MotoGP, l’avenir de Tech3 : KTM en suspens, Ducati en embuscade ? Dorna ne veut pas en entendre parler

L’avenir de Tech3 sensibilise le paddock … Si Ducati n’a pas triomphé lors des deux dernières courses avant le rendez-vous aragonais de ce dimanche, la firme de Borgo Panigale reste incontestablement le maître du jeu en MotoGP. Avec 135 points d’avance au championnat constructeurs, un raz-de-marée de 17 podiums sur 21 possibles, cinq victoires et quatre poles en seulement sept Grands Prix, la Desmosedici continue de rouler sur la concurrence.

Dans le classement par équipes, Ducati truste littéralement le podium. Le meilleur outsider, LCR Honda, accuse près de 100 points de retard. Du côté des pilotes, même si le suspense reste de mise, la hiérarchie est limpide : les quatre premiers du championnat sont tous sur Ducati. Fabio Di Giannantonio occupe une solide sixième place, tandis que le rookie Fermin Aldeguer impressionne déjà à la dixième.

Pourtant, certains signes laissent entrevoir un rééquilibrage à moyen terme. 2026, dernière saison sous le règlement actuel, pourrait être celle du basculement.

Ducati n’est pas invincible. La marque italienne a encaissé un coup dur avec la perte de Pramac, passé chez Yamaha malgré son rôle clé dans le sacre de Jorge Martin en 2024. Résultat : l’escadron Ducati est passé de huit à six motos.

Et voilà que Tech3 entre dans l’équation…

Dans le même temps, le partenariat entre Tech3 et KTM est aujourd’hui sous tension. Malgré l’intervention de Bajaj Auto pour sauver la structure autrichienne, rien ne garantit un engagement pérenne en MotoGP. Le scénario d’un retrait partiel – avec seulement deux motos KTM en piste – est sur la table.

Résultat : Tech3 pourrait chercher un nouveau partenaire. Honda semble bien placé, mais des rumeurs insistantes évoquent Ducati comme possible plan B. Problème : Dorna ne veut pas en entendre parler…

« La dernière chose que Dorna souhaite, c’est un retour à huit Ducati sur la grille », a expliqué le journaliste Neil Morrison sur le podcast Paddock Pass. « Ils estiment que cela serait néfaste pour l’image du sport. » Difficile de contredire l’analyse. Une grille saturée par un seul constructeur va à l’encontre du principe de diversité technologique que prône Dorna.

Autre rebondissement de taille : l’arrivée potentielle de Guenther Steiner, ex-patron de Haas en F1, à la tête de Tech3. Figure charismatique, très populaire dans le paddock, Steiner pourrait remplacer Hervé Poncharal si ses investisseurs concrétisent leur projet.

« J’ai parlé avec Guenther », a reconnu Poncharal avant le week-end d’Aragon. Conscient d’être perçu comme un « maillon faible », il sait que la pression est montée d’un cran.

Et ce n’est pas tout : selon des sources concordantes, Jorge Martin, en rupture avec Aprilia, pourrait rejoindre Tech3 – à condition que l’équipe passe sous bannière Honda. L’idée d’un duo Martin-Viñales, piloté par Steiner, commence à faire fantasmer.

Avec Enea Bastianini sur le départ, Tech3 pourrait se transformer en une « dream team » composée de deux talents reconnus : Jorge Martin (champion du monde 2024) et Maverick Viñales (10 victoires, 35 podiums). Une équipe satellite ? Sur le papier, peut-être. Sur la piste, une armada potentiellement redoutable.

Ducati reste le géant à battre. Mais entre les remous chez KTM, les ambitions de Tech3, l’influence croissante de Liberty Media et l’ombre de Guenther Steiner, le MotoGP s’apprête à vivre un mercato aussi stratégique que politique. Et Dorna, en coulisse, veille à ce que le jeu MotoGP reste ouvert… au nom du spectacle.