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Jorge Martin

L’incontournable du paddock Carlo Pernat, connu pour ses analyses sans filtre, a livré une vision explosive de la saga Jorge Martin-Aprilia. Selon lui, la rupture est inévitable, Honda attend en embuscade, et le marché des pilotes s’apprête à vivre un séisme. Et il rappelle une remarque qu’il avait faite au sujet du contrat, comme une prophétie qui, hélas, se réalise …  

Carlo Pernat, figure emblématique des coulisses du MotoGP connue pour sa franchise, n’a pas mâché ses mots sur la volonté de Jorge Martin de quitter Aprilia. « Vous vous souvenez quand je disais que les contrats ne valaient rien ? Et que nous prenions une voie dangereuse ? Maintenant, ne dites pas que je n’ai pas tout prévu », lance-t-il à MowMag.

Le pilote espagnol, déçu par ses performances en début de saison, invoquerait une clause de sortie identifiée si Aprilia n’atteignait pas un certain niveau au Mans. « Soyons clairs : Martin ne fait pas ce qu’il faut. Cette clause faisait référence à la possibilité que la moto ne soit pas compétitive », précise Pernat, pointant du doigt une blessure de Martin, survenue à l’entraînement, hors de la responsabilité d’Aprilia. Mais l’Italien ajoute : « voilà ce qui arrive quand on signe des contrats en une nuit ». Surtout avec Albert Valera, que Pernat connait bien …

Ainsi, pour Pernat, l’intérêt de Honda pour Martin ne vient pas du constructeur japonais, mais de l’agent du pilote, Albert Valera. « Je connais Valera comme ma poche. Je ne pense pas que ce soit Honda qui l’ait recherché, mais lui qui a organisé une rencontre », affirme-t-il.

Selon lui, Valera aurait d’abord proposé Pedro Acosta à Honda, mais face au refus de ce dernier, Martin serait devenu le plan B. « Pedro dit non, mais si tu veux, il existe un moyen viable d’arriver avec Martin », aurait glissé Valera, clause à l’appui. Pernat doute que Honda, réputée rigoureuse, ait initié les discussions, mais il est convaincu que « dès la seconde après la séparation, les portes de Honda s’ouvriront pour Jorge Martin ».

Jorge Martín

Carlo Pernat : « je connais Albert Valera comme ma poche, j’ai du mal à croire que les choses s’arrangeront »

La clause au cœur du conflit est un pari risqué, accepté par Aprilia dans la précipitation. « Aprilia était en position de force. Pourquoi accepter une clause aussi dangereuse ? », s’interroge Pernat. À l’époque, Martin, initialement prévu chez Ducati Lenovo, s’était rabattu sur Aprilia. « Ils auraient dû signer un pré-accord et prendre leur temps », regrette-t-il. Désormais, une bataille juridique semble inévitable. « Nous irons voir les avocats, et la séparation ne sera pas indolore, en termes économiques, pour Martin », prédit-il.

Pernat ne croit pas à une réconciliation. « Je ne crois pas aux rafistolages. J’ai du mal à croire que les choses s’arrangeront », assène-t-il. Pour lui, Honda est l’unique option viable pour Martin. Yamaha, avec Quartararo, et KTM, réticente à l’idée de recruter Martin, sont hors course. « Honda dispose désormais d’une moto qui commence à devenir compétitive. Elle vise l’un des trois grands champions : Bagnaia, Martin ou Acosta », analyse-t-il, plaçant Marquez et Quartararo dans une catégorie à part, celle des « phénomènes ».

Mais Martin n’est pas le seul à secouer le marché. Pernat anticipe des mouvements majeurs. « Enea Bastianini, Miguel Oliveira, Joan Mir, Alex Rins… je ne serais pas surpris si aucun des quatre ne continue avec sa moto actuelle », prévient-il. En revanche, il exclut un départ de Bagnaia. « Pecco est l’histoire de Ducati. Battre Marquez sur la même moto, c’est devenir une légende. Perdre contre lui, c’est acceptable », conclut-il.

Dans un MotoGP où « les contrats ne valent plus rien », selon Pernat, tout peut arriver. La rupture entre Martin et Aprilia, si elle se concrétise, ouvrira un nouveau chapitre, avec Honda en ligne de mire. Mais à quel prix ? Entre avocats et incertitudes, Martin joue gros dans ce marché en pleine ébullition.

Pedro Acosta

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