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Franco Morbidelli

Pour comprendre l’ampleur de l’effondrement de Franco Morbidelli en tant que pilote MotoGP, il faut rappeler ces chiffres plus édifiants que n’importe quel discours : de Brno 2020 à Jerez 2021, l’italo-brésilien est monté six fois sur le podium du MotoGP en 16 courses, dont trois victoires, un parcours qui l’a amené jusqu’au statut de vice-champion de la saison 2020. Depuis, il n’a pas fait mieux que septième sur le mouillé et dixième sur le sec au cours des 29 dernières courses, et il pointe 17e au dernier classement général connu, avec seulement 42 points marqués contre 248 pour son coéquipier Fabio Quartararo. On rappellera qu’avec ces piètres résultats, c’est un pilote d’usine Yamaha dont le directeur est un Lin Jarvis qui a lancé le compte à rebours de sa dernière partie de contrat, dont l’échéance est cette fin d’année…

Un Lin Jarvis qui s’est montré patient jusque-là, mais il lui faut déjà penser à la suite. Avec Toprak Razgatlioglu en WSBK, un Remy Gardner qui vient d’arriver dans le giron de la marque dans la même discipline, et surtout un Jorge Martin qui veut tellement être un pilote d’usine qu’il en serait prêt à lâcher sa performante Ducati de l’équipe satellite Pramac, le manager anglais pousse sa réflexion et avance ses pions. Sur cet échiquier, Franco Morbidelli ne pèse pas lourd.

Son marasme a commencé avec son opération majeure des ligaments du genou à l’été 2021. Cependant, dans un entretien exclusif accordé à crash.net, Lin Jarvis ne prend pas en compte cet événement dans la vie et la carrière de son pilote : « pour l’année 2022, cela n’a pas été un problème. Il s’est bien entraîné tout au long de l’hiver et je pense qu’il serait le premier à dire « non, cette année, j’ai été physiquement apte » ». Alors, où est le problème ? Il est hélas plus profond… « Il n’a jamais vraiment trouvé la confiance avec la moto » analyse l’Anglais : « Frankie n’a tout simplement pas été en mesure d’avoir la même vitesse, l’agressivité au freinage et la vitesse de virage rapide, dont vous avez besoin pour la Yamaha ».

Franco Morbidelli, Monster Energy Yamaha MotoGP™, Gran Premio Motul de la Comunitat Valenciana

« Ce n’est pas facile pour Franco Morbidelli d’avoir un coéquipier aussi rapide que Fabio Quartararo, il y a des similitudes avec Honda et Marc Marquez« 

Car la M1 a changé sous l’impulsion de Fabio Quartararo, une évolution que Cal Crutchlow le pilote test et aussi Andrea Dovizioso depuis parti à la retraite ont noté. Et Lin Jarvis le confirme : « pour que la Yamaha soit performante, vous devez être agressif sur les freins et vous devez entrer rapidement dans le virage. Mais vous avez besoin de beaucoup de confiance pour le faire, et c’est quelque chose qui, je dirais, est le point fort de Fabio. Il a beaucoup de confiance avec l’avant de la moto et Frankie a juste du mal à trouver cela. Il a cherché différentes solutions et essayé de modifier les paramètres et les configurations et cela n’a tout simplement pas fonctionné ».

Lin Jarvis en conclut que la solution se trouve maintenant entièrement entre les mains et dans la tête d’un pilote qui doit rendre sa copie en 2023 avec de bonnes annotations, sous peine de rendre avec sa combinaison : « nous savons que Frankie peut être rapide. C’est un vainqueur de course en MotoGP, et il est vice-champion en MotoGP, donc la capacité est là » dit le directeur général. « Mais il doit se redécouvrir et nous devons lui donner de meilleurs outils pour l’aider dans ce processus. Notre objectif est évidemment de lui donner une meilleure moto pour l’avenir. Nous devons rendre la moto plus conviviale ».

L’homme de Yamaha termine avec aussi ce constat : « Frankie peut le faire, mais il doit retrouver sa confiance. Ce n’est pas facile d’avoir un coéquipier aussi rapide que Fabio. J’ai vu cela avec d’autres pilotes, lorsque le coéquipier est extraordinairement rapide, il est parfois difficile d’être de l’autre côté du box en train de regarder les données et se dire ‘comment est-ce possible ?‘. Une situation qui en rappelle une autre. Et Lin Jarvis le sait : « je pense qu’il y a des similitudes avec Honda et Marc Marquez ». Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le constructeur.

Franco Morbidelli, Monster Energy Yamaha MotoGP™, Gran Premio Motul de la Comunitat Valenciana

 

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