Lors de la dernière manche WorldSBK 2025 à Cremone, Kevin Schwantz, légende du MotoGP et champion 1993, a suivi l’action en direct, impressionné par Nicolo Bulega (trois victoires) et Toprak Razgatlioglu. Dans une interview, il compare le WorldSBK et le MotoGP, louant le talent brut des pilotes SBK et notamment celui de Toprak Razgatlioglu.
Présent à Cremone pour la dernière manche du WorldSBK, Kevin Schwantz n’a pas mâché ses mots. L’ancien champion du monde 500 cc a profité d’un week-end dominé par Nicolò Bulega pour livrer une comparaison sans filtre entre le MotoGP d’aujourd’hui et les courses Superbike, qu’il juge bien plus captivantes.
« Je trouve que le MotoGP est devenu un peu ennuyeux, alors je suis venu ici pour regarder quelques courses », lit-on sur motosan. Pour lui, l’ambiance et le spectacle en WorldSBK rappellent les grandes heures de la course moto, celles qu’il a connues aux côtés de Fred Merkel, double champion du monde Superbike à la fin des années 80 : « je me souviens que mon ami Fred Merkel a remporté les deux premiers championnats. Les courses de Superbike sont toujours intéressantes ».
Kevin Schwantz : « Toprak et Bulega, n’importe lequel d’entre eux pourrait nous rejoindre immédiatement »
L’Américain ne doute pas une seconde que certains pilotes de Superbike pourraient tenir tête aux meilleurs en MotoGP : « Toprak, Nicolo, n’importe lequel d’entre eux pourrait nous rejoindre immédiatement », assure Schwantz, qui a suivi de près la montée en puissance du pilote turc.
Toprak Razgatlioglu a particulièrement impressionné le Texan : « je pense que Toprak démontre que ses compétences de pilote – avec les arrêts, etc. – et sa maîtrise de la moto sont incroyables. J’aimerais croire que j’ai du talent, mais Toprak Razgatlioglu prouve qu’il peut tout faire à moto ».
Quant à Bulega, plus discret mais redoutablement efficace, Schwantz rappelle que s’il n’a jamais percé en MotoGP, il est actuellement « à son meilleur niveau » et prouve sa valeur en WorldSBK.
Toujours lucide sur l’évolution technologique du sport, Schwantz déplore une perte d’authenticité dans la catégorie reine : « physiquement, c’est probablement plus exigeant maintenant. Mais les motos pardonnent plus. Avec l’électronique, on peut faire de petites erreurs, sans se faire éjecter comme avec les 500 ».
« Avant, c’était “Whaaack-boom !” et la moto vous envoyait sur la lune. Aujourd’hui, on tombe encore… mais on perd quelque chose du frisson », résume-t-il avec nostalgie.
Fidèle à Suzuki, Schwantz garde l’œil avisé sur l’évolution des catégories moto. Il souligne le niveau exceptionnel des pilotes actuels, tout en regrettant la standardisation technologique du MotoGP. Pour lui, le cœur palpite désormais du côté du Superbike, là où l’instinct et le risque reprennent encore parfois le dessus sur les algorithmes. Et pour un ancien champion du monde qui a dompté les 500 deux-temps, le plaisir brut de la course reste la vraie référence.
Just as @toprak_tr54, we are extremely happy to see @motogp Legend Kevin Schwantz at Cremona!😍#ItalianWorldSBK 🇮🇹 pic.twitter.com/ms36y2riI6
— WorldSBK (@WorldSBK) May 3, 2025