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Albert Valera

À 40 ans, Albert Valera, Catalan discret mais redoutable, est devenu une figure incontournable du MotoGP, orchestrant les carrières de Jorge Martin, Pedro Acosta et Aleix Espargaró. La volonté de Martin de quitter Aprilia, révélée par Motorsport.com le 12 mai 2025, et les spéculations autour d’un départ anticipé d’Acosta de KTM, en crise financière, placent Valera sous les projecteurs. Surnommé « l’agent de l’impossible », il pourrait bouleverser le marché des pilotes pour 2026 grâce à son flair stratégique et sa maîtrise des clauses contractuelles.

Valera n’avait jamais envisagé de devenir manager. En 2012, alors employé chez Johnson & Johnson avec un projet d’émigration en Australie, il est approché par Jorge Lorenzo via leur ami commun, Ricky Cardus, exploitant de Rocco’s Ranch près de Montmeló. « J’avais une bonne relation avec Albert. Il m’a toujours semblé très intelligent, avec une clarté et une précision remarquables », confie Lorenzo à Motorsport-total. Lors d’un dîner à Barcelone, Lorenzo lui propose de gérer sa carrière. Valera accepte, abandonnant ses plans de MBA. Cette année-là, Lorenzo décroche son deuxième titre MotoGP avec Yamaha, et Valera négocie une prolongation tendue avec Lin Jarvis à Assen.

Valera insiste : l’argent n’est pas sa priorité. « Albert est honnête, il n’agit pas par intérêt financier », témoigne Lorenzo, soulignant une commission inférieure à la moyenne malgré les 25 millions d’euros négociés pour son contrat Ducati 2017-2018. Vivant en Andorre, Valera privilégie la performance de ses pilotes. « Mon travail est de créer le meilleur scénario possible pour eux », affirme-t-il. Cette approche a attiré Martin (2014), Espargaró (2013) et Acosta, formant un trio explosif géré par sa société, Playmaker, épaulée par des experts comme Marc Balsells.

Jorge Martin

Albert Valera : « mon travail est de créer le meilleur scénario possible pour mes pilotes »

Valera s’est forgé une réputation en libérant ses pilotes de contrats complexes. En 2020, il exploite une clause liée au retard du calendrier pandémique pour extraire Martin de KTM, le plaçant chez Pramac Ducati en 2021. Une clause similaire menace aujourd’hui Aprilia, qui conteste sa validité en raison des absences de Martin dues aux blessures dont la dernière au Qatar. « Je comprends le mécontentement d’Aprilia, comme celui de KTM à l’époque », admet Valera, tout en défendant ses choix. Honda, avec un guidon usine potentiellement libre (Marini en fin de contrat), serait la destination privilégiée de Martin.

Pour Acosta, Valera scrute les alternatives face aux déboires de KTM. « Pedro mérite la meilleure moto », martèle-t-il, n’excluant pas un départ anticipé malgré un contrat jusqu’en 2026 sans clause de performance. Valentino Rossi, admirant Acosta comme « l’anti-Marquez », pourrait l’accueillir chez VR46 Ducati en 2026, remplaçant Franco Morbidelli. Mais Valera reste prudent : « rien n’est formalisé, nous restons concentrés sur KTM. » Un transfert vers Honda, comme Martin, est aussi envisageable si KTM s’effondre.

Albert Valera jongle entre diplomatie et audace, conscient des tensions qu’il suscite. « Je ne laisse pas les différends devenir personnels », insiste-t-il. Avec Martin potentiellement chez Honda et Acosta courtisé par VR46, il pourrait redessiner la grille 2026. Carmelo Ezpeleta, agacé par le cas Martin-Aprilia, redoute un effet domino, mais Valera, fort de son expérience avec Lorenzo, reste imperturbable. Silverstone pourrait révéler de nouveaux rebondissements, confirmant son rôle de maître du mercato.

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