La saison 2025 de MotoGP est loin d’avoir été jusque-là un long fleuve tranquille pour Fabio Quartararo. À mi-parcours, le pilote Yamaha occupe la neuvième place du championnat, avec 20 points inscrits, quatre pole positions, un podium à Jerez – et une frustration tenace. Mais si un moment symbolise à la fois le drame et l’espoir de sa campagne, c’est bien le Grand Prix de Grande Bretagne à Silverstone.
Tout semblait enfin sourire au champion du monde 2021. Leader de la course britannique, Quartararo filait vers une victoire qui aurait eu des allures de renaissance. Jusqu’à ce que le sort frappe brutalement : un problème avec le réglage de la correction d’assiette de sa Yamaha l’oblige à abandonner.
Dans une interview accordée à Speedweek à Brno, le Français est revenu sur cet épisode déchirant :
« C’était le pire moment, mais aussi le meilleur. Pour la première fois de l’année, on se battait pour la victoire. Mais abandonner alors qu’on est en tête, c’est la pire chose possible. C’est dur à avaler. »
Les images de Quartararo à genoux, frappant le sol avec rage et incrédulité, ont fait le tour du paddock. Plus tard, en conférence de presse, il ne pouvait retenir ses larmes. Un moment d’émotion brute, rare, qui en disait long sur la pression qu’il endure.
Mais comment surmonte-t-on un tel coup dur ? Quartararo, fidèle à sa nature combative mais lucide, relativise :
« La première heure après l’abandon est horrible, parce qu’on sait qu’on pouvait gagner. Et ça fait longtemps qu’on n’a pas gagné. Mais j’ai mes amis autour de moi, mon manager est mon meilleur ami, sa copine est une amie proche. Je suis en bonne santé, c’est ce qui compte le plus. »
Fabio Quartararo : « ce n’est pas la saison qu’on espérait, mais il y a des signes positifs »
Quelques semaines plus tard, le Français semblait avoir tourné la page. « Finalement, c’était assez facile à oublier », confie-t-il. D’autant qu’il a ensuite décroché un podium au Sprint du Sachsenring, preuve que la vitesse est toujours là.
Cette saison, Quartararo a souvent brillé en qualifications – quatre poles – mais rarement converti cet avantage en course. Silverstone, Le Mans, Mugello… à chaque fois, les espoirs s’évaporent.
« Je pense que ma plus grande force reste le tour rapide », explique-t-il. « Sur un seul tour, je peux vraiment me couper du monde et tout donner. Nous avons beaucoup progressé là-dessus. En qualifs, je peux repousser mes limites. Mais en course, c’est une autre histoire. Il y a les pneus, l’électronique, la température… et là, nous avons encore du travail. »
Face à des motos plus puissantes, Quartararo peine à défendre sa position. « Je me fais souvent dépasser sans pouvoir répondre », constate-t-il avec franchise.
Avec la pause estivale, Fabio Quartararo reste lucide. Il sait que Yamaha n’est pas encore revenu au sommet, mais il continue à se battre, tour après tour, pour maximiser chaque opportunité.
« Ce n’est pas la saison qu’on espérait, mais il y a des signes positifs. On avance. Lentement, mais on avance. »