Le sprint du Grand Prix de République tchèque à Brno devait être une démonstration de puissance de Marc Marquez. Résultat ? Une victoire… sous haute pression… Mais celle des pneus. En pleine compétition, le pilote a dû laisser passer Acosta pour rester dans la bonne fenêtre de pression, révélant un théâtre de stratégie absurde. Le MotoGP vit au rythme des baromètres Michelin, au détriment du spectacle.
Depuis l’introduction du système TPMS en 2023, la réglementation sur la pression des pneus, imposée sous la pression de Michelin, a transformé certaines courses en loterie technique. Marc Marquez en est conscient : « si je mène trop, je suis pénalisé. Si je ne mène pas, je perds la course. Alors on joue. » Et jouer, il l’a fait. Il a orchestré un suspense artificiel pour esquiver une pénalité de 8 secondes. Une absurdité.
Fabio Quartararo, quant à lui, a été puni en 2024 après avoir signé un podium sensationnel à Jerez. Verdict ? Médaille arrachée après la cérémonie. Même Maverick Viñales a tenté une ruse pour éviter le couperet au Qatar. Résultat ? 16 secondes de pénalité. Deuxième place envolée.
En Thaïlande et donc avent la République Tchèque 2025 (Sprints) : Marc Marquez avait déjà dû gérer ce problème, réussissant à éviter les pénalités en « jouant » avec la pression, quitte à laisser son adversaire prendre la tête temporairement, comme ce fut le cas face à Pedro Acosta à Brno.
Chez Ducati, Pecco Bagnaia a vécu l’absurde à son paroxysme : un faux signal électronique l’a forcé à ralentir. « C’est étrange, mais parfois, l’électronique et les règles étranges rendent les choses encore plus étranges », a-t-il ironisé.
It's been a rollercoaster of a weekend so far for @PeccoBagnaia as he faced some dashboard issues going into the #TissotSprint ❌#CzechGP 🇨🇿 pic.twitter.com/DfyH8GlmbJ
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) July 19, 2025
Ce Sprint à Brno aura été une nouvelle antithèse du spectacle recherché en MotoGP
Pendant ce temps, Michelin encaisse les critiques, tout en se retirant du projet de nouveau pneu avant pour 2026. Abandonné. Trop peu de tests. Trop peu de collaboration. Pourtant, ce pneu aurait pu mettre fin à ce cirque. Et les écuries ? Coupables aussi. Elles n’ont pas voulu sacrifier une miette de leurs essais pour tester ce nouveau modèle.
Résultat ? On continue comme ça jusqu’à 2026. Une épée de Damoclès au-dessus de chaque course, chaque dépassement, chaque victoire. Et tout le monde ferme les yeux.
En coulisses, Liberty Media, nouveau propriétaire du MotoGP, doit s’arracher les cheveux face à une réglementation obscure, indigne d’un championnat du monde. Ce n’est plus de la course, c’est une course au respect d’une jauge.
Et quand 150 dépassements à Assen en 2018 se transforment en procession stratégique cinq ans plus tard, il est clair que l’aérodynamisme, les holeshots et les pressions imposées tuent le cœur du MotoGP.
Il faut une réforme. Urgente. Une exception temporaire pour les circuits resurfacés comme Brno ? Un seuil de tolérance réaliste ? Ou simplement plus de bon sens.
Parce que tant que cette farce technique subsistera, chaque sprint, chaque Grand Prix, chaque duel… sera potentiellement sans valeur. Et ça, c’est le vrai danger pour ce sport. Le MotoGP doit maintenant s’efforcer de garantir que cette farce ne se reproduira plus sous la prochaine ère Pirelli…