MotoGP, Italie Mugello J3, Débriefing Alex Marquez (Ducati/2) : « Peut-être que pour certaines personnes, j’ai gagné deux titres dans un album Panini », etc. (Intégralité)

Cette conférence de presse du Grand Prix d’Italie MotoGP 2025 a réuni au Mugello Marc Marquez , Alex Marquez et Fabio Di Giannantonio pour leur débriefing, après un nouveau week-end parfait du #93 qui a remporté la pole position, le Sprint et le GP.

Alex Marquez a terminé deuxième, décrochant ainsi son sixième podium de la saison et son premier à Mugello. C’est le quatrième doublé Marquez (Marc-Alex) de la saison jusqu’à présent.

Comme à notre habitude, nous reportons ici en intégralité les paroles de ce dernier, sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.

🎤 Mesdames et messieurs, bienvenue à la conférence de presse de la course du dimanche, à l’issue du Grand Prix d’Italie Brembo ici au Mugello.
Félicitations à nos trois premiers du jour !

Le pilote du team Ducati Lenovo, Marc Márquez, signe la 93e victoire de sa carrière pour le numéro 93, après un début de course très intense face à Pecco Bagnaia.
En deuxième position du Grand Prix, le pilote Alex Márquez du team BK8 Gresini Racing.
Et enfin, pour compléter le podium aujourd’hui, quel endroit pour le faire que lors de son Grand Prix national, Fabio Di Giannantonio, pilote du team Pertamina Enduro VR46 Racing Team.

Félicitations à vous trois, messieurs !

🎤 Nous en venons à Alex Marquez, qui termine deuxième. Alex, vous avez réalisé un excellent week-end, deuxième hier dans le sprint, deuxième aujourd’hui dans le Grand Prix : je crois que vous avez dit que vous avez peut-être l’impression d’avoir raté une occasion de prendre des points à Marc, alors parlez-nous de votre course d’aujourd’hui…

« Oui, je suis vraiment content de notre deuxième place. Aujourd’hui, il était important de donner le maximum et surtout de ne pas faire d’erreurs. Je veux dire, j’ai pris un très bon départ, puis pendant la course, j’ai essayé de gérer les pneus comme Marc l’a fait. Mais à ce moment-là, j’ai vu qu’il commençait à se battre assez durement avec Pecco, et à ce moment-là, je me suis dit « OK, je ne veux pas me lancer dans cette bataille, je veux attendre un peu pour économiser un peu d’énergie », mais ensuite, quand j’ai vu que le rythme était assez lent, je dirais, pour les dépassements, et que j’avais l’occasion, je me suis dit « OK, maintenant, je dois y aller ». Quand j’ai dépassé Pecco dans le virage 3, je me suis dit « maintenant, mets ton rythme ». Je savais que je devrai payer cela dans les derniers tours, mais à ce moment-là, ma stratégie était de pousser dans ce tour et d’être en tête, également pour le pneu avant. Et oui, je l’ai assez bien fait, mais Marc était meilleur que nous. Je veux dire, comme je l’ai dit, c’était un circuit où, avant de venir ici, je savais que c’était une bonne occasion de prendre plus de points que lui, mais il a été meilleur que nous. Mais vous savez, pour le championnat, nous étions meilleurs que Pecco, nous avons plus de points au championnat, donc nous avons pris cette deuxième place au championnat de manière très positive, mais nous devons rester concentrés. Ce fut donc un week-end très positif pour nous. »

🎤 Vous avez failli vous-même entrer en contact avec Pecco après sa collision avec Marc. À quel point c’était proche ? Ça paraissait vraiment limite…

« Très proche, et surtout très risqué, parce que je ne m’attendais pas du tout à ce contact entre Pecco et Marc. À ce moment-là, j’ai vu surtout Pecco ralentir très brutalement. J’ai relevé la moto pour éviter le contact, et j’ai aussi réussi à dépasser Pecco à cet endroit. Et oui, heureusement, il ne s’est rien passé, c’est ça le plus important. »

🎤 Alex, hier Pedro Acosta a déclaré que les deux frères Márquez sont un cran au-dessus du reste, et que Pecco est le premier des pilotes “normaux”. Est-ce que vous vous considérez désormais comme un pilote qui n’est plus “normal” ? Et avez-vous rencontré des problèmes avec le pneu avant ?

