pub

Aujourd’hui, dans le paddock, tout le monde regarde déjà Francesco Bagnaia comme « un futur grand » du MotoGP après l’avoir regardé comme « futur grand » de la Moto3 suite à sa première victoire à Assen en 2016 et sa premières pole position sur le mouillé à Silverstone la même année.

L’Italien vient de remporter le titre Moto2 et s’est d’emblée montré particulièrement à l’aise lors des premiers essais MotoGP 2019 à Valence, les concluant à la place de premier rookie, à seulement 6 dixièmes de Maverick Vinales.

Désormais, celui qui pilotera une Ducati GP 18 pour le team Alma Pramac Racing l’année prochaine est donc considéré d’un autre œil, au terme d’un parcours qui n’a pas toujours été facile et a commencé dans l’ombre de Romano Fenati.

Dans le blog Red Bull, Irene Saderini nous dresse un joli portrait de « Pecco », un garçon de 21 ans taciturne, gentil, qui s’est obstiné à poursuivre son rêve, envers et contre tous, et l’a finalement atteint.

« Vous comprenez que Pecco est une bonne personne avant d’être un bon pilote parce que, quand il commet une erreur, il parle à la première personne, mais quand il gagne, il s’exprime au pluriel. Il a travaillé pour devenir un champion avec le soutien silencieux de sa famille, des gens inhabituellement « normaux » dans le sens le plus heureux du terme, sans les drames d’âmes agitées ou de rock stars : deux parents comme Pietro et Stefania, une sœur comme Carola qui l’encourage, une petite amie – Domizia – à ses côtés.

Il parle trois langues, demande « s’il vous plaît » et dit « merci ». C’est un gars taciturne, comme ceux qui savent quand il est temps de dire quelque chose. Le titre de Champion a une signification énorme pour tout le monde, mais pour comprendre à quel point il est important pour Francesco, il faut rembobiner la bande et revenir lors de sa première saison en Moto3, il y a quelques années.

Tout le monde n’a pas tout de suite parié sur lui, au sens concret du terme, puisque Bagnaia a été à ses débuts détaché chez Mahindra, en dehors du Sky Racing Team, car le pilote phare de l’époque était Romano Fenati.

Être le pilote phare signifie beaucoup de choses dans une longue saison de Grands Prix, surtout à ses débuts : des moteurs toujours frais (oui, seulement les vôtres, ceux des autres qui expirent doucement), et une assistance- disons du confort – qui est nécessaire quand vous êtes enfant et que vous sentez que vous avez quelque chose en vous, mais que vous ne savez toujours pas si l’année prochaine vous allez remonter sur la moto ou participer à la présentation d’un nouveau casque.

Francesco Bagnaia, contrairement à ce que l’on pourrait croire aujourd’hui, n’a pas eu la route pavée devant lui quand il a commencé. Il était à l’Académie de Valentino Rossi, c’est vrai, mais il y est arrivé à un moment si étrange, disons un moment si spécial, qu’à un certain moment de sa première saison il a été laissé seul pour croire en lui-même. Une fois, il y a quatre ans, une personne lui a même dit : « tu ne deviendras jamais pilote, tu n’as pas le talent ».

Il n’a pas abandonné, Pecco. Il avait déjà décidé qu’il voulait le faire, le pilote. Il savait qu’il était fort et il s’est donc organisé. Bien qu’on lui ait expliqué qu’il n’avait pas le matériel nécessaire pour faire de la compétition moto, il a pris ses affaires et est parti vivre loin de chez lui pour s’entraîner davantage. Et il s’est entraîné davantage, pendant longtemps, en silence. Tandis que beaucoup dans son équipe criaient, lançaient des choses, élevaient le ton, il restait silencieux.

Un triomphe attendu et un succès inattendu : deux exploits à applaudir, avec une distinction utile.

Le dimanche, Francesco Bagnaia a fêté son premier titre de Champion du Monde sur le podium en Malaisie, et son ancien compagnon d’équipe, celui qui avait toujours eu des moteurs neufs parce qu’il était le pilote sur lequel on se concentrait, était à la maison pour regarder le Championnat du Monde ».

« Pecco est celui qui fait ce qui doit être fait » dixit Valentino Rossi, le 4 novembre 2018.

Y compris un très beau message écrit à l’occasion de son titre mondial (voir ici)…

Tous les articles sur les Pilotes : Francesco Bagnaia

Tous les articles sur les Teams : Alma Pramac