Jorge Martin, champion MotoGP 2024, a secoué le paddock en annonçant son intention de rompre son contrat de deux ans avec Aprilia après 2025, invoquant une clause liée à son classement, selon Motorsport. Cette décision, qui rappelle son départ de KTM en 2020, pourrait ternir sa réputation de partenaire contractuel fiable, malgré son talent indéniable.
L’annonce a fait l’effet d’un séisme dans le paddock MotoGP : Jorge Martin souhaite résilier son contrat avec Aprilia à la fin de la saison 2025, après seulement une année passée chez le constructeur de Noale. Une rupture anticipée rendue possible grâce à une clause contractuelle bien particulière.
Le contrat signé par Martin avec Aprilia prévoirait une possibilité de sortie si le pilote n’était pas classé dans les premières positions du Championnat après six Grands Prix. Or, après six week-ends de course, Martin pointe à la 26e place avec zéro point — conséquence directe de ses blessures successives qui ne lui ont permis de participer qu’à une seule course cette saison. Un contexte litigieux, car sa position actuelle reflète bien plus sa malchance que la compétitivité réelle du projet Aprilia.
Chez Aprilia, la colère gronde, et des recours juridiques sont envisagés. Pourtant, ce ne serait pas la première fois que Jorge Martin exploite les subtilités contractuelles pour sortir d’un accord.
Jorge Martin joue un jeu dangereux
Souvenons-nous. En 2020, alors qu’il évolue encore en Moto2 avec l’équipe Ajo, Martin possède déjà un contrat qui prévoit une montée automatique en MotoGP avec KTM. Mais une clause de performance lui permet de se désengager si aucun pilote KTM ne figure dans le top 10 du championnat avant le 30 juin 2020.
Problème (ou opportunité ?) : à cette date, aucune course n’a eu lieu en raison de la pandémie. Techniquement, aucun pilote KTM n’était donc dans le top 10. Résultat : Martin active la clause et signe chez Pramac Ducati, lançant sa brillante ascension dans la catégorie reine.
Chez KTM, le ressentiment est fort. Pit Beirer, alors directeur sportif, se dit « blessé » par le comportement du pilote. Toutefois, le temps et le succès ont apaisé les tensions. En 2024, Beirer avouait que « cette affaire est définitivement oubliée ».
Mais avec ce nouvel épisode chez Aprilia, le profil contractuel de Jorge Martin pourrait en prendre un coup. Dans un paddock où la confiance est aussi importante que la vitesse, être perçu comme un pilote qui « quitte le navire » facilement pourrait devenir un handicap, même pour un champion du monde en titre.
Reste à savoir si Honda, pressenti pour l’accueillir, sera prêt à ignorer ce passif contractuel, ou si d’autres constructeurs verront en lui un risque difficile à maîtriser. Ce qui est certain, c’est que le « Martinator » est aussi redoutable dans les paddocks qu’en piste avec son manager Albert Valera.