« Je me considère simplement comme Alex Márquez, le même qu’avant. Est-ce que j’ai progressé cette année ? Oui ! Mais avant tout, je tiens à remercier Pedro s’il a dit cela. C’est toujours agréable d’entendre ce genre de chose de la part d’un excellent pilote.
De mon côté, j’essaie simplement de faire mon travail du mieux possible, je me donne toujours 100 %. Donc non, je ne me considère pas comme un pilote exceptionnel ou magique. Je reste fidèle à moi-même, je travaille, j’essaie de bien faire les choses, et j’ai un bon package autour de moi. Tous les éléments sont réunis pour réussir une belle saison. »

🎤 Et concernant le pneu avant, avez-vous ressenti des difficultés ?

« Un petit peu, oui. Par rapport à d’autres, je souffre peut-être un peu plus lorsque je suis derrière un autre pilote. J’ai essayé de rester proche de Marc pendant deux ou trois tours, mais à ce moment-là, j’ai commencé à éprouver quelques difficultés. Alors je me suis dit : “OK, je dois prendre un peu de distance pour éviter de souffrir davantage, de commettre une erreur… ou de chuter.” J’ai donc préféré maintenir cet écart et gérer la course jusqu’à l’arrivée. »

🎤 Alex, lorsque vous vous retrouvez dans une bagarre comme celle d’aujourd’hui face à Marc et Pecco, est-ce que vous devez piloter différemment contre chacun d’eux, en raison de leur style de pilotage, de leur position au championnat… ou du fait que l’un d’eux est votre frère ?

« Non, non ! Cela dépend du moment de la course, mais vous savez, jusqu’au moment où j’ai attaqué, je n’avais pas eu d’opportunité vraiment claire de les dépasser. Mais quand Pecco a fait une erreur dans le dernier virage, ils étaient côte à côte dans la ligne droite, et j’ai pu bénéficier d’une très bonne aspiration, car sinon, pour une raison que j’ignore, il m’était difficile de les doubler. À ce moment-là, je me suis dit : “OK, c’est maintenant ou jamais. Tu as l’opportunité, vas-y.”
Pecco a été un peu meilleur que moi dans le premier virage, mais j’ai repris la position dans le virage 3.
Mais vous savez, à ce moment-là, c’était une bataille qui, pour moi, ne servait à rien d’autre qu’à dégrader les pneus et gaspiller de l’énergie. Mais c’était ma stratégie, et selon les pilotes, les stratégies sont différentes. »

🎤 Pensez-vous que Marc et la GP25 forment un duo parfait ? Avez-vous, vous, la force et la machine pour vous battre pour le titre, ou bien vous contentez-vous de faire de votre mieux en espérant peut-être des abandons de Marc ?

« Eh bien, se battre pour le championnat contre un pilote comme Marc, ce n’est jamais facile. Il dispose de la moto d’usine, et il ne faut pas oublier que je suis dans une équipe indépendante avec la moto de l’an dernier. C’est la première chose.
Mais ensuite, c’est Marc ! Il est champion du monde, ce n’est pas pour rien, ce n’est pas un titre qu’on colle dans un album Panini (rires). Alors peut-être que pour certaines personnes, moi j’ai gagné deux titres dans un album Panini, mais ce n’est pas le cas, évidemment. Donc voilà, c’est toujours difficile de se battre contre lui.
Mon point fort, c’est d’être constant et de ne pas faire d’erreurs. Et comme je l’ai dit, quand j’ai l’opportunité de le battre ou de gagner contre lui, je la saisis et j’essaie.
Certains disent : “Tu ne l’attaques pas de la même manière”. Mais quand un pilote est plus rapide que vous, vous ne pouvez pas ! On attaque ceux qui sont devant quand ils sont plus lents. Quand ils sont plus rapides, on n’a simplement pas l’opportunité de les dépasser.
Donc je vais continuer à faire de mon mieux, à construire mon championnat, à être présent à chaque course, faire mon travail. Et ensuite, on verra bien quel sera le résultat. »

🎤 Je voulais vous poser une question sur les sifflets de la foule lors du podium : qu’en pensez-vous ? Qu’avez-vous ressenti quand, hier, Davide Tardozzi s’est adressé au public pour dire “arrêtez, c’est un pilote en rouge” ?

« Je dois dire que les gens sont libres de dire ce qu’ils pensent, mais le plus important pour moi est d’être le podium, de finir le travail, et de passer à autre chose. »

🎤 Si vous deviez décrire votre sensation avec la moto en un seul mot ?
«Fluide. »