Marco Melandri a brillé sur la piste et au micro lors du Vmoto ProDay à Misano, partageant la piste avec des légendes comme Jorge Lorenzo, Loris Capirossi et Marco Bezzecchi. Dans une ambiance à la fois conviviale et électrique, l’ancien champion du monde 250 cc s’est livré sur la domination de Marc Marquez, les difficultés de Francesco Bagnaia, et le mercato bouillant autour de Jorge Martin.
Melandri a d’abord savouré chaque instant du Vmoto ProDay : « une journée ‘chaude’ à tous points de vue, de la météo à l’ambiance en piste. Nous étions entre anciens pilotes, mais personne ne voulait être laissé pour compte ! Loris, Jorge et moi, on s’est vraiment amusés. C’était génial de voir Bezzecchi de près. On sent le changement de génération. Il faudrait plus de journées comme celle-ci, pour tester des motos et se retrouver entre amis. C’était merveilleux. »
Rapidement, la conversation a dérivé vers le MotoGP actuel, où Marc Marquez brille de mille feux chez Ducati. Melandri estime que cette domination perturbe profondément Francesco Bagnaia : « je pense que tout dépend de la vitesse de Marquez. Bagnaia ne va pas moins vite que l’an dernier. Sans les deux Marquez à leur niveau actuel, Bagnaia gagnerait toutes les courses ».
« Mais le besoin d’aller encore plus vite entraîne des erreurs quand on flirte avec les limites. Pecco se concentre beaucoup sur le freinage, c’est là que réside la difficulté. Marc freine plus doucement dans la première phase et utilise le frein arrière plus tôt, ce qui stabilise la moto. Pecco, lui, est plus agressif et soulage la roue arrière plus tôt. Freiner une moto avec une seule roue au sol, c’est bien plus compliqué. »
Marco Melandri : « Pecco Bagnaia doit oublier Marquez et se concentrer sur ses propres sensations »
Son conseil à Bagnaia sur motosan est limpide : « changer de style de pilotage est impossible et contre nature. Il faut trouver quelque chose sur la moto qui corresponde à ses besoins. Il doit oublier Marquez et se concentrer sur ses propres sensations. Et puis… il y a toujours quelqu’un de plus rapide en course. »
Melandri rend aussi hommage à la trajectoire unique de Marquez, passé des batailles contre Rossi, Lorenzo, Pedrosa à un nouvel affrontement avec la génération actuelle :
« Marc a gagné dès sa première saison en MotoGP. Il s’est imposé sur une moto qui n’était pas la meilleure au départ. Beaucoup n’y croyaient pas. Avant, avec la Honda, Marc souffrait vraiment sur certains circuits. Aujourd’hui, le meilleur pilote est sur la meilleure moto. Dall’Igna le savait en choisissant Marquez. Le facteur ‘piste favorable’ sur la Ducati n’existe plus comme avant. »
Enfin, Melandri s’est exprimé sur le feuilleton du mercato, notamment la rupture entre Jorge Martin et Aprilia. Pour l’Italien, l’avenir d’Enea Bastianini pourrait bien s’écrire à Noale :
« Je vois Enea en bonne position. Après une année compliquée, la motivation est immense pour se racheter. Quand on le voit sur la KTM, c’est comme un aéroglisseur : la moto est rigide, il n’a aucune sensation avec les pneus. Je me vois dans cette situation en 2008. À mon avis, Aprilia serait un environnement parfait pour lui : c’est une équipe familiale, et la moto pourrait très bien convenir à son style. »
Marco Melandri, toujours aussi passionné, garde un œil avisé sur les enjeux techniques et humains d’un MotoGP plus incandescent que jamais.