Alors que la rumeur d’un transfert de Jorge Martin vers Honda enfle, des voix discordantes émergent en interne, selon un article publié jeudi par MOW. Si recruter le champion du monde MotoGP 2024 apparaît comme une opportunité exceptionnelle pour relancer le constructeur japonais, certains au sein du HRC restent prudents, voire réticents.
La perspective d’accueillir un pilote de la trempe de Martin, actuellement lié à Aprilia, génère de fortes attentes. Mais certaines figures de Honda privilégieraient la stabilité. Pour elles, le travail en cours avec Zarco, Mir et Marini portera ses fruits à long terme, sans introduire la pression immédiate de devoir gagner dès la première course.
Le souvenir du passage tumultueux de Marc Marquez, marqué par une exigence permanente de résultats et des tensions liées à son départ en 2023, reste encore vif chez certains membres de l’équipe. Le retour d’un profil aussi dominant et impatient semble diviser.
Par ailleurs, la situation contractuelle de Jorge Martin avec Aprilia reste floue et potentiellement litigieuse. D’après Jorge Lorenzo, Martin aurait voulu signer un contrat d’un an seulement avec Aprilia, une demande que Massimo Rivola et son équipe auraient refusée, exigeant un engagement à long terme.
Pour sortir de ce contrat, Martin pourrait invoquer une clause lui permettant de partir après six courses s’il juge la moto insatisfaisante. Mais comme il n’a disputé qu’une seule course cette saison en raison de blessures, Aprilia conteste la validité de cette clause.
Chez Honda, le cas Jorge Martin fait débat
Selon le journaliste René Pierotti, Aprilia est confiante qu’un tribunal invaliderait cette disposition, estimant que Martin n’a pas eu assez de roulage pour affirmer que la moto est inutilisable.
« Même si la clause est formulée de manière claire, il est difficile de prouver que Jorge considère cette moto comme inutilisable après si peu de roulage. C’est en tout cas la position d’Aprilia », explique Pierotti.
En cas de rupture anticipée du contrat, Martin pourrait devoir indemniser Aprilia. Honda serait prêt à financer cette sortie, mais cet engagement financier pourrait raviver les tensions internes au sein de la direction. Certains cadres du HRC jugeraient l’investissement trop élevé, d’autant que la structure actuelle dispose déjà de deux pilotes sous contrat pour 2026, Johann Zarco et Joan Mir.
Le directeur de l’équipe, Alberto Puig, valorise également l’engagement de Luca Marini, blessé mais toujours impliqué dans le projet. Si les réticences internes venaient à l’emporter, Honda pourrait se désengager de la course à Martin, laissant le champion 2024 dans une impasse contractuelle, sans certitude de trouver refuge ailleurs.