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MotoGP

Le feuilleton Jorge Martin et Aprilia prend des airs de bras de fer. Le pilote espagnol, attiré par le projet de Honda, cherche à rompre son contrat avec le constructeur de Noale, malgré le traitement privilégié de Massimo Rivola. Mais Aprilia, fière et déterminée, ne semble pas prête à céder. Ce conflit, mêlant clauses contractuelles, ambitions personnelles et jeux de pouvoir, pourrait redessiner le marché MotoGP.

Martin s’appuie sur une clause de sortie, activable si certains résultats ne sont pas atteints dans les six premiers Grands Prix. Problème : les performances n’ont pas suivi, en partie à cause de blessures à l’entraînement et en course dont il est responsable. Aprilia, silencieuse pour l’instant, réfléchit. « Nos pensées vont à Jorge dans ce moment difficile : nous sommes à ses côtés », déclarait Rivola après le Qatar. Des mots qui contrastent avec l’ingratitude perçue du pilote, décidé à quitter le navire.

La situation est claire : Aprilia n’a aucun intérêt à lâcher Martin. Une résiliation serait un aveu de faiblesse, ternissant son image. La firme camperait donc sur ses positions, refusant de céder à ce qu’elle considère comme une trahison.

Pourtant, garder un pilote démotivé semble absurde. « Garder un pilote qui ne veut pas faire partie d’une équipe n’a pas de sens, car pour faire aller vite une moto, il faut engagement et confiance », souligne-t-on dans les paddocks. Une bataille juridique pourrait alors s’engager, avec des délais incertains, au risque de décourager Honda. Chjcho Lorenzo a donné son sentiment : « je ne serais absolument pas surpris que cela se termine par une pénalité d’Aprilia, ce qui signifie que si tu veux partir, tu pars. Mais à partir de maintenant, tu descends de la moto. » Il a cependant rappelé comment Marquez a quitté Honda sans pénalité : « les usines ne veulent pas non plus créer cette mauvaise image. »

Jorge Martín serait le 14e pilote à rompre un contrat MotoGP. Le dernier était Marc Márquez

Une bataille juridique prolongée pourrait marginaliser dans un MotoGP en quête de stabilité

Honda, en quête d’un pilote de haut niveau après la victoire de Zarco en France, voit en Martin une opportunité. Mais l’horizon 2027, avec ses changements réglementaires, complique l’équation. Dans un an, des stars comme Quartararo, Acosta ou Bagnaia seront libres. Pourquoi Honda miserait-elle sur un pilote englué dans un litige ? « Est-il concevable que Honda veuille tout miser sur un pilote qui pourrait se retrouver le moins libre de tous ? », s’interroge-t-on.

Le MotoGP, entre le rachat de Dorna par Liberty Media et la valse des contrats, cherche la stabilité. Si Martin se libère, il pourrait rejoindre Honda rapidement, à condition que le conflit avec Aprilia trouve une issue. Sinon, d’autres noms émergent : Di Giannantonio, Zarco, ou encore Razgatlioglu pour Yamaha et Aprilia.

Pour Martin, le temps presse. Une bataille juridique prolongée pourrait le marginaliser, alors qu’il doit redevenir un pilote attractif. « Ne serait-il pas préférable d’utiliser le temps restant pour redevenir un pilote en forme ? », questionne son entourage. Rester avec la RS-GP ou s’exiler dans son box : son avenir dépend de ses choix.

En attendant, le marché s’agite. Honda, Yamaha, et même Ducati scrutent les opportunités. Martin, lui, joue son futur dans ce poker à haut risque, entre ambition et incertitude.

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