Les difficultés de Pecco Bagnaia sur la Ducati GP25 intriguent le paddock. Alors que Marc Marquez domine le championnat, le double champion du monde italien peine à trouver ses marques, accumulant les contre-performances. Une théorie audacieuse émerge : et si la GP25 était devenue une moto « taillée pour les extraterrestres », comme l’était la Ducati de Casey Stoner en 2007 ?
Pecco Bagnaia, double champion du monde, traverse une passe difficile avec la Ducati GP25. À 51 points de son coéquipier Marc Marquez, leader du championnat, et même derrière Alex Marquez sur une GP24, le pilote italien peine à dompter la nouvelle machine. Le podcast Crash MotoGP avance une théorie fascinante : les difficultés de Bagnaia pourraient être liées à une transition technique unique et à l’absence de repères fiables. « Ils ont perdu Jorge Martin et Enea Bastianini, deux autres gars qui auraient pu passer du GP24 au GP25. Pecco Bagnaia est le seul gars qui a franchi ce pas » lit-on.
Contrairement à Marquez et Fabio Di Giannantonio, venus de la GP23 – une moto notoirement difficile –, Bagnaia est le seul à avoir évolué directement de la GP24 à la GP25. Cela compliquerait l’adaptation. « Marc et Fabio viennent de la GP23, une moto difficile. Pour eux, la moto GP25 est meilleure », explique-t-il.
Mais Marquez, comme Casey Stoner en son temps, échappe aux normes. « C’est comme baser la Ducati sur ce que Stoner faisait. Il faut presque exclure Marc de la moyenne », une perspective qui trouve même écho dans les mots de Bagnaia : « Marc peut tout piloter. » Cette singularité rend les performances de Marc Marquez peu exploitables pour analyser les problèmes de la GP25.
Le nœud du problème réside dans la sensation de l’avant, un point faible récurrent pour Bagnaia et Di Giannantonio. « Fabio s’est également plaint de la sensation à l’avant. Il a des soucis et des problèmes ». Les déboires de Bagnaia au Mans, où il a chuté dans le sprint et le Grand Prix sans marquer un point, ont amplifié la crise.
La Ducati GP24 est une référence encombrante
Davide Tardozzi, team manager, a aussi révélé que le moteur de la GP25, initialement présenté comme une évolution, est différent. « On nous avait fait croire qu’il fallait choisir entre la version originale de 25 et la 24, mais maintenant ils ont opté pour une version hybride. Impossible de changer, car le moteur est gelé ». Ce choix technique, figé par le règlement, complique les ajustements.
Les trois pilotes sur GP24 – dont Alex Marquez – ont tous atteint le podium cette saison, confirmant la compétitivité de l’ancienne machine. « Les trois pilotes du GP24 sont montés sur le podium. Cette moto est solide », souligne-t-on. Bagnaia, en quête de solutions, compare ses données avec celles de l’an dernier et des pilotes GP24. Mais les différences de circuits (Thaïlande, Argentine, Qatar) et les conditions variables (pluie à Jerez, nuit à Losail) brouillent les pistes. L’incident avec Bastianini au Mans, qualifié d’« incident de course », n’a fait qu’aggraver la frustration.
Pour Bagnaia, le temps presse. « Tout est devenu beaucoup plus compliqué ». Avec Marquez en tête et la GP24 qui domine, Ducati doit résoudre l’énigme de la GP25. Bagnaia, en quête de feeling, devra puiser dans ses données et son mental de champion pour inverser la tendance. Dans un MotoGP où chaque point compte, cette lutte technique pourrait redéfinir sa saison – et son avenir. Chicho Lorenzo a mentionné sur son cas : « Il est en pleine tempête. On verra comment il réagit, ou s’il ne s’en remettra jamais. On ne sait pas. »