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Alors que la saison 2022 du MotoGP approche, Paddock-GP vous propose de revivre la dernière campagne, qui a débouché sur le sacre de Fabio Quartararo, le premier d’un pilote français dans la catégorie reine après 72 ans d’attente. Deuxième volet de cette rétrospective avec les manches 2 à 5, que se sont partagées le pilote Yamaha et Jack Miller.

En 2021, le MotoGP avait décidé de faire des « heures supp’ » au Qatar. En effet, une semaine seulement après la manche inaugurale sur le circuit de Losail, la catégorie reine remettait le couvert à Doha. Avec déjà de premières certitudes balayées alors qu’on les tenait pourtant pour acquises, tel le retour en grâce de Maverick Viñales.

Mais c’est finalement le coéquipier de ce dernier, Fabio Quartararo, qui a rejoint l’équipe officielle Yamaha durant l’intersaison qui va prendre l’ascendant lors de ce premier tiers du championnat, alors qu’un rapport de force se dessine déjà entre la marque aux trois diapasons et Ducati. On peut par ailleurs noter que Quartararo n’est pas le seul Français à la fête en ce début de saison, Johann Zarco confirmant ses bonnes dispositions lors du coup d’envoi du championnat lors des courses suivantes.

Ces cinq premières échéances du calendrier sont du reste marquées par le retour à la compétition de Marc Márquez après neuf mois de convalescence, alors qu’à l’inverse Jorge Martín, auteur de la pole-position au Grand Prix de Doha, se blesse gravement lors des essais du GP du Portugal. Revue de détail des manches 2 à 5 de la saison 2021.

 

2e manche : GP de Doha :

Ce dimanche 4 avril restera à n’en pas douter gravé dans l’Histoire de la moto française. Pour la première fois dans la catégorie reine, l’hexagone place en effet deux pilotes aux deux premières places, Fabio Quartararo grimpant sur la plus haute marche, épaulé par Johann Zarco.

Il y avait bien eu un précédent, en 1954 lors du GP de France disputé à Reims, lorsque Pierre Monneret et Jacques Collot avaient terminé sur le podium, respectivement premier et troisième. Mais pour ce qui est d’un doublé, le GP de Doha 2021 constitue bel et bien une grande première !

 

 

Pourtant, il était difficile d’imaginer pareil résultat durant le weekend. La journée du samedi fut en effet marquée par la pole-position improbable de Jorge Martín, qui pour son deuxième weekend de course seulement se montrait le plus véloce dans l’exercice des qualifications, devant Zarco et Viñales.

De son côté, Quartararo n’a pu faire mieux que cinquième, ce qui constitue tout de même une rampe de lancement honorable, mais le Niçois va comme de coutume avoir du mal lors des premiers tours de course, allant jusqu’à batailler dur pour préserver sa place dans le top 10. Devant, Martín qui de son propre aveu ne pensait pas pouvoir faire de vieux os en tête continue d’impressionner, conservant le leadership jusque dans les dernières encablures.

Mais à l’inverse du weekend précédent, Quartararo fait cette fois-ci le meilleur usage de ses gommes et parvient à refaire peu à peu son retard sur le groupe de tête, jusqu’à démettre dans le money time le pilote Pramac de la première place, emmenant par la même occasion Zarco dans sa roue. Un doublé tricolore à la clé donc, et une belle occasion de chanter la Marseillaise à tue-tête, dans une scène qui restera mémorable de complicité entre les deux Français au firmament sur le podium.

 

 

Troisième, Martín peut quant à lui faire contre mauvaise fortune bon cœur : le Madrilène passe de peu à côté de la victoire, ce qui aurait représenté un véritable exploit pour un rookie, mais peut avoir la satisfaction de finir sur le podium dès sa deuxième participation dans la catégorie reine. Une première depuis l’arrivée de Marc Márquez en MotoGP en 2013.

Derrière, Viñales a fait l’exact chemin inverse de son coéquipier Quartararo en passant d’une semaine à l’autre de la victoire à la cinquième place, encadré par les Suzuki d’Álex Rins (quatrième) et Joan Mir. C’est toujours mieux que Valentino Rossi qui aura galéré tout le weekend : après une piètre 21e place sur la grille, le Docteur échoue à marquer le moindre point sur cette deuxième manche, finissant 16e, à la porte du top 15 le plus serré de l’Histoire, celui-ci se tenant en moins de neuf secondes !

3e manche : GP du Portugal

Le GP du Portugal marque en 2021, une fois n’est pas coutume, le début de la saison européenne, en lieu et place de Jerez. Mais la grande nouvelle de ce troisième weekend de la saison, c’est le retour à la compétition de Marc Márquez qui, après neuf mois d’absence, va avoir fort à faire sur un circuit connu pour son exigence physique, que ce soit du fait de son profil vallonné que du vent qui peut très facilement venir déstabiliser les pilotes sur ce circuit situé au bord de l’Atlantique.

