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Le paddock MotoGP vibre au rythme d’un feuilleton judiciaire qui pourrait bien rebattre les cartes du marché des pilotes. Albert Valera, le manager de Jorge Martin, a ravivé les braises du conflit avec Aprilia ce week-end à Assen, en déclarant à la retransmission mondiale du MotoGP que son pilote était « libre de contrat pour 2026 ».

D’après Valera, Martin est désormais ouvert et disponible sur le marché, et il n’a pas hésité à citer Honda comme une option sérieuse pour le champion du monde en titre.

Une prise de position aussitôt contredite par Aprilia, qui a réaffirmé sa ligne via un communiqué sec : « notre position n’a pas changé depuis le communiqué de presse du 22 mai. Les représentants d’Aprilia Racing ne feront aucun autre commentaire à ce sujet. »

Au cœur de la discorde se trouve une clause libératoire dans le contrat de Martin. Celle-ci permettrait au pilote espagnol de rompre son engagement s’il ne figure pas parmi les trois premiers du championnat après le Grand Prix de France.

Problème : Martin, victime d’une cascade de blessures en 2025 — entre sa lourde chute au Qatar et ses mésaventures à l’entraînement ou en essais — n’a pris le départ que d’une seule course cette saison. Il pointe donc logiquement en bas du classement… sans que cela n’ait pu réellement refléter son niveau.

Valera, interrogé par AS, a tenu à clarifier sa lecture juridique : « nous continuons à nous baser sur ce que nous avons compris à tout moment : à la fois la clause, qui est très claire, et ce que disent nos avocats en Espagne, Garrigues, et le cabinet avec lequel nous travaillons en Italie. Jorge devrait avoir le droit de décider pour l’année prochaine. Et c’est tout ce que nous faisons : suivre le contrat, et suivre le contrat signifie suivre les clauses qu’il contient. »

Photo de Gold & Goose Photography/Getty Images

Aprilia contre-attaque, la bataille judiciaire se profile avec le clan Jorge Martin

Selon des informations récentes, Aprilia est persuadée qu’un tribunal jugerait cette clause « sans valeur », au motif que l’absence prolongée de Martin l’empêche de remplir l’une des conditions essentielles permettant d’activer la rupture anticipée.

La marque de Noale campe sur sa position, mais beaucoup dans le paddock estiment que même si Aprilia devait obtenir gain de cause en justice, la relation avec Martin serait irrémédiablement compromise. Dans ce contexte, la perspective de voir le champion du monde 2024 continuer avec la marque italienne en 2026 s’amenuise chaque jour.

Aprilia pourrait certes obtenir une indemnisation financière, mais on imagine déjà l’équipe préparer en coulisses la succession du pilote madrilène.

Dans ce duel sous haute tension, Pit Beirer, directeur sportif de KTM, a pris position en faveur d’Aprilia. Celui qui a aussi eu maille à partir avec Valera lorsqu’il gérait la carrière de Martin alors pilote KTM en 2020, n’a pas mâché ses mots : « ce genre de comportement est inacceptable et pourrait avoir d’énormes conséquences pour le marché des pilotes à l’avenir. »

Une remarque qui souligne à quel point cette affaire pourrait laisser des traces durables dans les relations contractuelles au sommet du MotoGP.

En attendant, Jorge Martin poursuit sa convalescence et espère revenir sur la grille avant la pause estivale. Mais à mesure que les échéances judiciaires se rapprochent, l’hypothèse d’une séparation amère entre Martin et Aprilia semble de plus en plus inévitable.

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