Les 8H de Suzuka demeurent l’une des épreuves majeures et les plus redoutées du calendrier international de l’endurance moto. Ce rendez-vous japonais fascine autant qu’il inquiète, et chaque pilote s’y prépare comme à un véritable marathon, physique et mental. Pour saisir toute la spécificité du défi, rien de tel que de donner la parole à ceux qui vivent intensément l’épreuve depuis les stands et la piste.
A Suzuka, la difficulté commence bien avant le départ : « Suzuka est l’un des circuits les plus difficiles au monde, pas seulement en EWC. La chaleur est très difficile à supporter, tout comme l’humidité », analyse Randy de Puniet, dans une vidéo partagée par le compte Instagram de la discipline. L’ancien pilote MotoGP, devenu expert de l’endurance, met l’accent sur la gestion physique : « Il est très important d’essayer d’avoir une bonne moto, facile à conduire, car vous passez près d’une heure dans des conditions difficiles. »
Sylvain Guintoli, autre référence française de la discipline, insiste sur le caractère très technique du tracé : « Le tracé est très pointu et un peu compliqué, un peu ancien, mais c’est l’un des meilleurs circuits. L’humidité… Il fait très chaud, ce qui entraîne une forte déshydratation ». Selon lui, à Suzuka, l’effort se prolonge sur la longueur car « comme c’est un circuit à faible consommation, l’humidité est très longue, ce qui aggrave la déshydratation ». Il poursuit : « C’est un défi dans ce sens. Il faut s’assurer d’être bien entraîné, bien hydraté. C’est généralement une course brutale, car il y a beaucoup d’équipes rapides ». Florilège de l’extrême, le plateau compte de nombreux teams d’usine et des pilotes au palmarès impressionnant, si bien que « c’est une course rapide » conclut Guintoli.
Les 8h de Suzuka, un test exigeant pour tous
Pour Illya
Mykhalchyk, l’expérience Suzuka ne ressemble à aucune autre dans
l’univers de la moto : « Je pense que Suzuka est une course
complètement différente, c’est un autre jeu, surtout avec la
météo ». L’Ukrainien détaille la rudesse du secteur initial, à
la fois physiquement et techniquement : « Le premier secteur
est la partie la plus difficile du circuit », juge-t-il. Sur
une machine déjà lourdement chargée en essences comme en
responsabilités, « les directions changent, et parfois la moto
est lourde, surtout en course. Il y a toujours une sensation de
lourdeur parce qu’il fait chaud. Le premier secteur dure, je ne
sais pas, 40 secondes, mais on a toujours l’impression d’avoir
passé 5 minutes dans le premier secteur ».
Tous soulignent la singularité d’une piste qui interdit la moindre
erreur : succession de virages rapides, freinages piégeux,
changements d’appui constants, et ce sur 5,8 km.
Pour réussir à Suzuka, tous insistent sur la préparation spécifique. Concrètement, les relais s’enchaînent sur un rythme effréné, avec une marge d’erreur réduite à néant face à une opposition relevée où chaque tour compte. L’usure physique et mentale fait donc figure de second adversaire, d’autant que la météo impose souvent d’être vigilant. Pour suivre les 8H de Suzuka 2025, rendez-vous ce dimanche 3 août, à une heure bien matinale (4h30 en Europe centrale).