Qu’on l’aime ou pas, Andrea Iannone est un homme à part dans le monde du sport moto. Il était doté d’un talent fou en Moto2, qui s’est aussi exprimé pour Ducati en MotoGP, mais une suspension de quatre ans pour dopage écopée à la fin de la saison 2019 mit un stop à sa carrière. Et pourtant, alors qu’on pouvait le voir s’intéresser à d’autres choses que la moto sur les réseaux sociaux, l’Italien s’est remis en selle quatre ans plus tard, en Superbike. Mais tout cela n’a pas été sans conséquence.
Le pilote du team Ducati Pata GoEleven s’est longuement confié à l’émission Supernova, comme le relate Motosan. Il est revenu sur sa mentalité particulière et son approche unique. « En tant que pilote, je suis très instinctif, à tel point que je n’ai jamais regardé les panneaux ni les repères au freinage. Je conduis généralement par peur et instinct, jusqu’à ce que j’aie un nœud à l’estomac. J’ai souvent tenté des dépassements, sachant qu’ils ne fonctionneraient pas, et puis ils ont réussi ; j’ai essayé d’appliquer cette approche à ma vie également ; parfois, prendre des risques a ses avantages » confiait-il.
Oggi è stato un po’ più complicato a livello fisico, il piede ha iniziato a farmi male e faticavo ad applicarci forza. Però abbiamo trovato un’ottima soluzione, soprattutto nel primo pomeriggio, che ci ha permesso di migliorare sia il crono che il mio feeling in sella. Abbiamo… pic.twitter.com/neuLXoa0lA
— Andrea Iannone (@andreaiannone29) May 29, 2025
Il s’est livré, sans tabou, sur sa période d’inactivité provoquée par cette suspension fin 2019. « Dans certains sports, on tolère mieux ces problèmes ; quoi qu’il en soit, je pense que les sanctions devraient également être revues. Notre sport n’est pas olympique ; si un coureur est suspendu de compétition pendant quatre ans, comme cela m’est arrivé, cela ruine sa carrière car il est contraint de manquer quatre saisons. J’étais très malade, je ne regardais pas les courses et je ne roulais même pas à moto. À mon retour sur la piste, je me suis immédiatement senti très fort, mais je ne m’étais pas entraîné pendant les quatre années de disqualification. Je n’ai fait que continuer à m’entraîner en salle de sport et à vélo » ajoutait-il. À savoir qu’il s’est de nouveau imposé lors de la manche WSBK disputée à Aragon l’année passée, un grand moment de rédemption.
La saison 2025 est beaucoup plus difficile. Une blessure ne l’aide pas à se projeter, même s’il a déjà pu revenir en piste pour les essais à Misano. « À ce stade de la saison, je pourrais abandonner demain matin. Les deux dernières courses ont été un désastre. On verra si l’année prochaine, j’aurai l’opportunité d’obtenir un guidon d’usine qui me convienne, quelque chose qui me permettra vraiment de me battre pour le titre Superbike. C’est mon dernier rêve à réaliser, et il est encore à ma portée, mais pour gagner, il faut faire partie de la meilleure équipe. On verra bien comment ça se passera ; j’ai plein d’idées commerciales que je pourrais développer une fois que je serai en retraite » concluait-il. À travers ses paroles, on devine un homme en paix avec ses décisions, et prêt à raccrocher le cuir à n’importe quel moment, conscient qu’il est passé à côté de sa carrière.
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Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : WSBK