À mi-saison, le championnat MotoGP 2025 semble presque plié. Marc Marquez survole la compétition avec une avance si écrasante qu’il n’y a désormais qu’un seul scénario réaliste pour empêcher un septième titre mondial dans la catégorie reine : une chute de régime… de Marc lui-même.
L’octuple champion du monde a profité de la pause estivale avec 120 points d’avance sur son frère Alex (Gresini), son plus proche poursuivant. Même Pecco Bagnaia, son coéquipier chez Ducati et double champion en titre, est relégué à 168 points. Les chiffres donnent le vertige : 8 victoires en Grand Prix, 11 sprints remportés sur 12 manches. Le reste du plateau n’a vu que la poussière laissée dans son sillage.
Marc Marquez reste fidèle à sa stratégie : pas de projections, pas de calculs. Il ne veut pas entendre parler du titre tant qu’il n’est pas entre ses mains. Avec un tel matelas de points, il considère que le seul moyen de le perdre, c’est de le gâcher.
Andrea Dovizioso, l’un de ses anciens rivaux les plus coriaces, a confié à *Fanpage* qu’il ne s’attendait pas à un tel niveau de domination, même avec une Ducati d’usine :
« Je savais qu’il allait embêter tout le monde, mais pas à ce point. C’est une nouvelle démonstration de son immense talent. »
Andrea Dovizioso : « aujourd’hui, Marc Marquez est peut-être un peu moins tranchant, mais son expérience comble largement la différence »
Pour Dovi, Marquez d’aujourd’hui est différent. Moins fougueux, plus stratégique, moins “absurde” dans sa capacité à gagner l’impossible, mais toujours largement suffisant pour écraser le championnat :
« Avant, il gagnait des courses qu’il n’aurait jamais dû pouvoir gagner. Aujourd’hui, il est peut-être un peu moins tranchant, mais son expérience comble largement la différence. »
La seule fois où Marquez n’a pas été en lice pour la victoire, c’était à Silverstone, où Marco Bezzecchi s’est imposé. Marquez, après une chute précoce et un redémarrage autorisé par le règlement, est tout de même remonté jusqu’à la 3e place.
Pecco Bagnaia a gagné au GP des Amériques, uniquement grâce à la chute de Marc alors en tête. Alex Marquez s’est offert son tout premier succès en MotoGP à Jerez… après que son frère a chuté dès le début. Johann Zarco, sur une LCR Honda pourtant à la peine cette saison, a arraché la victoire au Mans tandis que Marquez terminait 2e malgré deux long laps.
L’unique abandon de la saison de Marquez est survenu aux États-Unis, alors qu’il menait largement. Hormis cela, aucune panne, aucune défaillance majeure. Son pilotage est précis, agressif quand il faut, sage quand c’est nécessaire.
À ce rythme, Marc Marquez est en route pour égaler Valentino Rossi avec neuf couronnes. Le scénario est écrit. Seule une série noire ou un excès de confiance pourrait relancer un championnat MotoGP déjà en léthargie.
Le plus grand défi de Marquez désormais ? Ne pas tomber dans la facilité. Et c’est peut-être là la seule course encore ouverte.