La fin d’un long calvaire pour le prodige espagnol, qui a dû être opéré à trois reprises et dont la convalescence a été rallongée du fait d’une infection osseuse. Les performances du numéro 93 sont ainsi scrutées durant tout le weekend avec intérêt et le moins qu’on puisse dire, c’est que le pilote Honda frappe fort d’entrée en décrochant la sixième place des qualifications.

Il n’est pas le seul à faire forte impression puisque Quartararo signe pour sa part sa première pole position de la saison, devant Rins et Zarco. Un très bon point pour le pilote Yamaha, qui n’était pas vraiment attendu à pareille fête, surtout après sa contre-performance quelques mois plus tôt en Algarve, lors de la finale de la saison 2020. Le Français va par la suite confirmer en course en livrant une prestation pleine de maîtrise, parvenant dans un premier temps à contrer la menace Rins (ce dernier finira par chuter) pour ensuite aller remporter sa deuxième course de suite.

 

 

Mais si le numéro 20 s’est montré dominateur, un autre pilote s’est montré particulièrement fringant : Pecco Bagnaia. Le pilote italien, parti depuis une lointaine 12e position sur la grille, a réussi une formidable remontée pour terminer la course en deuxième position, sur une piste qui n’est pourtant pas favorable aux Ducati de prime abord. Le podium est complété par Mir, le tenant du titre qui s’offre ainsi enfin son premier top 3 de la saison.

Plus bas dans la hiérarchie, Brad Binder surprend tout son monde avec la cinquième place, après avoir déjà détonné lors de la course à Doha, où il avait fini huitième. Enea Bastianini confirme également que sa dixième place lors de la manche inaugurale n’était en rien un coup d’éclat, bouclant l’épreuve portugaise en neuvième position.

Au rang des déceptions, on peut citer à l’inverse Viñales, qui aura connu un weekend tout à fait anonyme : après s’être élancé depuis la 12e place, l’Espagnol n’a pas pu faire mieux que 11e à l’arrivée. Pas de quoi pavoiser et même de quoi inquiéter… Sa victoire en ouverture de championnat semble déjà loin.

 

 

A noter que cette troisième course de l’année a été le théâtre de nombreuses chutes : celle de Rins on l’a dit, mais aussi de Jack Miller, récemment opéré d’un syndrome des loges et qui commence déjà à être le paratonnerre des critiques chez Ducati, surtout après la performance de choix de son coéquipier avec qui il souffre de la comparaison. Un temps parmi les leaders, Zarco connaît pour sa part sa première déconvenue de l’année avec un abandon sur chute, au même titre que Rossi, pour qui il s’agit du deuxième résultat vierge d’affilé, et du régional de l’étape et dernier vainqueur en date à Portimão, Miguel Oliveira.

Enfin, impossible de passer sous silence le terrible accident de Jorge Martín lors des essais où le pilote Pramac se blesse grièvement avec pas moins de huit fractures diagnostiquées au poignet ainsi qu’aux chevilles. Un accident qui le laissera sur la touche de longs mois et qui fera même craindre un temps pour sa carrière.

4e manche : GP d’Espagne

Cinq ans après, Jack Miller remonte enfin sur la première marche du podium ! Le pilote australien, très critiqué depuis le début de la saison alors qu’il souffre de la comparaison avec son coéquipier Pecco Bagnaia – surtout depuis sa chute lors de la dernière manche au Portugal – se rappelle ainsi au bon souvenir de tous en signant la deuxième victoire de sa carrière en MotoGP après celle décrochée à Assen en 2016.

Le pilote Ducati rétablit ainsi la situation par rapport à son coéquipier, qui finit du reste en deuxième position. S’il est vrai que Miller a sans aucun doute profité des circonstances de course, et notamment l’apparition d’un syndrome des loges affectant Fabio Quartararo en pleine course (alors que celui-ci semblait bien parti pour s’imposer une troisième fois consécutive), on ne peut retirer à l’Aussie le mérite d’avoir géré à la perfection une épreuve où il se présentait véritablement en manque de confiance, qui plus est sur un tracé pas facile pour sa Desmosedici. Miller et Bagnaia offrent ainsi à Ducati son premier doublé depuis celui obtenu à Brno en 2018, où Jorge Lorenzo l’avait emporté devant Andrea Dovizioso.

 

 

Quid de Quartararo ? Le Français semblait une nouvelle fois très bien parti en Andalousie, avec une deuxième pole position de rang, sa quatrième d’affilée à Jerez. C’est bien simple, depuis son arrivée dans la catégorie reine, le Niçois n’a jamais départi de la première place sur la grille de départ en Andalousie !

