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À l’heure où la filière italienne de Valentino Rossi fait éclore une multitude de champions en catégorie Moto2 et Moto3, l’Espagne possède aussi sa pépite en la personne de Jorge Martin, 20 ans, en tête du championnat du monde Moto3 avec 26 points d’avance sur Marco Bezzecchi.

Le pilote espagnol avait marqué les esprits dès ses débuts sur la peu compétitive Mahindra en obtenant la 2e place du Grand Prix de la République Tchèque en 2016.

L’année dernière, abandonnant le team Aspar au profit d’une Honda chez Gresini, l’Ibère était devenu le spécialiste de la pole position, avec pas moins de 9 unités à son actif, et, enfin, la première victoire lors de l’épreuve finale à Valencia.

Cette année, malgré une fracture du radius l’ayant contraint à déclarer forfait à Brno, Jorge Martin est monté 6 fois sur la plus haute marche du podium avant de se présenter au Grand Prix de Thaïlande à Buriram où il subissait une étrange nouvelle blessure en se faisant masser à la clinique mobile samedi matin pour tenter de diminuer la douleur persistante à son poignet depuis son opération en août dernier à Barcelone.

Bien involontairement, un praticien créait en effet une inflammation du nerf radial de la main gauche du pilote espagnol ce qui, de fait, lui empêchait d’ouvrir la main : il pouvait plier ses doigts, donc embrayer, mais n’était plus en mesure de les étirer, donc de débrayer.

Le leader du championnat du monde s’est confié à El Periódico : « Il était impossible de rouler, alors nous avons pensé à un nouveau résultat nul dans le championnat du monde. Mais soudainement, mon père s’est souvenu que le pilote japonais Noboru Ueda avait subi une blessure similaire aux tendons d’une main et qu’ils lui avaient fabriqué un gant spécial, avec une sorte de bande élastique ou de tendeurs, qui tendaient ses doigts vers le haut ».

Le précédent remonte à 1995 où Noboru Ueda s’était fait faire par son équipementier Spidi un gant spécial à Barcelone sur les conseils du Docteur Claudio Costa.

Reprenant le même principe sous la direction de Massimo Capanna, l’équipe de Jorge Martin lui a donc fabriqué cette sorte de gant « bionique » qui, malgré la douleur, lui a permis de courir dimanche, et même de saisir une chance inespérée lorsque Marco Bezzecchi est parti au sol dans le dernier virage suite à une erreur d’Enea Bastianini.

Comme quoi il ne faut jamais renoncer malgré la difficulté, malgré les doutes rencontrés lors des 22 tours de l’épreuve : « Le vendredi j’ai été blessé, le samedi je me suis classé comme je pouvais, le dimanche j’ai pensé que je ne courrais pas, puis, à mi-course j’ai pensé à abandonner, mais comme des pilotes étaient tombés, j’ai pensé que je devais rester en piste même si je souffrais, car je devais marquer le maximum de points. Et le gant m’a beaucoup aidé ».

La conclusion revient à l’intéressé : « On m’a dit que je récupérerais à temps pour le Grand Prix du Japon la semaine prochaine, mais pour l’instant, nous avons gardé le gant, juste au cas où… »

Le tout avec le sourire qui caractérise le jeune et talentueux pilote madrilène qui pilotera les deux années à venir sous les couleurs officielles de KTM Ajo Motorsport en Moto2.

 

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