Les décisions des commissaires sportifs font beaucoup parler en MotoGP, où le règlement est remis en question lors de chaque Grand Prix. Jan Witteveen, ingénieur, ancien architecte de la dynastie Aprilia en petites catégories et multititré se livre sur l’évolution des règles, et ne manque pas d’écorcher le système actuel, qui, selon lui, ne laisse pas assez s’exprimer les pilotes lors de moments chauds.
Dans un entretien pour Motosan, l’ancien directeur technique s’est longuement confié sur les nouvelles règles appliquées, et n’est pas un grand fan des pénalités données après les courses, notamment celles liées aux pressions de pneus trop faibles. « De nos jours, les classements sont souvent révisés après coup. Les téléspectateurs voient souvent des résultats et des classements de championnat complètement différents deux heures après avoir coupé leurs télés. Rien que lors de la course sprint MotoGP 2024 à Jerez, cinq pilotes ont reçu une pénalité de 16 secondes : Quartararo, Miller, Raúl Fernández, Di Giannantonio et Rins. » déclarait-il, tout en assumant comprendre la volonté de Michelin de réduire les risques liés aux pressions.

Photo : Michelin Motorsport
Cependant, trop de règles tuent les règles. « Les organisateurs de Grands Prix recherchent naturellement l’action, le spectacle, l’excitation et l’effet spectaculaire. Idéalement, les courses se joueraient uniquement dans les derniers virages. Les téléspectateurs, chez eux, devant leur télévision et dans les tribunes du circuit, devraient profiter d’un spectacle exceptionnel. Mais aujourd’hui, un pilote doit perdre une place après un dépassement soudain. Et des pénalités sont également prévues en cas de dépassement répété des limites de la piste, parfois seulement après la ligne d’arrivée » ajoutait-il.
Witteveen préfère largement les explications à l’ancienne, sans trop de règles pour brider la créativité des pilotes. « Les responsables devraient permettre une lutte acharnée sur la piste, afin que le meilleur pilote avec la moto la plus rapide l’emporte. Une interprétation trop rigide du règlement et des sanctions injustifiées pour les pilotes est absurde et inutile. Cela nuit également à l’équipe, qui travaille sans relâche pendant trois ou quatre jours et risque ensuite de manquer le podium parce que les limites de la piste ont été dépassées d’un seul centimètre lors d’un duel acharné. Le meilleur pilote doit gagner ! Ce principe doit rester la priorité absolue dans ce sport » concluait-il.
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