L’équipe satellite Aprilia TrackHouse a connu un week-end d’Aragon agité, privé de son pilote le plus solide de la saison : Ai Ogura. Le rookie japonais, déjà révélation 2025 du MotoGP, a dû renoncer à prendre le départ après une fracture du tibia subie à Silverstone. Opéré avec succès, Ogura reste sur la touche sur avis médical — une décision prudente mais qui prive l’équipe de sa principale source de données.
Avec 43 points et une régularité étonnante, Ogura s’est rapidement imposé comme la figure montante chez TrackHouse, éclipsant son coéquipier Raul Fernandez. Ce dernier, en difficulté depuis le début de la saison, semble enfin retrouver un peu de stabilité, avec une 10e place à Aragon et trois top 12 consécutifs. Mais seul sur la RS-GP25 le week-end dernier, Fernandez n’a pas pu compenser l’absence de son binôme, laissant TrackHouse à court d’informations cruciales pour les essais post-GP.
Lundi, l’équipe américaine a donc improvisé. Privée de son rookie japonais, elle a confié le guidon à Manu Gonzalez, pilote Moto2 en pleine ascension. Vainqueur de plusieurs courses cette année et coleader du championnat aux côtés d’Aron Canet, l’Espagnol incarne une option crédible. Pourtant, comme le souligne le journaliste Simon Patterson dans The Race MotoGP Podcast, Gonzalez n’était pas le premier choix.
C’est Diogo Moreira qui était initialement visé par TrackHouse
C’est Diogo Moreira, le talent brésilien de Moto2, qui était initialement visé par TrackHouse. Mais l’équipe a été bloquée net : Italtrans, son employeur actuel en Moto2, a mis un veto contractuel. Impossible donc de voir Moreira enfourcher la RS-GP25 à Aragon, malgré l’intérêt manifeste de TrackHouse. « C’est Livio Suppo dans toute sa splendeur, qui dit : ‘Non, il risque de se blesser’ », rapporte Patterson.
Résultat : Gonzalez a roulé, mais le test n’était qu’un palliatif. Davide Brivio, directeur de TrackHouse, a tenu à calmer les spéculations : « il n’y avait rien d’autre que le test pour Gonzalez. » Traduction : aucun engagement à long terme. Mais dans les coulisses, la question reste ouverte : Diogo Moreira pourrait-il être la carte joker de TrackHouse pour l’avenir, si Ogura ne revient pas rapidement à 100 % ?
L’équipe américaine, bien que jeune dans le paddock MotoGP, montre une ambition claire. Et l’épisode d’Aragon révèle surtout son envie d’explorer de nouveaux talents — quitte à se heurter aux verrous contractuels du paddock Moto2.
Une chose est sûre : Ogura, s’il revient au Mugello, devra défendre sa place dans une structure qui, malgré les blessures et les imprévus, regarde déjà vers l’avenir.