Et il aurait très bien pu signer une troisième victoire de suite, si les premiers symptômes d’un syndrome des loges ne s’étaient manifestés en cours de route, le forçant à baisser de régime jusqu’à finir en 13e position à l’arrivée. Un autre pilote Yamaha aurait cependant pu continuer le sans-faute du constructeur japonais en ce début de saison : Franco Morbidelli. L’Italo-brésilien, qui évolue alors toujours avec la version 2019 de la M1, fait des merveilles tout au long du weekend, d’abord en s’emparant de la deuxième place lors des qualifications, avant d’achever la course sur le podium, en troisième position.

Une performance qui tranche singulièrement avec celle de Maverick Viñales, qui muni d’une machine officielle dernier cri ne parvient toutefois pas à retrouver de sa superbe depuis sa victoire en ouverture du championnat. A Jerez, l’Espagnol apparait fantomatique avec une septième place aussi bien le samedi que le dimanche, sans convaincre. De quoi immiscer le doute dans les esprits.

 

 

Derrière, Marc Márquez revient sur les lieux de l’accident qui lui a causé tant de déboires depuis près d’un an. Auteur d’un résultat mitigé en qualifications (14e), le numéro 93 se reprend cependant en course pour décrocher la neuvième place finale, au terme d’un weekend émaillé par plusieurs chutes, notamment lors des EL3 et du warm up.

Enfin, Valentino Rossi poursuit son chemin de croix en ce début d’exercice 2021, en faisant de nouveau chou blanc : parti 17e, le pilote du Petronas Yamaha SRT finit de nouveau à la 16e place, sans le moindre point dans sa besace. Préjudiciable alors que son coéquipier et poulain Morbidelli fait des étincelles durant tout le weekend.

5e manche : GP de France

Longtemps incertain, le Grand Prix de France se tient finalement à huit clos en ce mois de mai qui n’a franchement rien de printanier dans la Sarthe. La pluie s’invite en effet tout le weekend sur le Bugatti, menaçant de brouiller les cartes alors qu’une hiérarchie commence doucement mais sûrement à s’établir dans la catégorie reine.

Les Français, très performants depuis le début de saison, sont attendus au tournant : tout le monde a encore en tête les prestations de premier ordre livrées par Johann Zarco alors que celui-ci roulait encore pour l’équipe Tech3, en 2017 et 2018 (le Cannois avait mené la course dans les deux cas, avec une deuxième place lors de la première année, et malheureusement un abandon lors de la seconde).

Autant dire que les quatre premières manches de 2021 de celui qui évolue depuis sur Ducati pour le compte de l’équipe Pramac ont de quoi susciter de grands espoirs parmi les supporters français, d’autant plus qu’ils seront deux pilotes tricolores à briguer la victoire au Mans ! Quartararo garde en effet en travers de la gorge le syndrome des loges qui l’a privé de succès à Jerez deux semaines plus tôt, et se présente sur ses terres avec de solides ambitions et une volonté certaine de revanche.

 

 

Pourtant, un paramètre évoqué plus haut va le mettre quasi instantanément sur la touche aux yeux des observateurs : la météo pluvieuse prévue tout le weekend. Fait statistique peu banal, Quartararo n’a en effet depuis ses débuts en MotoGP jamais participé à une course sur le mouillé, un manque d’expérience dans ces conditions qui pourrait s’avérer dommageable.

Mais c’est oublier tout le panache du pilote Yamaha, qui va réaliser la pole position le samedi, sa troisième d’affilée de la saison. Un meilleur temps qui ne sera malheureusement pas suivi de victoire en course, mais au moins d’une troisième place sur le podium. Et comme à Doha quelques semaines plus tôt, ce sera à côté de Zarco…

C’est finalement Jack Miller qui empoche la mise en France. On l’a dit, l’Australien aura mis près de cinq ans à retrouver le chemin de la victoire entre Assen 2016 et Jerez 2021, mais il ne lui aura fallu que deux semaines pour faire coup double ! Il faut dire que l’intéressé affectionne tout particulièrement les conditions détrempées qui ont sévi dans la Sarthe en ce weekend de mai décidément bien maussade.

 

 

Au pied du podium, son coéquipier Pecco Bagnaia capitalise avec une belle quatrième place, juste devant Danilo Petrucci qui signe enfin un résultat de choix pour sa nouvelle équipe Tech3, sur les lieux mêmes de son second et dernier succès en MotoGP un an auparavant. Même chose pour Álex Márquez, qui avait terminé deuxième du GP de France 2020 et qui cette année rallie l’arrivée à une prometteuse sixième place. Toujours au rang des satisfactions, Valentino Rossi se montre tranchant en qualifications en signant le neuvième chrono, avant de finir à la 11e place en course.

Manche catastrophique en revanche pour les Suzuki de Rins et Mir, toutes deux contraintes à l’abandon, au même titre que Marc Márquez alors que celui-ci évoluait en tête et semblait en bonne mesure de viser la victoire. Ce ne sera que partie remise pour l’Espagnol !

Classement du championnat à l’issue du GP de France (manche 5) :

Crédits classement : Motogp.com