Neuf courses, zéro victoire, des illusions qui s’effritent : Pedro Acosta attend toujours le déclic avec KTM. Celui qu’on annonçait comme le prodige capable de bousculer la hiérarchie s’enlise dans un milieu de peloton peu glorieux, pendant que Ducati dicte la loi sans partage.
Un talent brut face à une KTM perfectible. Neuf courses après sa montée chez KTM Factory depuis Tech3, Pedro Acosta, le prodige espagnol, fait toujours attendre son premier coup d’éclat en MotoGP. Attendu comme le futur crack capable de viser la victoire dès 2025, Acosta galère dans le ventre mou du top 10, loin des rêves de podium. La KTM RC16, foudroyante en ligne droite, pêche cruellement ailleurs : adhérence, agilité, tout reste à peaufiner. Et au Grand Prix d’Italie, il a touché le fond en imitant le pire de Marc Marquez : une stratégie osée au Sprint, un pari sur des pneus risqué, et un crash rédhibitoire par manque de grip.
Un cri du cœur pour secouer KTM. Frustré, Acosta ne mâche pas ses mots : « Ducati a deux, trois longueurs d’avance, c’est clair. Finir à 20 secondes du leader, c’est triste. » Lors d’une visite à l’usine KTM avec Brad Binder, il a exigé des évolutions urgentes. « On ne peut pas compter sur un miracle si on ne bosse pas sur la moto » a-t-il lancé, pressant ses ingénieurs d’introduire de nouvelles pièces.
KTM est-elle dans une impasse technique, ou Acosta doit-il affiner son feeling ? Le mystère plane
Mais un épisode raconté par Max Oxley sur le podcast Oxley Bom sème le doute : lors d’un test à Aragon, Acosta a testé une moto sans aéro arrière et… n’a rien remarqué ! « Si on ne me l’avait pas dit, je n’aurais pas su », a-t-il avoué. Stupeur : alors que l’aéro est crucial pour stabiliser l’arrière au freinage, ce manque de ressenti interroge. KTM est-elle dans une impasse technique, ou Acosta doit-il affiner son feeling ? Le mystère plane.
L’horizon s’assombrit pour KTM, dont la présence en MotoGP après 2026 n’est pas garantie. Sans stabilité à long terme, Acosta, Binder et leurs coéquipiers naviguent dans le flou. À seulement 21 ans, Acosta reste un diamant brut, assez rapide pour attirer les convoitises. Une Ducati VR46, orpheline de Franco Morbidelli fin 2025, pourrait le tenter. Mais le jeune Espagnol, fidèle pour l’instant, évite de flirter publiquement avec la concurrence. « Je n’oserai pas lâcher une bombe et mettre le chaos dans le mercato », aurait-il glissé en coulisses, conscient que chaque mot peut déclencher une tempête.
Commentant la chute au Mugello de Maverick Viñales, Acosta a été cash : « il rêvait du podium au 9e tour, mais il restait 14 tours ! Un mauvais choix de pneus, point. Faut finir pour parler. » Une leçon qu’il s’applique à lui-même, déterminé à transformer sa fougue en résultats. À Assen ce week-end, Acosta devra prouver qu’il peut dompter sa KTM et se rapprocher des leaders. Sinon, les sirènes des équipes MotoGP rivales risquent de chanter plus fort.