Pedro Acosta a quitté ce samedi à Silverstone avec un sentiment de frustration intense, bien plus profond que ce que son huitième rang final pourrait laisser paraître. Le jeune prodige de KTM, habituellement si incisif, a livré une course qu’il a lui-même qualifiée de « désespérée », pointant du doigt un problème récurrent et désormais trop pesant : l’absence de traction.
« C’était difficile dès le premier tour », lâche-t-il sans détour. « On n’avait pas d’adhérence et des problèmes de traction dès les premiers mètres. C’est ce qui a défini toute la course. » Malgré un sursaut en milieu de sprint, Acosta n’a pas pu enrayer l’inévitable dégradation de son pneu arrière. « On a bien roulé à un moment donné, mais après, tout le monde est tombé de rythme. Le problème, c’est qu’on n’arrive pas à transférer la puissance au sol. »
Un sentiment partagé par l’ensemble du clan KTM, et confirmé par Maverick Viñales dès vendredi : « par moments, c’était comme rouler sur de la glace. » Une image glaçante, mais qui colle parfaitement à la réalité vécue par Acosta. « Ce n’est même pas une erreur de pilotage, c’est général. C’est un phénomène répandu. »
Pedro Acosta : « plus rien ne fonctionnait. Tout ce qui allait bien vendredi a disparu »
Alors que vendredi laissait entrevoir une dynamique encourageante, tout s’est écroulé le samedi. « Hier, j’allais plutôt bien. Et aujourd’hui, plus rien ne fonctionnait. Tout ce qui allait bien a disparu », déplore le #31, qui compare cette épreuve à l’un des pires terrains pour sa machine : « Barcelone est difficile, mais ici c’est pareil. »
Le constat est implacable : « il n’y a pas de comparaison possible. Je pense qu’on est l’équipe avec le moins d’adhérence de toute la grille. J’ai un très bon train avant, mais l’arrière est complètement déroutant. »
Quant à la course du dimanche, Acosta ne se fait pas d’illusions. « On pourra peut-être être compétitifs à mesure que le niveau baisse. Mais quand tout le monde court devant toi, l’adhérence est encore plus faible. Et avec les pneus medium, ça ne nous aidera pas. Ce sera une course de survie. »
L’état d’esprit du « Requin de Mazarrón » en dit long sur le moment difficile que traverse KTM. Acosta se heurte aux limites techniques d’une moto instable. Et quand un talent brut comme lui se met à parler de survie plutôt que d’attaque, c’est tout un projet qui semble patiner.
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