Dans l’ombre du champion, Cristian Gabarrini continue de tisser les fils invisibles d’un redressement attendu. Tandis que Pecco Bagnaia vit un début de saison MotoGP en dents de scie, son chef mécanicien, vétéran du paddock, refuse de céder à la panique.
« Tout se passe très bien, car nous sommes encore au début de la saison et les complications font partie de notre métier », affirme-t-il sur GPone avec la sérénité de celui qui a vu passer Casey Stoner, Jorge Lorenzo et Marc Marquez. « De plus, tout ne se passe pas toujours comme prévu ; la plupart du temps, il y a beaucoup de problèmes à résoudre ou, en tout cas, des choses qui ne se passent pas bien immédiatement. »
Gabarrini sait que chaque déclic vient d’un détail, et que la confiance prime sur les doutes. « Ce que nous faisons avec Pecco, c’est travailler sur son point faible, essayer de l’éliminer un peu. Pecco travaille très bien, il réussit. Les données du dernier match montrent qu’il a fait un grand pas en avant dans ce sens. »
Ce tournant, il remonte au Grand Prix du Qatar, où la Ducati GP25 a subi une modification radicale dans ses réglages. « La décision d’effectuer ce type de changement est motivée par l’insatisfaction du pilote quant aux performances de la moto. Sinon, on essaie toujours de la laisser telle quelle. »
Mais chez Ducati, on ne craint pas de sortir des sentiers battus. « C’est un pari risqué, car entre le warm-up et la course, on a tendance à ne rien toucher. Mais pour finir, si on ne prend pas de risques, on n’arrive jamais à rien. »
Cristian Gabarrini : « Pecco Bagnaia est très similaire à Jorge Lorenzo »
Gabarrini, fidèle à lui-même, refuse la langue de bois. « J’ai toujours recherché une transparence et une sincérité maximales avec le pilote ; je n’ai jamais rien caché, je n’ai jamais menti. Et cela a toujours fonctionné avec tout le monde. » Il n’a que des louanges pour son pilote actuel : « travailler avec Pecco est facile. C’est quelqu’un de très intelligent et qui ne s’énerve presque jamais. Cela simplifie la vie. »
Et s’il devait le comparer à ses anciens champions ? « Je dirais que Pecco est l’opposé de Stoner et très similaire à Jorge Lorenzo. Son style de pilotage, son approche de la vitesse, son approche du travail. Le style de pilotage de Pecco, pour moi, est une sorte d’évolution de celui de Jorge Lorenzo. Sa façon de travailler est très similaire à celle de Jorge et complètement différente de celle de Casey, qui était beaucoup plus instinctif. »
Avec sept Grands Prix dans les jambes, Bagnaia est troisième du championnat à 72 points de Marc Marquez. Loin ? Oui. Fini ? Certainement pas. Chez Ducati, le travail continue en coulisses, pied à pied, vis après vis.