu’il a plu, est plutôt de la boue. Je tombe, la moto n’est pas en état de repartir. FIN.

Je n’ai pas envie de m’étendre sur ce genre de comportement. J’ai essayé d’en parler avec les gars qui m’ont fait des crasses. Pour eux, tout est de ma faute, et ils ne sont pas ouverts à la discussion. Je les ignore, et je ne vais pas rentrer dans leur jeu. J’espère qu’on restera tous le plus longtemps dans de bonnes conditions de courses, et que le respect reviendra.

Les mécanos ont fait un vrai boulot de fou. La moto est remise à neuve après la chute. Je suis vraiment heureux de les avoir à mes côtés. Au warm up, je n’ai pas pu faire beaucoup de tours, une nouvelle fois. Le moteur fait des bruits anormaux, je préfère arrêter avant de tout casser (c’est une conséquence de la chute). Avant la course, les mécanos changent de moteur, et une nouvelle fois, ils ne chôment pas !

J’arrive à la deuxième course avec très peu de tours sur le sec. Je ne sais pas si j’arriverai à tenir le rythme. Je prends un bon départ. Je me colle à la roue du leader pour voir ses trajectoires. Je suis loin d’être lent, et je me sens même plus rapide que lui. J’attends néanmoins 2 tours. Mon nouveau moteur marche mieux que l’ancien. Je me décale pour le doubler, et je perds l’avant tout doucement. Et de deux. Une nouvelle fois, moto est trop endommagée pour repartir.

Du point de vue des résultats, c’est évidemment négatif. Mais je confirme ma vitesse, et même une vitesse que j’atteins rapidement sans faire beaucoup de tours. Je sais que je peux gagner plus de courses que ce que je pensais avant la saison. Il faut que je me concentre à trouver une petite aide sur ma fourche pour me donner un peu plus de confort. Je vais aussi modifier un petit détail sur ma position en entrée de virage pour gagner de l’appui sur le pneu avant. La chance que j’ai, c’est qu’on a deux jours d’essais sur le circuit de Pittsburgh cette semaine. Et par-dessus tout, je ne me suis pas fait mal, et c’est le plus important.

A bientôt »

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